Parce que l’échec c’est pas la fin du monde
Ouin, je suis loin d’être la fan numéro un des travaux d’équipe, mettons.
Mon temps de pause tire sur sa fin, dans moins d’une semaine je retourne sur les bancs d’école. En communication. Allô les travaux en groupe pis les cheveux qui tombent tout seuls avant la troisième semaine de cours. J’vais être honnête avec toi, avec moi-même aussi tant qu’à faire : j’ai peur. Ça me stresse par en dedans de retrouver les agendas pleins à ras bord, les post-it multicolores, les lunchs qui se ressemblent de jour en jour et les nuits sans sommeil à vérifier encore et encore mes notes de bas de page avec beaucoup trop de caféine dans le sang.
J’étais déjà dans le jus en n’étant pas à l’école. Fait que de rajouter ça dans mon horaire, je viens qu’à me demander si y’en reste, de la place. Mais bon, je peux pas revenir en arrière, j’ai déjà acheté mes surligneurs. Les surligneurs, c’est peut-être la seule raison qui fait que j’aime l’école.
Maudit que c’est le fun, surligner.
Chacun ses petits plaisirs.
Anyway.
C’est stressant le 9 à 5 d’école. Ou plutôt le 9 à 9, l’université, ça veille tard. Fait que j’ai décidé de me préparer d’avance. Toute faire d’avance, pour pas finir par pleurer, une boîte de biscuits à mes pieds et le coloc qui n’a aucune idée de comment me gérer. J’suis pas gérable quand je suis stressée pour mon avenir.
Je me suis trouvé un agenda motivant, j’ai commencé à m’écrire des phrases quétaines en anglais dedans : « Don’t follow the lead, make your way. » On peut-tu, juste aujourd’hui, se permettre d’être kitsch dégueu? Juge-moi pas, chacun ses petites niaiseries qui rendent les fins de session plus agréables.
Mais surtout, avant de me coucher, tous les soirs, je me répète que tout va être beau.
Parce que si ma sabbatique m’a appris quelque chose, c’est que l’échec, c’est pas la fin du monde. T’as beau tomber de ton vélo, te scratcher les deux genoux, y’aura toujours le Polysporin. Y aller à son rythme, c’est le Polysporin de l’âme.
Ça va faire, s’accélérer le rythme cardiaque à grands coups de buts inatteignables, de peur d’être imparfait, d’incapacité à dire : « live là, maman, je panique » Si tu paniques, appelle-moi, on va se jaser. Je vais te dire que c’est normal d’être un peu stressé de retourner aux études. On ira s’acheter des nouveaux sacs à dos ensemble pis on mettra nos rêves dedans.
Fait que réussir nos bacs nous prendra huit ans si y faut. On fera une pause dans le milieu pour aller se retrouver en Asie du Sud-Est. On se videra de nos larmes aux deux-trois jours, mais on va passer au travers.
Pis si jamais ça marche pas, viens chez nous, on mangera une boîte de biscuits au complet pendant que mon coloc nous choisira un film de filles.
Parce que l’échec, c’est pas la fin du monde. Tu peux toujours te relever.