Restaurant La Prunelle
La rue Duluth est probablement celle qui abrite le plus de restaurants à Montréal. Difficile de s’imposer. Pourtant, le restaurant La Prunelle a réussi à occuper le même coin de rue depuis 1999. Un survivant au milieu des récentes fermetures et faillites dans le monde de la restauration.
Il y a beaucoup de choses à aimer lorsqu’on entre chez La Prunelle. Le look bistro moderne sans être tape-à-l’œil, le grand espace vitré, ouvert en été, et le menu, alléchant.
Donnant dans la gastronomie française tout en intégrant des produits frais du Québec, le mélange des cultures donne envie : morue noire, lentilles vertes, champignons sauvages, romanesco, lait mousseux aux oursins ou encore le crémeux de chocolat noir, betterave, grué de cacao, meringue, basilic.
On ne sait que choisir, on hésite. Pour les gourmands, La Prunelle propose un menu dégustation, ce qui revient à l’équivalent d’une table d’hôte, trou normand en sus. On opte pour la poêlée de champignons sauvages à la truffe et au cheddar Perron. Le monticule généreux de champignons, ces merveilles des bois au goût subtil et délicat, laisse en bouche une brûlure de sel sur la langue. Trop salée, trop puissante, la sauce a masqué le plat.
Le terre et mer arrive sur la table. Portion pour un champion. Le duo ris de veau et pétoncle s’agence parfaitement à l’écume de pistache et la réduction d’argousier, permettant un mariage de saveurs. Pourtant, les goûts semblent être disproportionnés. Trop de pistache enlève de la fraîcheur au plat. Les assiettes sont si bien présentées, je me suis retenue de ne pas sortir mon cellulaire pour saisir quelques clichés.
Le dessert du jour : croustade aux pommes. Décomposée. Pommes poêlées superbes, encore bien croquantes qui accompagnent un crumble exquis, mais la boule de caramel qui l’accompagnait m’a laissée perplexe. Je me suis demandé si on n’avait pas trempé la cuillère à crème glacée dans la livre de beurre.
Des bonnes idées et des associations intrépides se retrouvent sur le menu, mais elles sont parfois mal exécutées. On peut ressentir le désir de s’élever à une cuisine haute gastronomie et la qualité des produits est là. Seulement, le goût doit être à la hauteur de la présentation des plats. Les écumes, les granités, les émulsions, c’est bien, mais parfois moins c’est mieux.
J’y retournerai toutefois. Un bel endroit pour une première rencontre et, qui sait, peut-être que mon nouveau choix de plats me donnera une toute autre expérience.
La Prunelle
327, Avenue Duluth Est
(514) 849-8403
Ouvert tous les jours
