FNC : une expérience musicale hors du commun

Vendredi dernier, dans le cadre des laboratoires du Festival du Nouveau Cinéma, se tenait, à l’Agora du Cœur des sciences de l’UQAM, un programme de prestation double qui s’annonçait grandement intéressant.

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En première partie, le Japonais Makina Takashi nous proposait SPACE NOISE 3D. Une expérience décrite, sur papier, comme un amalgame entre des projections sur écran avec des projecteurs 16 mm et vidéo que nous devions observer avec des « lunettes 3D »(une languette de plastique bleu, qu’il ne fallait surtout pas oublier de remettre à la fin de la prestation!!!). Le tout s’accompagnant d’une performance de mixage sonore de bruit de l’espace. Tout cela manipulé en direct. L’image et le son devaient être accompagnés d’un nuage de fumée (utilisé souvent dans les bars ou les spectacles) afin de transformer le visuel en présence physique, rendre l’image vivante au-delà de l’écran.

Malheureusement, malgré quelques fanatiques de ce genre d’expérience, la majorité des spectateurs ont trouvé ce 40 minutes des plus ennuyants. À l’écran, on aurait cru voir des taches de peinture lancées sur une toile; plusieurs couleurs s’entrechoquant les unes sur les autres en milliers de petits points, un peu comme la mode déco des années 90. Ajoutons à cela le « grichement » d’un poste de télé sans signal, une neige télévisuelle sans intérêt et une ambiance sonore plus stressante qu’agréable qui a fait fuir plusieurs spectateurs. Je suis resté jusqu’à la toute fin, espérant trouver quelque chose de bien à dire sur cette partie. Malheureusement, après trois jours de réflexion «intense», je ne trouve aucun commentaire positif à cette perte de temps! L’art avec un grand «A» a certainement souffert de cette performance, malgré les Étienne et Sandrine Maxou de ce monde (un peu trop présents dans la salle) qui ont salué le grand talent de l’artiste international.

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La deuxième partie, et la plus populaire de ce programme double, le VIDEODROME TOUR-10 ANS, fut plus intéressant aux niveaux visuel, sonore et artistique. Soulignons que ce groupe de VJ célébrait ses 10 ans en changeant de métropole, passant de Toronto à Montréal pour la toute première fois de son existence. On s’attendait à une salle comble et les organisateurs furent un peu déçus de voir que très peu de gens répondaient à l’appel. Tout au long du spectacle musical, la foule restait calmement assise sur les divans (peut-être un peu trop confortables) au lieu de se déhancher comme on l’espérait. L’un des 4 VJ performants m’a d’ailleurs avoué que l’an prochain, si l’événement revenait à Montréal, les divans seraient retirés. Avec un retard de 45 minutes s’ajoutant à l’entracte d’une heure déjà prévue, on suppose que ce délai est en partie responsable de l’état amorphe des spectateurs.

Pourtant, ce concept génial méritait un public avec un peu plus d’entrain. Un peu à la manière d’un Testio, ces VJ sont des mixeurs musicaux qui composent des trames sonores et des « beats » musicaux, mais le font à partir de bandes vidéo. Chaque son, chaque parole, chaque note est d’origine vidéographique. Que ce soit un film, un jeu vidéo, une publicité, une bande dessinée ou un vidéoclip, tout ce qui est entendu peut être vu en simultané; donnant lieu à plusieurs moments loufoques. Les 4 artistes ont, tour à tour, tout tenté pour éveiller la foule et la transporter dans leur délires, sans y parvenir. En effet, chaque membre du groupe a livré un spectacle visuel en soi par ses mouvements de danse synchronisés aux remix et mash-up parfois calmes, mais généralement cinglants et disjonctés.

Peut-être que le public montréalais n’est tout simplement pas encore prêt, ou habitué, à ce genre de performances plus « marginales ». J’admets que je suis parti avant la fin du spectacle, car 180 minutes de vidéo de ce genre c’est un peu long. De plus, avec le retard accumulé, j’aurai manqué le dernier métro pour revenir chez moi.

Je terminerai en soulignant le côté innovateur de cette expérience et en espérant que l’an prochain VIDEODROME saura faire les ajustements nécessaires, dont, peut-être, un peu plus de publicité, car après avoir discuté avec des gens aimant la musique dite plus underground, plusieurs étaient déçus d’avoir ignoré la tenue de cet événement.

Par Nicolas Bourgeois
Collaborateur spontané

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