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Comment la procrastination a failli détruire ma vie

Par Audrey X – le dans Bien-être
Avez-vous déjà visionné la célèbre série américaine How I Met Your Mother? Plus précisément : avez-vous déjà vu l’épisode où les personnages se mettent à parler du concept du « MOI du passé, du présent et du futur »? Le MOI, vous savez, cette personnalité intégrante de nous-mêmes à tous les temps. Je déblatère...

En réalité, cet épisode aborde un concept vraiment intéressant : celui de reporter à plus tard ce qui peut être fait maintenant.

How it metgiphy

Alors, je le dis à haute voix, je l’assume entièrement, sachez mesdames et messieurs que : j’en veux à mon MOI du passé. Celui qui a fait des choix douteux, qui a pris des décisions à la hâte, et dont le MOI du présent en paie actuellement les frais.

Je sais ce que vous allez dire. Il y a redondance. J’admets avoir abordé ce sujet sous divers angles lors de précédents articles sur la procrastination (1) (2). Toutefois, cet écrit se veut différent. Je vais tenter de vous convaincre, ici et maintenant, qu’il ne faut pas, je dis bien, IL NE FAUT PAS, que vous remettiez à plus tard. JAMAIS. Et pas seulement dans le cadre de la vie universitaire…

La théorie : pourquoi procrastinons-nous?

Des études ont révélé que lorsqu’un individu pense à lui-même dans un présent imminent, de fortes activités neuronales dans deux zones spécifiques du cerveau sont observées. Cependant, si on amène l’individu à penser à lui dans un futur éloigné, il y aura autant d’activités neuronales que si celui-ci pensait à un quelconque acteur d’un quelconque film. Cela voudrait alors dire que l’individu se soucie autant de lui dans le futur que d’un pur étranger.

Bref, on procrastine parce qu’on considère que les problèmes du futur sont les problèmes d’un autre et notre cerveau ne s’associe pas à ce futur MOI.

Plaidoirie en faveur de votre MOI du futur

Quand j’étais plus jeune, il y a peut-être dix ans de cela, je me souviens avoir visionné une émission avec mon père où France Castel disait que l’on vieillissait lorsqu’on commençait à avoir des regrets. J’ignore pourquoi, mais cette phrase a marqué mon esprit à jamais. Depuis, j’ai toujours eu peur de faire des choses que je pourrais regretter… au sens large.

Je me suis alors fait un point d’honneur de ne jamais prendre une décision à la légère, de toujours considérer que demain pouvait être mon dernier jour et que vivre impliquait qu’il fallait être constamment occupé pour « avoir une vie bien remplie ». Alors, sous le poids de tant de pression (que je me suis mise moi-même sur les épaules, bravo la grande), j’ai fait l’exact contraire de ce que je désirais ardemment éviter : j’ai pris de mauvaises décisions.

Bien choisir sa future job

Je veux être pompier. Je veux me battre corps et âme pour être pompier. Je VAIS être pompier. Mais présentement, dans la société, il n’y a pas d’emploi pour les pompier.

Remplacez « pompier » par toute autre profession et cogitez.

Je sais, c’est plate pis sérieux comme argument, mais ça reste vrai. Combien de milléniaux (gens de notre génération) se sont fait dire « si tu veux être X, soit X? Réalise tes rêves, tu n’as qu’une vie à vivre. Fais le travail de tes rêves et tu ne travailleras jamais ». C’est ben beau sur papier, mais cela reste loin de la réalité. Si un jour j’ai un enfant, je lui dirai: « Mon enfant, si tu veux être X, sois X. Réalise tes rêves, tu n’as qu’une vie à vivre. Fais le travail de tes rêves et tu ne travailleras jamais. Mais, laisse-moi te poser une question, petit être de mon cœur que j’aime à la folie: y a-t-il de l’emploi dans ton domaine? »

Éviter de tout remettre à plus tard

Je m’en veux de…

Ne pas avoir assez économisé.

Ne pas avoir assez voyagé quand j’étais adolescente (voyages étudiants et tout cela).

Ne pas avoir réalisé tous ces rêves fous qui ont hanté mon esprit.

Nous sommes jeunes (encore), nous sommes beaux, nous sommes intelligents. Mais que faisons-nous réellement de notre plein potentiel? Nous allons sur Facebook et y passons (trop?) d’heures. Nous écoutons des séries TV toute la fin de semaine. Nous regardons zombiquement (oui, c’est un adverbe que je viens d’inventer) notre cellulaire pendant que nous soupons en tête-à-tête au restaurant avec notre douce moitié (et je ne parle pas d’aller chercher une photo dans ladite machine pour la montrer à l’âme sœur en question). Est-ce vraiment de cela que nous voulons nous souvenir à l’heure de notre mort?

Pas moi, en tout cas.

Ce que tu peux faire maintenant, fais-le maintenant. Tu veux voyager? Achète ton billet d’avion (ou de train) maintenant. Ou encore, planifie ton budget de voyage maintenant. Appelle-le ton banquier pour qu’il fasse mettre de l’argent de côté dans ton compte-épargne. Trouve-la la fameuse job pour payer cette folle, mais ô combien nécessaire dépense.

Tu veux écrire? Écris. Prends-le là, ton ordinateur, et crée une histoire. Petite, grande, bonne, mauvaise, who cares?! J’ai d’ailleurs beaucoup aimé l’article d’Alexandra Nadeau-Gagnon à propos du syndrome de l’imposteur.

Tu veux aller au cinéma ce soir? Arrête d’attendre après ton téléphone et embarque dans ta voiture ou consulte l’horaire de bus. Mieux encore: vas-y à pied. T’économises de l’argent et tu te mets en forme.

Tu veux voir un ami? Appelle-le. Arrête d’attendre. Fixe une date. Sans date, il n’y a rien qui se passe.

Baby steps

« Profite des petites occasions de bien faire, en attendant les grandes. » – Anne, Barratin, 1913

Au lieu de se fixer des objectifs irréalistes, mieux vaut se fixer des objectifs faciles à atteindre. Par exemple : lire au moins une page d’un livre par jour. Certains jours, tu vas lire juste une page, mais à d’autres moments, quand tu seras vraiment « dedans », tu auras le goût d’en lire 20. L’affaire avec un but, c’est qu’il est difficile de commencer. Commence quelque part, par n’importe quel « boute », mais commence.

Inspire-toi de mes erreurs

Je vais te raconter une petite histoire. Personnelle. Parce que… ben parce que ces temps-ci, je me sens en forme et que, pour une fois, je suis mes propres conseils. Quand j’étais petite, j’ai dit à ma mère que je voulais être écrivaine. Si petite et déjà si naïve. Ma mère s’est facepalmée et m’a jeté un regard de désespoir. Je vous le jure. Elle m’a ensuite dit que je devais être réaliste et me trouver un métier payant. Du haut de mes 11 ans, je n’ai pas argumenté longtemps. J’ai choisi de devenir enseignante.

Pendant 11 ans de ma vie, j’ai voulu être prof de français au secondaire. 11 ans plus tard, mon baccalauréat en poche (yeah!) et ma détermination dans le tapis, je postule à droite et à gauche. Quatre ans plus loin, je suis bel et bien prof… de maternelle.

Je vous vois venir avec vos grands sabots. Mais t’es prof quand même, de quoi tu te plains?

Allô la terre! Méchante différence. Crois-moi. Quand je te dis que j’ai passé la pire année de ma vie, crois-moi encore. Et quand je te dis que ça a failli m’achever, crois-moi encore plus. Je te dis pas à quel point, j’ai pas le goût de replonger en y pensant. Je laisse ça derrière, à mon MOI du passé.

Ce qui m’a permis de garder ma tête hors de cette eau sinistre et remplie d’un désespoir insondable…

L’écriture. Bah oui, c’était sûr. C’est pas payant, ça c’est clair. Oui, je fais les deux: j’écris et j’enseigne. C’est cool, les deux sont compatibles. C’est pas tout le monde qui peut en dire autant. Sauf que… je m’investis dans mes rédactions. Plus qu’avec l’enseignement. Je pense que j’aurais dû me lancer en communication ou en journalisme, même si, selon ma mère, ce n’était pas réaliste. Aujourd’hui, j’ai la preuve que c’est plus payant (au niveau émotionnel), plus passionnant. Oui, je sais. Beaucoup d’appelés, peu d’élus. Mais qui me dit que parmi cet océan de blogueurs, écrivains, journalistes, je ne me serais pas démarquée? Tant qu’à ça, la super (ton sarcastique) profession d’enseignante, à l’heure actuelle, n’est pas plus jouissive. Et il n’y a pas plus d’emplois dans ce domaine. Entre un emploi que j’aime et qui ne paie pas et un emploi que j’aime… un peu moins et où il n’y a pas d’emploi… t’sais.

Est-ce que j’ai des regrets? Oui.

Est-ce que je compte me reprendre en main? Oui.

Est-ce que j’ai des peurs? Oui! Oui! Oui!

Depuis cette année, une des pires années de ma vie, je le rappelle, je reprends le contrôle. Et ça, c’est payant. J’écris. Tous les jours. J’écris. Passionnément. J’écris.

J’ai d’autres regrets.

Comme le fait de :

…ne pas avoir assez voyagé. Ben tu sais quoi? Je viens de m’acheter un billet d’avion. Pour une destination que j’ai choisie de façon hasardeuse. Et je pars seule.

…ne pas être en forme. Ben tu sais quoi? Je me suis remise à courir. En jeans. Pas confortable. Et là, cela fait un mois que je m’entraîne tous les jours. Et je le fais seule.

C’est ça, je crois, qu’il faut faire. Je veux le faire, je le fais. Point.

Alors, la prochaine fois que vous déciderez de remettre à plus tard ou encore, de repousser l’inévitable, ayez une petite pensée pour votre MOI du futur, il vous en sera reconnaissant.

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