Les Pétards, la nouvelle ère des produits écolos

Quel a été le processus de création de l’entreprise Les Pétards?

Ce fut vraiment un très long processus qui a duré environ 3 ans, en passant par l’idée première jusqu’au lancement officiel. Un processus de création? Difficile à dire: j’ai la fibre créative encrée au plus profond de moi, alors les idées arrivent et repartent, sans vraiment d’efforts. Le véritable travail que j’ai dû faire, c’est de savoir saisir les bonnes et ensuite de créer une cohérence entre mes idées, mes convictions, mes valeurs et ma vision d’entreprise.

D’où est venue l’idée de créer des produits écologiques?

Je suis écolo dans le coeur, mais ça s’arrête plutôt là. Je suis coquette, féminine, j’aime me chouchouter et tout ce qui sent bon. Je suis passionnée de design et de tout ce qui touche à la création et l’art visuel. On s’entend que lorsque qu’on regarde un petit savon brun qui pue écologique (c’est plus la réalité qu’un préjugé), c’est plutôt dur d’y voir une quelconque similitude avec ce que j’aime. Et je savais que j’étais loin d’être la seule, alors au lieu de me convaincre que ce petit savon allait me rendre heureuse, j’ai décidé de créer des produits écolos vraiment trippants pour tous ceux comme moi qui déteste les produits écologiques habituels.

La clientèle visée est large, pourquoi ne pas viser une clientèle précise?

Parce que tout le monde a le droit de faire sa part pour l’environnement, sans pour autant avoir à faire des concessions: autant du point de vue plaisir, expérience que du point de vue monétaire. Ça me frustrait vraiment quand j’étais aux études (et encore aujourd’hui) de me dire: «je voudrais vraiment faire ma part pour l’environnement, mais je n’ai pas les moyens».

Comment l’entreprise se différencie-t-elle des grandes chaînes qui offrent des produits écologiques?

Ouch, je n’aime pas la question. Parce que marketing «écologique» ne veut pas dire produits écologiques. Et c’est vraiment ce qui me frustre présentement, car les lois sont faites pour mélanger les gens. Imaginez-vous donc que je n’ai pas le droit d’indiquer le nom réel des ingrédients sur mes tubes. Je suis obligée de mettre le nom latin Acer saccharum au lieu de sirop d’érable par exemple. Et si Acer saccharum voulait dire en fait  »poison chimique », probablement que vous n’auriez jamais vu la différence… Alors les grosses compagnies s’en servent largement à leur avantage, malheureusement.

Alors que ce soit Fruits & Passion, Lush, Body Shop ou toutes les autres grosses entreprises qui se clament comme la mère Theresa des babouins en voie d’instiction, il y a une grosse différence entre l’image qu’ils projettent et les ingrédients sur l’emballage, croyez-moi!

Vous êtes en rupture de stock! T’attendais-tu à cette popularité?

Je m’attendais à ce que l’entreprise suscite de bonnes réactions , car j’étais confiante de mon projet. Par contre, je ne m’attendais pas à ce que ça plaise de manière aussi unanime. J’ai toujours cru que lorsque qu’on arrive avec une entreprise qui nous ressemble (je parle ici des Québécois) et qui est fondé sur des valeurs et un désir sincère de changer les choses (et non pas une envie refoulée de devenir riche avec son idée), les gens le ressentent et on envie d’y croire autant que nous.

J’aurais peut-être dû m’y attendre un peu plus, mais quand ça fait 3 ans qu’on travaille aussi dur sur un projet, on a plutôt le réflexe de se cacher un peu le potentiel de notre projet, car on se dit que si jamais Les Pétards, ça vire au pétard mouillé plutôt qu’au feu d’artifice, on sera un peu moins démoli de l’intérieur.

Alors on est vraiment content!

Quelle image voulez-vous projeter?

Justement, ce que je ne voulais surtout pas, c’était de faire référence à quelque chose: je voulais créer une image unique, signée Les Pétards. Ça nous a pris plusieurs mois de développement afin de trouver LA bonne ligne directrice pour notre packaging. Et c’est pourquoi ç’a été si long. Maintenant, quelle image nous voulons projeter, je crois que nous n’avons pas besoin de l’expliquer: quand les gens regardent nos produits, les gens le saisissent immédiatement. Et je crois que c’est pour cette raison que les gens ont autant accroché dès le lancement…ils ont saisi exactement l’essence de l’entreprise: des produits amusants & inspirants, une entreprise qui mise sur le développement durable, des matières premières naturelles & locales et une entreprise qui favorise une beauté saine et diversifiée.

Quelle est la philosophie?

L’entreprise possède trois éléments importants dans sa philosophie globale: créer des produits les plus naturels et écolos possible, créer une expérience unique (pour ne pas que le premier élément ne paraisse trop haha) et promouvoir une beauté saine et diversifiée. Pourquoi s’attarder en plus à ce problème (car le côté écologique, ce n’était pas assez?! haha) Les entreprises dans l’industrie des cosmétiques ont un impact dévastateur sur l’estime, car étant les «spécialistes de la beauté», c’est eux qui dictent ce qui beau et ce qui ne l’est pas et quel produit ça nous prend pour être heureux. Alors ayant vécu moi-même ce problème à l’adolescence (troubles alimentaires: hyperphagie boulimique) je voulais trouver une manière positive et inspirante de changer les choses à travers mon image, ma philosophie et les décisions que je prends dans l’entreprise. Et c’est vraiment ce que je veux véhiculer à travers les photos de mon entreprise. Ce n’est pas en disant à une personne de s’aimer plus qu’elle va comme par magie se sentir mieux dans sa peau, croyez-moi! C’est en montrant un style de vie; une philosophie qui fait du bien et en montrant des gens comme nous, qui rayonnent par leur bien-être et qui rient de leurs propres défauts, qu’on va arriver à faire changer la perception des gens face à leur apparence, car on essaie toujours de s’identifier à quelque chose de toute manière, alors pourquoi ne pas s’identifier à quelque chose qui nous ressemble vraiment?

Comment fonctionnez-vous pour la production?

Tout est fait à la main dans notre petit atelier de 9 pieds par 12 pieds et est en fait, l’ancien bureau de moi et mon copain dans notre appartement que nous avons convertis en laboratoire, le temps que l’entreprise grandisse un peu et que l’on puisse lancer l’atelier-boutique. Mais que l’entreprise produise 20, 50 ou 2000 tubes par recette, nous voulons vraiment garder le côté «fait à la main», par des Québécois, pour des Québécois.

Pourquoi tous ces efforts pour favoriser le développement durable?

Il n’est pas rare qu’on entende dire: «il est trop tard, l’entreprise est rendue tellement grosse qu’on ne peut plus apporter de changement.» Quand on se lance en affaires: tout est possible, tout est modelable. Je suis de ceux qui pensent à l’humain avant les profits, qui pense au plaisir avant le travail: le développement durable, c’était le seul chemin logique pour mon entreprise. Et comme je dis toujours: tant qu’à faire quelque chose, on va la faire comme du monde!! Ça s’applique à tout ce que je fais, donc aussi à mon entreprise et à toutes les décisions que je prends à travers celle-ci.

Si nous voulons sensibiliser la population face au développement durable? Bien sûr, nous avons par contre une manière de voir les choses complètement différente: vous pouvez le voir dans notre effort de promouvoir une beauté saine aussi. Sensibilisation rime tellement souvent avec quelque chose d’ennuyant et de lourd. Nous abordons plutôt les problèmes de manière très positif et de manière légère. Bref, on combat de négatif à grand coup de positif!

Il vous reste une chose à faire : essayer les produits. C’est à ce moment précis que votre monde sera révolu par la qualité des produits. En plus de ça, vous vous sentirez beaux/belles tout en ayant la conscience tranquille !

lespetards.com

Par Josiane Cyr
Collaboratrice spontanée