Les dessous d’une couverture de gala
Ce dimanche, j’ai eu l’opportunité de couvrir le Gala Artis. Ce n’était pas ma première couverture de gala, mais j’ai essayé d’assimiler tous les précieux moments que j’ai vécus. Voici l’histoire d’une newbie des tapis rouges:
Quelques heures avant le début du gala, tu n’as évidemment rien à te mettre. T’es au centre commercial pour t’acheter une tenue de dernière minute. Ça faisait des semaines que tu te disais que t’avais pas besoin de t’habiller fancy, que t’étais juste là pour écrire ton article et prendre des photos des «autres». Mais là, tu badtrip parce que t’as vu d’autres journalistes/blogueurs poster leur outfit sur Instagram et… wow.
Tu fais 3-4 magasins avant de trouver une robe qui fait pas trop wannabe superstar, mais assez belle pour que tu sois fière de te tagguer si tu apparais dans la photo d’un autre (mettons). À ce moment-là, t’es tellement pressée que tu te convaincs que c’est pas cher de payer 200$ pour deux morceaux que tu risques de porter juste une fois. Oh well…
Tu t’habilles, puis tu te maquilles, un peu. Pour tes cheveux, tu voulais faire quelque chose de super fancy, mais t’as abandonné le projet après ton premier essai de tresse française.
Tu mets toutes tes affaires dans un sac. N’oublie pas ton ordi! Sinon tu vas trouver le temps long dans la salle de presse. Au moins là, tu pourras rédiger/tweeter/regarder le hockey en même temps d’écouter le gala.
Et c’est un départ pour la Place des Arts.
Tu viens de te stationner et il commence à pleuvoir un peu (des petites gouttes ici et là, rien de dramatique). C’est là que tu te remercies de ne pas avoir passé deux heures sur ta coiffure. Next time, amène ton parapluie.
En marchant vers la Place des Arts, tu remarques une tente «Billetterie et médias». Première étape, tu vas chercher ton accréditation. Y’a toujours un petit deux secondes durant lesquelles tu te fais un scénario dans ta tête où tu t’imagines que tu n’es pas sur la liste média et que t’as acheté une tenue à 200$ qui n’est pas remboursable. Respire.
Une fois ta passe média au cou, tu fais semblant de ne pas chercher where the fuck you’re going. Tu demandes subtilement à un gars de sécurité où est la salle de presse pour aller déposer tes affaires. Ils sont (presque) toujours ben gentils, mais souvent ils ne savent pas grand chose. Bref.
Après avoir marcher près d’un demi-kilomètre (une chance que tu n’as pas mis de talons hauts!), tu es enfin à bon port.
Le gala est projeté sur l’écran géant de la salle. Quand tu choisis ta place, assure-toi que tu pourras bien voir. Aussi, il y a un espace où les gagnants viennent pour se faire prendre en photo et accorder des entrevues. Essaie de ne pas être trop loin de ça non plus.
Une fois ton espace de travail installé, tu te dis qu’il est temps de retourner dehors, à la pluie. Tu te dis aussi : «Bah, pas besoin de manteau, je veux qu’on voit ma belle robe!» Mauvaise idée.
Après avoir marché un autre demi-kilomètre vers le tapis rouge, t’essaie de trouver un bon spot pour que le photographe qui t’accompagne ait un bon angle. Tu finis souvent par te placer vers la fin du tapis parce que, en tant que «nouveau», t’ose pas tant t’imposer.
T’as déjà froid. «Maudit, j’aurais dû mettre mon manteau!» En plus, il pleut de plus en plus fort. Ton photographe va se bargainer un parapluie troué qu’il achète pour 5$ à un gars de la production. Au moins, tu ne seras pas mouillée (et sa caméra non plus).
Et ça commence. Les célébrités défilent une à une sur le tapis rouge. Certaines, qui ont peur que la pluie défasse leur coiffure, passent rapidement et entrent dans la salle du gala. D’autres sont beaucoup plus généreuses et prennent le temps de poser pour les appareils et de répondre aux questions des médias. (N’hésite pas à aborder les vedettes par leur prénom. Elles se reconnaîtront plus facilement à travers tout le brouhaha et viendront vers toi.) Aussi, quand une dame te demande si elle est «correcte» en posant pour la caméra, contente-toi d’un simple «Oui, c’est parfait!». (Mon photographe, Francis, a lâché un «Oui, vous êtes affrayante!» une fois. Ni vu, ni connu… mais il ne le refera pas!)
Les artistes te donnent un accès privilégié qu’ils ne donneraient pas nécessairement à une foule en délire. Tu vas peut-être croiser ta vedette de télé préférée, mais tu dois rester calme. Tu peux lui dire que tu admires son travail, mais keep it professional.
Le gala commence dans 10 minutes. Les artistes qui sont encore sur le tapis rouge se font dire de se dépêcher, alors fais vite pour prendre quelques clichés.
De retour dans la salle, il y a foule. Tous les journalistes (sauf ceux qui stream le hockey) sont prêts pour le début de l’événement.
Et c’est parti.
Même s’il y a beaucoup de bruit dans la salle, essaie d’être attentive à ce qui se passe durant le gala. Ça te servira évidemment pour la rédaction de ton article. Tu peux aussi en profiter pour transférer les photos prises sur le tapis rouge sur ton ordinateur pour les publier le plus vite possible. Si t’as faim, il y a aussi un buffet et des boissons pour te rassasier. (yeah!)
Lorsqu’un artiste remporte un prix, il passe ensuite à la salle de presse. Les photographes s’attroupent, mais sont assez respectueux de leurs collègues. Ça joue du coude un peu, mais tout le monde recherche le cliché parfait. Ils se connaissent pas mal tous, n’hésite pas à leur parler, à te présenter et à dire pour qui tu travailles (même chose pour les journalistes). Si tu couvres plusieurs événements avec eux, ils te reconnaîtront ensuite.
Tu verras, plusieurs célébrités sont «humaines» (oui, oui!) et ne se prennent pas au sérieux. Si tu n’as pas eu la chance de poser toutes tes questions sur le tapis rouge, tu peux profiter de leur passage dans la salle de presse pour compléter tes informations. Tu seras agréablement surprise de la patience et de la générosité de la plupart d’entre elles. Brise la glace avec quelqu’un qui te met à l’aise, ça se fera tout seul ensuite. C’est normal que tu sois un peu nerveuse au début, ça va passer.
Tu vas sûrement avoir envie de pleurer pendant la performance d’Ariane Moffatt. T’as le droit là, je ne te juge pas.
À un moment donné, tu vas probablement pogner un coup de fatigue. C’est normal, tu travailles fort et il se fait tard. Va te chercher un bon café au buffet et remets-toi dedans. Un gala, c’est long, il ne faut pas se le cacher, mais dis-toi qu’il y en a qui travaillent là-dessus depuis des semaines voir des mois. Alors ne chiale pas.
Peu à peu, tu vas voir la salle de presse se vider. Ce n’est pas tout le monde qui reste jusqu’à la fin. Chacun fait ce qu’il a à faire. Les derniers gagnants passeront à la salle de presse après la fin du gala, prends ton mal en patience.
Une fois que tu as tout le matériel dont tu as besoin, tu quittes, simplement, en te disant : «Quelle soirée! À l’année prochaine!»
En arrivant chez toi, si ce n’est déjà fait, tu peux finir la rédaction de ton article. Ensuite, prends quelques minutes pour repenser à tes bons et moins coups durant la soirée. Qu’aurais-tu pu faire différemment? Quelles autres questions aurais-tu pu poser? Bref, donne-toi une rétroaction de l’événement afin que tes expériences futures soient de plus en plus agréables! Ne te mets pas trop de pression, c’était ton premier. ;)
Voici quelques moments mémorables en photo. Plus de photos à venir!