Quand le timing n’est pas le bon

Au début, j’avais l’intention de me vider le cœur, de raconter tout ce que tu m’avais fait, toutes les fois où tu m’as fait pleurer. Mais à force de chercher l’inspiration dans ma tête, à force de me raconter notre histoire, je me suis rendue compte que ce n’était qu’une question de timing. Ça m’a pris beaucoup de recul, plus d’un an en fait, pour arriver à être en paix avec tout ça. Parce que notre relation était vraiment destructrice. Mais c’est correct maintenant, parce que ça m’a fait comprendre à fond une couple de chansons de Lana.
Ce que je ne n’ai jamais réussi à comprendre, c’est qu’au début, tu t’es tellement démené pour m’avoir. Tu avais même volé l’auto de ta mère pour venir me rejoindre dans un party. On se textait tout le temps, tu étais aux petits soins avec moi, une de mes plus proches amies m’avait même dit :  « Celui-là, il te laissera pas tomber ». C’est probablement pour ça que je me suis accrochée pendant deux ans. Pourtant, de plus en plus, tu faisais tout pour me perdre.

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Je dis que c’est une question de timing parce qu’on était vraiment pas rendus au même endroit dans la vie. Il y a aussi une question de principes qu’on ne partageait pas, mais avec de la maturité on aurait pu en discuter. Quand on sortait ensemble à 18 ans, je pensais plus au futur que toi, disons ça comme ça. J’ai toujours eu l’impression de passer après tous les autres. Ça me faisait de la peine, je sentais que je te forçais à me voir. Tu semblais toujours avoir plus envie d’être avec tes amis, tu ne voulais rien manquer, jamais tu n’aurais choisi une soirée tranquille plutôt qu’un party avec ta gang. Et quand je te suivais, j’étais de trop. Comme une obligation, une corvée. Tu disais m’aimer, mais tes gestes montraient que, dans le fond, tu souhaitais que je parte de moi-même.
C’est difficile d’avoir une relation saine avec quelqu’un quand tu ne lui fais pas confiance. Tu me mentais, j’étais fâchée. Tu me mentais encore parce que tu savais que j’allais me fâcher. Un cercle vicieux.

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On se criait dessus, ça nous détruisait tous les deux. Je peux être cruelle avec les mots, je savais où frapper et je n’hésitais pas, parce que quoi que je fasse, quoi que je ressente, ça ne te faisait rien. Et toi, à force de m’entendre chialer, tu t’es formé comme une carapace, tu n’y croyais plus, à mes larmes. Mais elles étaient tellement sincères, si tu savais comment ça tue de découvrir que ton chum a préféré aller à la fête d’une autre plutôt qu’à la tienne : « Oui, mais c’est loin, ton chalet ». Je profitais de ma colère pour te lancer tes autres offenses au visage : « T’étais pas obligé de prendre une photo la main carrément sur ses fesses ». Tu as toujours nié, mais aucune de mes amies n’a su trouver quelque chose à dire pour me rassurer. Une partie de moi espère tellement que tu puisses accepter tes torts un jour. Je sais que ce n’était probablement pas de ta faute si cette fille que tu disais ton amie t’a texté le soir pour te dire qu’elle était nue dans son lit. Tu n’as probablement rien provoqué, sauf que tu aurais dû me le dire, on en aurait ri ensemble. L’apprendre par après et voir que tu lui avais répondu presque positivement, ça, je ne l’ai pas pris.

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Je ne te souhaite pas de malheur, mais une prise de conscience. Parce que ce n’est pas comme ça qu’on traite quelqu’un qu’on aime. Me semble que c’est pas normal de pas avoir de réponse de ton chum pendant deux jours. J’enviais les couples qui se tiennent par la main dans les centres commerciaux. Parce que tu ne faisais pas grand-chose pour me rendre heureuse, simplement parce que tu m’aimais. OK, on est allés au zoo une fois, puis un jour tu as ramassé un bracelet que tu avais trouvé en marchant, et tu me l’as donné. C’est banal mais je m’en souviens, je voulais me concentrer sur ce que tu faisais de moindrement gentil pour moi. Tu savais qu’on était mieux l’un sans l’autre, tu me le disais, mais je ne suis pas une lâcheuse, j’avais espoir, je pensais qu’un jour je serais peut-être plus importante pour toi.

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Ce qui me faisait rester, c’était les beaux moments qu’on partageait. Oui, on a ri, on avait de petits moments complices, plus que la plupart des couples même, on avait des « bonnes passes », mais parsemées de chicanes aussi intenses que les creux des montagnes russes… On tombait vraiment bas, mais somehow on trouvait le moyen de se réconcilier. Je te faisais de moins en moins confiance, mais tu faisais des efforts. Tu me promettais de ne plus faire ce que finalement tu allais refaire. Vers la fin c’était rendu que je cherchais des quotes dépressives sur weheartit, ça te donne une idée…

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Mais au fond, je ne retiens pas que du mauvais de toi. Je sais que ce n’était pas réellement contre moi, que ce n’étais pas intentionnel. Tu ne te souciais tout simplement pas de ce que je pouvais ressentir, de comment tes gestes pouvaient m’affecter… Tu me disais exigeante, et j’en suis venue à me demander si c’était moi la folle dans l’histoire, si j’avais vraiment des attentes irréalistes, mais pourtant, tout ce que je demandais, c’était trois choses : la sincérité, la fidélité et la loyauté. Tu es une bonne personne, tu vas être quelqu’un de bien plus tard, je le sais. Tu n’aurais pas dû être en couple par contre, mais jamais je n’oserais dire que j’ai perdu deux ans de ma vie. Dans une relation, il y a des compromis. Il faut agir en équipe et considérer l’autre personne dans les décisions que l’on prend. C’est ça qu’il nous manquait.
Quand le bonheur de l’autre est ton bonheur, c’est ça l’amour (je cite Lana del Rey, tu vois). Je suis une personne qui dévoue son âme entière lorsqu’elle est en amour. Et toi, tu n’étais pas prêt à t’investir. C’est correct, j’ai réalisé que je suis passée à autre chose, parce que dorénavant je sais ce que c’est que d’être en couple pour vrai, je suis maintenant avec quelqu’un pour qui c’est naturel de prendre soin de moi.

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