Ex Machina : De la science-fiction psychologique
Sans flaflas inutiles ni poudre aux yeux superflue, cette histoire remanie avec brio les bases du test de Turing, test par lequel l’humain doit discuter avec un ordinateur doté d’une intelligence quelconque, sans voir, ni savoir qu’il discute avec une machine.
Si l’humain se rend compte qu’il discute avec une technologie, le test échoue, sinon le test tend à affirmer qu’une véritable intelligence artificielle vient d’être créée. Le tout dans une ambiance ou la technologie prédomine, mais qui ne prend pas toute la place à la narration et focus plutôt sur l’aspect psychologique des personnages.
Nathan, CEO d’une grande compagnie technologique ayant développé le moteur de recherche le plus populaire au monde, convie Caleb à sa résidence éloignée de toute civilisation afin de participer à un projet spécial. Alors que Caleb croit avoir cette chance en ayant remporté un concours parmi tous les développeurs de la compagnie, la vérité est que le grand patron l’a choisi suite à une panoplie de tests et pour des raisons qu’il garde secrètes, autant envers Caleb qu’envers le spectateur qui se demandera quel est le but ultime de cette expérience tout au long du film.
Nathan croit avoir développé la plus performante, voire la seule, véritable intelligence artificielle à ce jour et, afin d’entériner sa découverte, il souhaite que Caleb rencontre et discute avec le robot AVA et tente ainsi un test de Turing moderne avec ce robot possédant non seulement une intelligence, mais également une émotivité, une sexualité et une subtilité quasi morbide. Sous le regard du grand patron, Caleb rencontre et échange avec la machine et se rend bien compte que quelque chose lui est caché et qu’il ignore les véritables intentions de son supérieur.
Que cache Nathan, un scientifique blasé, alcoolique et prétentieux, et quelles sont les véritables intentions d’AVA, cette intelligence artificielle semblant tester Caleb autant que Caleb l’étudie? Pendant presque une heure trente, le spectateur sera intrigué autant par l’aspect psychologique si bien ficelé par les scénaristes au travers leurs narrations, que par l’aspect plus mystérieux de l’histoire dont je tairai le punch afin de ne pas gâcher le plaisir de ce visionnement.
L’imagerie visuelle du film est impressionnante de par les paysages où est située la résidence de Nathan. Les images du robot, incarnées par l’actrice Alicia Vikender, sont juste assez sobres pour ne pas sembler travailler par ordinateur tout en restant crédible et véritable.
La trame sonore ne comprend que des mélodies originales composées spécialement pour ce film, à l’exception d’une pièce jouant lors d’une tentative de festivité de Nathan et sa servante afin de dérider Caleb, un peu trop sur les nerfs de par l’expérience qu’il vit.
Malgré tous ces bons côtés, le film détient tout de même quelques longueurs et quelques frustrations pour le spectateur qui ne comprend pas toujours quel est le but de cette histoire. Et malheureusement, la finale du film laisse le spectateur mitigé entre la surprise et le convenu des histoires abordant le thème de l’intelligence artificielle.
Somme toute, cet opus reste un divertissement agréable, une manière différente de présenter les mêmes questionnements moraux face à une technologie qui posséderait des spécificités humaines et pour cette raison Les Nerds offrent une cote de 3.5 lunettes sur 5.
Par Nicolas Bourgeois
Collaborateur spontané
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