Ces chansons qui m’ont appris à accepter la vie

Hey Taylor,

Je suis fière de toi. La semaine dernière, tu as gagné le Grammy du Meilleur album de l’année pour 1989. Tu deviens ainsi la seule femme à obtenir ce titre deux fois dans l’histoire. Pas mal, pour une «petite américaine qui rêvait de princes et de vie meilleure», non ?

Taylor, tes chansons, c’est plus que des chansons. Je te suis depuis 10 ans – depuis le début, quand tu as lancé ton album éponyme en 2006. J’ai évolué avec toi, j’ai appris à vivre doucement, et chaque album apporte avec lui des mélodies qui ont bercé ma vie. Qui m’ont appris à accepter la vie.

La première fois que je t’entends, j’ai 12 ans et je suis dans un autobus avec ma meilleure amie. On passe Our song en boucle entre Québec et le Lac-Saint-Jean, on apprend les paroles doucement, on rêve du prince qui nous permettrait d’avoir notre propre chanson. On se solidifie à travers Picture to burn et on croit au libre arbitre.

Quand je te retrouve, tu as lancé Fearless et ma mère ne supporte plus tes chansons qui passent sans arrêt dans l’auto, dans la maison, dans mon iPod. J’écoute tellement ton CD qu’il est probablement usé après un mois seulement. Encore une fois, tu me fais rêver avec des histoires d’amour irréelles. Mais cette fois, tu m’offres un autre cadeau.

La chanson Fifteen me promet des jours meilleurs. Elle accompagne l’entrée au secondaire et tous les stress qui viennent avec; elle dit aussi qu’un jour, je réaliserai tous mes rêves. Taylor, tu n’as pas menti. Ce qui est un drame quand tu as 13 ans finit par être une broutille plus tard. La chanson Fearless me laisse présager qu’un jour, tu trouveras une personne qui te fera sentir bien dans ta peau. Taylor, quand tu as 13 ans et que quelqu’un te promet ça, c’est important. Ce n’est pas juste une chanson d’amour – bien que la petite princesse naïve en moi se nourrissait de Love Story plus que de tout le reste – c’est un hymne à la liberté.

Je termine le secondaire quand tu lances Speak Now. Tu as vieilli Taylor, et dans tes chansons on sent que l’adolescente a laissé place à une jeune femme qui sait où elle va dans la vie. Si tu savais combien de fois j’ai écouté Mean en me disant que tous ceux qui ne croyaient pas en moi seraient bien forcés d’avouer qu’ils avaient tort un jour!

J’habite seule quand tu nous donnes Red. Je suis dans un tourbillon sans fin et je suis un peu perdue; je pense à ce que j’ai envie de faire ou de ne pas faire et parfois je regrette un peu mes choix. J’écoute Everything has changed un sourire aux lèvres, en me disant que même si tu n’es plus mon artiste préférée, tu as encore les mots pour me faire me sentir mieux. C’est ton album que je connais le moins, celui encore aujourd’hui dont je bredouille les paroles que je ne ressens pas vraiment.

Source: Groove Traveler

Je pense que tu as rempli ta mission de guide d’adolescente, que je suis prête à passer à autre chose. Puis, Taylor, tu sors 1989. C’est tellement un gros clash par rapport à ton premier album! La fille qui attend l’amour de sa vie, elle est disparue depuis longtemps. Maintenant, tu rêves de New York, de soleil, tu ris des autres, de leur opinion, du jugement. Taylor, j’ai redécouvert Wonderland avec cet album, pis laisse-moi te dire merci pour tout ça. Je rêve de New York moi aussi, et d’un avenir encore plus radieux. Bientôt, je pourrai leur dire aussi « I realized some bigger dreams of mine ».

Taylor, tu as gagné de nombreux prix dans ta vie, mais tu as aussi aidé une jeune fille à se faire confiance, à mettre des mots sur ses malheurs, ses bonheurs, ses ambitions. Je souhaite à tout le monde d’avoir une Taylor dans sa vie.