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Quand toute te lâche

Par Ève Landry – le dans Chroniques
J'ai jamais été une personne particulièrement chanceuse - la plus grande preuve de ça, c'est de ne jamais avoir gagné les concours dans les émissions. Stéphane Bellavance, j'aurais aimé ça que tu redécores ma chambre avec un peu trop de motivation et de couleurs vives. Bref. J'ai appris, très jeune, assise devant Méchant Changement, que la vie est une loterie défaillante où personne n'a cru bon de s'assurer un minimum d'égalité.

La vie, par bouts, me rappelle la fête des enfants. Une longue journée passée à regarder du monde avoir du fun dans les jeux gonflables en faisant la file avec mon petit cousin. C’est pas toujours rose (une maudite chance, parce que c’est loin d’être ma couleur pref, mettons). J’ai fini 2016 hospitalisée, à me réveiller aux quatre heures pour recevoir des antibiotiques. J’ai retrouvé le confort de mon appartement à l’aube de 2017 pour me faire voler mon portefeuille deux jours plus tard pis frauder pour 200$. Tsé, un 200$ que j’ai pas parce que j’me force à étudier à temps plein et à travailler pendant le temps partiel qu’y me reste.

Le début d’année a été tough, un peu.

La vie a souvent été tough, un peu.

Fait que, pour 2017, au lieu de me souhaiter un abonnement au gym duquel, ayant la motivation sportive d’une roche, j’aurais zéro profité, je me suis souhaité de la bonne humeur. Juste ça. Une grosse dose de positivisme qui donne presque le goût de m’étamper dans le mur tellement je souris.

Depuis le début de 2017, la vie me court après en essayant de m’assommer. Pourtant, je cherche encore d’où me vient cette énergie-là, je n’ai jamais aussi bien été de ma vie. J’ai le corps qui vibre de bonne humeur. Du bonheur qui émane de moi avec aucune raison apparente d’être là.

Sauf que, j’suis pas assise devant mon ordinateur, en ce moment, pour vous déblatérer 800 mots sur comment que je vais donc bien pis que tout est donc beau dans ma vie. J’suis pas là pour vous dire que j’ai trouvé le secret du bonheur pis que la réponse à tous les malheurs du monde se trouve dans une recette de quiche aux épinards (notez ici le summum de mon inspiration). Non. Je suis là pour te dire: appelle-moi.

Appelle-moi quand 2017 va vouloir te retirer tes poumons pis que t’arriveras pas à trouver ton air. Appelle-moi quand tu vas contempler la porte de sortie d’un peu trop près. Appelle-moi quand tu vas manquer de réserves de bonheur en cas de jours gris. Appelle-moi quand tes jours gris seront devenus trop sombres pour que tu puisses les éclairer toi-même. Je veux te dire que je suis là.

En ce moment, j’ai assez de force dans mes bras, pour remplacer les tiens une coupe de jours. Parce que, quand toute te lâche, y te reste juste tes bras à toi. S’ils ne sont pas assez forts pour te soutenir, appelle-moi. J’vais t’apporter un petit banc – que tu puisses te tenir sur autre chose que la pointe des pieds.

Être positif, c’est pas toujours possible. Ça se règle pas avec une liste de 10 phrases à se répéter quand on est au pied du mur. Pis c’correct. Arrête de vouloir être solide tout le temps. Des fois, on tombe. Des fois, notre corps ne nous tient plus pis notre sourire trouve pas son chemin jusqu’à notre face.

C’correct.

Appelle-moi. Appelle quelqu’un.

On n’est peut-être pas aussi cool que Stéphane Bellavance, mais on va venir redécorer ta chambre en te parlant des jours meilleurs. Quand toute va te lâcher, rappelle-toi qui a du monde pour t’aider à te rebâtir.

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