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Portrait d’une jeune artiste montréalaise: Janet London (Partie 1)

Par Nerds – le dans Chroniques

En tant qu’étudiante de lettres, j’ai eu l’occasion, lors de mes cours, d’analyser l’évolution de la place des femmes dans le monde de l’art. Force est d’admettre qu’au fil des siècles, les femmes artistes ont souvent été mises de côté au profit d’artistes masculins. Est-ce toujours le cas? 

Janet est une jeune artiste montréalaise qui tente de vivre de son art. J’ai donc immédiatement sauté sur l’occasion pour lui poser quelques questions dans l’espoir de vous faire bénéficier de ses conseils et son expérience en ce qui concerne au monde de l’art au Québec. Amies artistes, Janet vous répond.

La place des femmes dans l’art: cours de lettres 101

En commençant par la Grèce antique, on nous a d’abord expliqué l’importance des muses. Associées à l’inspiration, les femmes n’étaient jamais considérées comme une entité créatrice, mais seulement comme l’essence de l’art vouée à être reproduite par des hommes, seuls inventeurs du monde.

Puis, lorsque les hommes se sont rendus compte que ces êtres (dont je fais partie) étaient un tantinet capables de réflexion, ils ont, dans le meilleur des cas, commencé à considérer leurs homologues féminins comme de précieuses conseillères. Gertrude Stein n’est qu’un exemple parmi d’autres.

Pour celles que «l’inspiration divine» avait touchées, impossible de révéler leur véritable identité, tant leur appartenance au soi-disant «sexe faible» pouvait à elle seul décrédibiliser leur travail. Ainsi, il était coutume pour elles de signer leurs oeuvres sous un nom masculin, comme le faisait Georges Sand par exemple, afin de pouvoir enfin être prises au sérieux.

Mais le XXIe siècle semble signer le glas de ces femmes de l’ombre, les poussant enfin à sortir au grand jour. Coïncidence heureuse, j’ai eu le plaisir de rencontrer Janet London lors d’une soirée.


En tant qu
artiste qui pratique lécriture, le point de vue dune artiste visuelle mintéresse. Quelle signification donnes-tu à lart? Comment le comprends-tu?

L’art me fait me sentir entière. J’utilise la peinture afin de créer une réalité nouvelle, sur laquelle je peux exercer un contrôle. J’aspire le plus possible à la spontanéité. L’art devient pour moi un procédé qui prend une vie autonome, guidé par une certaine intuition qui me dépasse; je ressens ce que je dois faire et le fais, tout simplement. Ainsi, l’art signifie à mon sens se laisser aller et faire confiance à ce qui me définit. Il devient une sorte de guide spirituel qui s’apparente à la liberté, celle de vivre la vie que j’imagine, sans aucunes barrières. Avec l’art, l’impossible devient possible.

Les injustices et cruautés du monde m’inspirent de la frustration, comme à tout le monde d’ailleurs et c’est là que ma peinture entre en jeu; c’est une façon pour moi de dealer avec ces injustices, d’exprimer ma peine et mon désespoir. Plus encore, je me suis rendue compte lors de mes études, de mon contact avec d’autres artistes, que l’art pouvait se faire véritable véhicule de réflexion, de changement et par là même, d’optimisme.

Pour que nos lecteurs et lectrices apprennent à te connaitre un peu plus, pourrais-tu nous expliquer autour de quoi se centre ton art?

Mon art reste très intuitif, une sorte d’expression aveugle qui passe par la couleur, la mise en valeur des gestes et des textures. J’aime révéler le processus artistique et laisser la marque de mes traits. Je pense que c’est une manière de communiquer avec le public et de l’attirer dans mon monde. À mon sens, l’art doit transformer l’espace, le remplir de magie par l’intermédiaire des couleurs et des textures qui transportent le spectateur dans un autre monde, mon monde. J’étais une enfant particulièrement sensible, j’ai trouvé dans l’art un moyen de m’exprimer sans aucune contrainte. C’est devenu depuis une sorte d’approche cathartique qui me permet de poser sur le canevas toutes mes tensions au lieu de les laisser m’envahir et me causer peines et souffrances.

https://www.facebook.com/Janetlondonvisuals
Source d’image: facebook.com/Janetlondonvisuals

Comment es-tu entrée dans le monde des arts?

J’ai commencé à peindre à l’âge de 7 ans et j’ai créé ma première collection de paysages en utilisant de la peinture à l’huile à 10 ans. C’est aussi l’âge que j’avais lorsque j’ai vendu ma première toile, mais mes parents ne m’ont jamais vraiment encouragée à suivre un cursus artistique. C’est au travers de mes expériences que j’ai commencé à m’intéresser à l’art comme médium thérapeutique et à l’adolescence, j’ai continué à peindre pour moi. J’ai fini par décider de m’offrir une formation technique en art lorsque j’ai réalisé que je n’avais aucune autre envie que de vivre de mon art. Le programme de Fine Arts de Concordia que j’ai commencé en 2012 m’a changée. J’ai vraiment pris conscience de ma soif de connaissances. J’avais besoin de lier des liens avec la communauté artistique et le faire m’a permis de me sentir enfin vivante et complète. Je m’étais trouvée. Mon «moi» était celui d’une artiste. C’est ainsi que j’ai entrepris, pas seulement d’apprendre et d’étudier les arts plastiques afin de perfectionner ma technique, mais aussi d’aider les autres à réaliser leur potentiel par l’intermédiaire de l’apprentissage.

Penses-tu que les stéréotypes liés au sexe sont enfin en train de changer dans le monde des arts visuels?

Je pense que certaines artistes et pionnières telles Joan Jonas, Carolee Schneemann, Idelle Weber, Martha Rosler, Gladys Nilsson, Yayoi Kusama, Paula Rego, Lynda Benglis, Judy Chicago ou encore Louise Fishman ont ouvert la marche dans ce métier qui a pourtant commencé comme un club réservé aux hommes. J’ai d’ailleurs été très inspirée par Janet Werner qui utilisa la peinture comme moyen de reformuler la forme féminine et Dana Schutz ou encore Jenny Saville. Ces femmes, et beaucoup d’autres encore, m’ont permis de croire en la capacité des femmes à faire ce qu’elles désirent en tant qu’artistes. La clef, en mon sens, et de croire réellement à votre travail et de comprendre le pouvoir de l’art comme vecteur de message.

On se retrouve la semaine prochaine pour découvrir comment sa féminité affecte son travail, ses conseils aux artistes aspirants pour percer à Montréal, et toutes les information pour retrouver le travail de Janet London. En attendant, je vous souhaite une excellente création et un bon coup de pinceau! 

Par Johanna
Collaboratrice spontanée

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