«Le Mirage», une fuite vers l’avant
À première vue, le film possède tous les ingrédients nécessaires à un bon blockbuster: des comédiens et un scénariste bien connus du grand public, des personnages auxquels plusieurs peuvent s’identifier, une intrigue assez simple teintée d’humour. Pourtant, ce long métrage ne m’a pas convaincue.
Patrick Lupien, campé par Louis Morissette, est le propriétaire d’une franchise d’un magasin de sport depuis de (trop) nombreuses années. Le jeune quarantenaire possède en apparence tout ce dont il pourrait avoir besoin pour être heureux: une femme à la maison, deux enfants en santé et une maison tout équipée.
Cependant, celui-ci est visiblement insatisfait de sa situation.
En réalité, il doit plusieurs milliers de dollars à ses créanciers. Ses cartes de crédit ne passent plus. Isabelle, sa femme, est en burnout. Le couple semble d’ailleurs ne faire l’amour qu’à de très rares occasions, tant et si bien que Patrick en vient à fantasmer sur la sculpturale meilleure amie d’Isabelle.
Il s’ensuit une série de péripéties mettant en lumière le fait qu’on peut difficilement trouver le bonheur dans l’accumulation d’objets futiles ou au sein d’une situation familiale et amoureuse qui ne nous correspond pas. Tout au long du film, on se demande si Patrick Lupien est victime de lui-même ou de la société qui le conditionne à vivre ainsi éternellement insatisfait; c’est le fameux paradoxe de la poule et de l’oeuf.
On pense à «American Beauty», sans la même profondeur. Au Québec, on songe à la télésérie «Les Beaux Malaises», sans son côté optimiste et bon enfant. Malgré tout, les interprètes des rôles principaux, Louis Morissette (Patrick Lupien), Julie Perrault (Isabelle), Christine Beaulieu (meilleure amie d’Isabelle) et Patrice Robitaille (son mari), offrent un jeu senti et crédible. On rit à quelques reprises des frasques de Patrick, qui fonce sur un mur qu’il est clairement le seul à ne pas voir. La trame sonore du film, comprenant entre autres des morceaux de Radiohead et Louis-Jean Cormier, est également bien agréable à l’oreille.
Présenté comme un divertissement, «Le Mirage» offre un portrait grinçant de la société matérialiste qui impose une certaine idée du succès et du bonheur. Au final, le film ne propose pas vraiment d’autres pistes de solution à son protagoniste que de «fuir vers l’avant», de quitter sa vie de banlieusard pour une autre réalité qui demeure floue.
Tu pourras te faire toi-même une opinion du film à partir du 5 août prochain, date à partir de laquelle il sera projeté en salle. Bon cinéma!
Par Amélie Hubert-Rouleau
Collaboratrice spontanée
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