Partir à l’aventure
Pour changer un peu du retour à l’école, je te présente Alexandra Dubreuil-Gagnon, une fille inspirante qui parcourt l’Europe depuis quelques mois. Elle partage avec nous son expérience et ses conseils et nous permet de nous évader avec elle sur le Vieux Continent, le temps d’une entrevue.
Question : Comment as-tu décidé de partir à l’aventure?
Alexandra : «Sur un coup de tête, mais aussi en suivant une envie que j’avais depuis que je suis toute petite de partir voyager dans le monde. Mais au départ, je partais seulement pour 1 mois et demi et uniquement pour l’Irlande et peut-être l’Écosse et/ou l’Angleterre !»
Q : Quel genre de préparatifs cela a-t-il impliqué?
A : «Achat d’un billet d’avion, mon amie a réservé nos chambres dans une auberge jeunesse et comme je n’avais pas assez de temps pour vraiment mettre de l’argent de côté, on m’a conseillé de regarder le woofing, ce que j’ai fait. Je suis donc entrée en contact avec différents hôtes en Irlande jusqu’à ce qu’un d’entre eux me réponde positivement.»
Q : Qu’est-ce que tu as fait pendant ton voyage?
A : J’ai principalement travaillé sur des fermes en échange de mes repas et d’un endroit où dormir. C’est bien différent du tourisme habituel puisque l’on est plongé dans la vie quotidienne d’une famille. On assiste au match de sport, on aide avec les enfants, on va au souper de famille et d’amis, etc. Je n’ai peut-être pas vu tous les endroits touristiques des régions ou des pays visités, mais je crois avoir une meilleure idée de ce que c’est que d’habiter dans chacun de ces pays. En plus, ça me permet d’être toujours en mode apprentissage puisque chaque hôte a besoin qu’une tâche différente soit accomplie. C’est vraiment un beau défi!
Q : Quels pays ou villes as-tu visités?
A : «En Irlande je suis allée à Dublin, Carlow, Castlegregory et Killrudery. En Sicile, j’ai vu Palazzolo Acreide, Syracusa, Noto, Catania. Puis, j’ai passé quelques jours à Rome, quelques uns à Barcelone, en Espagne et je suis présentement à Caixas, près de Perpignan, au sud de la France.»
Source d’image : Alexandra Dubreuil-Gagnon
Q : Tu te déplaces beaucoup on dirait, comment décides-tu de changer de ville?
A : «Je reste normalement plus ou moins un mois chez chacun de mes hôtes. Je fonctionne avec Workaway et le site irlandais de woofing. Tout dépend des offres qu’on me fait parvenir! Par exemple, je ne m’attendais pas du tout à aller jusqu’en Sicile, mais on m’a contactée de là-bas me demandant de venir les aider. J’ai regardé les billets d’avion à partir de Dublin (Ryanair est mon meilleur ami!) et j’en ai trouvé un à 35 euros. 35 euros pour aller en Sicile, ça se refuse assez difficilement!»
Q : Quelle ville as-tu préféré? Pourquoi?
A : «Castlegregory en Irlande, sans aucune hésitation. Jamais je ne me serais attendue à des paysages aussi grandioses. C’était comme être au bout du monde! L’océan tout autour de nous sauf derrière, où les montagnes semblaient vouloir protéger ce petit paradis du regard des autres…
La famille avait aussi un mode de vie très sain, elle m’encourageait à travailler un peu moins et à aller faire du vélo autour. Ils m’ont permis de faire deux heures de surf presque chaque jour et tous les légumes provenaient de leur potager. C’était toujours des journées bien chargées, mais aussi très enrichissantes! Je suis tombée sous le charme, c’était le havre de paix dont j’avais besoin!»
Q : Peux-tu nous raconter un épisode cocasse que tu as vécu au cours de ton aventure?
A : «Il y en a plusieurs ! Mais le moment le plus spécial jusqu’ici était en Sicile. Quand je suis arrivée, la dame était enceinte et allait donner naissance d’ici une semaine. Lorsque le bébé de Jessie est finalement arrivé, elle m’a demandé si je voulais aller passer la nuit à l’hôpital avec elle et le bébé pour qu’elle ne reste pas seule, les hommes n’ayant pas le droit de dormir là-bas. J’ai donc vécu une nuit complètement hors du temps avec cette nouvelle maman, à tenir un bébé de moins d’un jour dans mes bras pour l’endormir ! Et le lendemain, avec moins de quatre heures de sommeil, je suis retournée sur la ferme pour terminer la construction du toit de leur maison!»
Source d’image : Alexandra Dubreuil-Gagnon
Q : Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce mode de vie?
A : «Rebondir! Je n’ai jamais été très bonne pour organiser des choses pour moi même et je n’ai pas changé en voyage, sauf que ça veut aussi dire que je dois toujours être prête pour n’importe quelle situation. Le matin de mon vol pour Rome, juste avant de partir de la Sicile, j’ai appris que la personne qui était sensée m’héberger avait annulé. Je n’avais pas le temps de réserver autre chose, je suis donc arrivée seule, la nuit venue, sans aucune idée de l’endroit où j’allais dormir et avec un très mauvais italien pour parler d’autre chose que de nourriture! J’ai finalement repéré un jeune qui ne semblait pas être italien, je lui ai parlé en anglais, il était canadien et venait d’Edmonton! C’est lui qui m’a montré l’auberge jeunesse où j’ai pu réserver un lit suite à l’annulation quinze minutes auparavant d’un autre voyageur! Comme quoi, il faut toujours garder espoir!»
Q : Qu’est-ce que tu aimes moins?
A : «Partir. Partir d’une famille qui t’a accueillie pendant un mois. Dire au revoir aux enfants, mais surtout, ne pas savoir si un jour je vais revoir ces personnes extraordinaires que je rencontre.»
Q : T’arrive-t-il d’avoir un peu le mal du pays? Si oui, que fais-tu quand ça arrive?
A : «Oui. Beaucoup en ce moment d’ailleurs avec Noël qui approche. En partant, j’étais prête financièrement pour un mois et demi. Idéalement je voulais partir trois et ça va bientôt faire six moi que je suis partie. Souvent j’envoie simplement un message à ma famille où à mes amis proches. Ou je me force à écrire un statut sur la beauté des paysages ou la gentillesse des gens que je rencontre. Les commentaires laissés me rappellent à quel point je suis chanceuse de vivre une telle aventure et ça me pousse à m’accrocher, mais ce n’est pas toujours facile.»
Q : 2014 achève, quels sont tes projets pour la prochaine année?
A : «Continuer à voyager ! J’ai en tête de revenir au Québec, peut-être pour février. Mais ce n’est que pour mieux repartir à l’aventure! Cette fois je voudrais faire le tour du Canada! Le pays est tellement grand qu’avant de choisir d’emménager en Irlande, je dois faire le tour, voir si je ne trouverais pas ma place ici.»
Q : As-tu des conseils et trucs pour quelqu’un de notre âge qui désire faire comme toi et partir vivre un peu partout sur le Vieux Continent?
A : «Partez le plus légèrement possible, j’ai deux sacs et c’est souvent trop. Ayez toujours une barre de savon dans vos bagages. Informez-vous sur les régions que vous allez visiter, mais n’essayez pas de tout connaître, laissez-vous découvrir ! Faites un effort pour parler la langue là où vous allez, les gens seront plus enclins à vous aider s’ils voient que vous y mettez du vôtre ! Consultez les sites de covoiturage (comme BlaBlaCar) au lieu de prendre les bus ou les trains, ils sont souvent plus éconos et permettent de rencontrer encore plus de gens. Pour les vols, c’est Ryanair. Tenez-vous avec des gens plus vieux ET plus jeunes, vous y gagnerez plus ! Ne perdez jamais confiance en vos propres capacités, surtout en situation difficile. Souriez et profitez de l’aventure!»
Q : Quel genre de souvenirs rapportes-tu?
A : «Des bons ! Que du bon, les mauvaises expériences que j’ai pu avoir ce sont vite transformées en anecdotes loufoques et la majorité des gens que j’ai rencontrés sont devenus le genre d’amis pour qui je garderai toujours une place spéciale dans mon cœur.»
Vraiment, cette fille inspirante et pétillante donne envie de partir explorer à notre tour. Une chose est claire, c’est une fonceuse et elle ira loin. J’ai hâte de connaître ses prochaines destinations! J’espère que ça t’as permis d’oublier un peu la neige et la rentrée! Et que ça t’a fait rêver à la nouvelle année.
BONNE ANNÉE À TOI!
Par Gabrielle Turcotte
Collaboratrice spontanée
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