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Parlons internat en psychologie

Par Nicolas Sipak – le dans Bien-être

Parlons-en des internes en psychologie. Vous avez sûrement vu dans les derniers jours défiler sur vos réseaux sociaux des images de personnes tenant une affiche sur laquelle il était inscrit : « Après 7 ans d’université, 25 000$ de dettes d’études et 700 h de stage bénévole, je serai enfin interne en psychologie. Je pratiquerai dans le système public pendant 1 an à temps plein et ce pour … 0$ ». Ou une variation du genre mettant l’accent sur les points clés du message comme l’image ci-bas de Jonathan Mercier, étudiant au doctorat en psychologie.

Crédit photo: Jonathan Mercier, étudiant au doctorat en psychologie.

Un mouvement a été lancé le 7 décembre dernier par la Fédération interuniversitaire des doctorant(e)s en psychologie (FIDEP) ayant pour but de mettre la lumière sur la situation et pour demander une rémunération juste pour l’ensemble des internes en psychologie dans le réseau de la santé et des services sociaux, dans le réseau de l’éducation et dans les cliniques universitaires. Ce mouvement vient dénoncer la situation devant laquelle se retrouvent les internes en psychologie: pour l’obtention de leur titre de psychologue au Québec, ils doivent accomplir un internat de 1600 heures (ce qui représente une année de travail à temps plein), déjà qu’ils ont complété au moins 7 années d’études universitaires et 700 heures de stages non-rémunérées. Pendant cet internat, les internes en psychologie accomplissent environ 80% des tâches d’un psychologue.

Un de mes professeurs préférés disait souvent : « Toute action ou toute décision dans la vie a valeur de message. Alors, quel message veux-tu envoyer? ». Justement, c’est quoi ce message? Que la santé physique est plus importante que la santé mentale? Et en se comparant aux internes en médecine, le message est quoi? Joue-moi dans le corps et on te donnera un salaire pendant ton internat, mais joue-moi dans la tête et on ne te donnera rien?

Et si on se comparait avec ailleurs? En 2006, la décision a été prise : désormais, la maîtrise ne suffit plus pour exercer le métier de psychologue, il faut un doctorat. On désirait rattraper les autres provinces et les États-Unis quant à la profession. Par contre, on est toujours en retard, puisque le Québec est le seul endroit au Canada où les internes en psychologie ne sont pas payés.

Je ne peux m’empêcher de commenter cette histoire. Est-ce que je suis biaisé? Sûrement. J’ai débuté ma formation universitaire en psychologie avant de changer de domaine. J’ai duré un an. C’était mon rêve depuis mes 14 ans de devenir psychologue un jour, mais ce rêve a changé. Entrer au baccalauréat en psychologie est une chose ; en sortir avec une entrée au doctorat en est une autre.

Je parle en mon nom, mais j’ai l’impression que le monde n’est pas toujours au courant de tout ce que ça prend pour devenir psychologue. Pendant mon année en psychologie, on me disait souvent que je devais faire du bénévolat en lien avec la psychologie (ex. : centre d’aide, lignes téléphoniques), approcher plusieurs professeurs en espérant qu’un d’eux me permettrait d’être assistant dans l’un de ses projets et de garder ma cote universitaire très élevée. Un grand investissement en temps. Ajoute à ça une job à temps partiel pour certains, ça fait tout un horaire. Et même avec tout ça, parfois c’est même pas assez. Aucune garantie de rentrer au doctorat. On se faisait parfois dire par nos professeurs dans notre auditorium de 400 nouveaux étudiants qu’il y avait environ 180 demandes par année pour certains des programmes de doctorats. Combien d’étudiants étaient pris? Environ 12 par programme. Si on additionnait tous les étudiants sélectionnés dans les divers programmes de doctorats à l’université à laquelle j’allais, il y aurait quoi, une soixantaine d’étudiants admis à un programme de doctorat en psychologie parmi cette cohorte de 400.

Et avant même de penser à y être admis, c’est quoi la réalité du baccalauréat en psychologie? Pour ma part, j’en ai vu des choses : des nuits blanches à la bibliothèque, des amis qui se donnent des fausses notes de cours pour diminuer la compétition, des pages de livres déchirées à la bibliothèque, pleurer en ayant eu un B+ à un travail ou à un examen, sacrifier du sommeil pour concilier école-travail-bénévolat-famille… Nomme-le, je l’ai vu. Et après ces 3 années d’université à suer sa vie, à se défoncer pour avoir les notes et aller chercher l’expérience, pour finalement être admis au doctorat et faire 4 ans d’études doctorales, on croit toujours pas en toi. «Ça fait partie de ta formation, voyons. T’es à l’école encore, donc tu payes.»

Au bout du compte, il y a un rendement qui est effectué et un objectif qui est atteint. Je les comprends les internes en psychologie : tu arrives enfin au bout du tunnel de ton parcours académique en psychologie, tu fais 80% des tâches d’un vrai psychologue et le message qu’on te transmet est que ce n’est pas assez, et même ça ne vaut rien. Alors, c’est quoi assez? Et c’est quoi qui vaut quelque chose quand on parle de santé psychologique?

fidep

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