Rouler et apprécier
J’ai visité plusieurs villes, dans plusieurs pays, sur plusieurs continents. Découvrir le monde, c’est bien génial. Cependant, je n’avais jamais vraiment visité mon chez moi, le Québec. C’était donc le temps de remédier à la situation. Avec un ami, j’ai entrepris mon premier roadtrip québécois, direction Percé, Gaspésie.
Départ de Montréal : 4am. Distance à parcourir : 980 km.
Le réveil est raide. Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas levé si tôt. Mais la cause est bonne, excellente même. On remplit la Camry, et on part. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Ça faisait bien longtemps que j’avais parcouru une distance aussi longue en voiture. Par contre, le soleil plombe, il fait 15 degrés, la vie est belle, la route le sera sûrement autant.
Les premières heures sont ordinaires. La route entre Montréal et Québec n’a rien d’excitant, mais la musique est bonne, donc ça passe mieux. C’est à partir de Rivière-du-Loup que le Québec commence à montrer ce qu’il a dans le ventre. On longe le fleuve, les montagnes, les vallées. La nature est belle.
Pour se rendre à Percé, on peut emprunter quelques routes. Dans notre cas, on s’est rendu jusqu’à Rimouski, on a bifurqué vers Amqui, pour ensuite longer la côte gaspésienne et arriver par le dessous de Percé. La route pour s’y rendre est sublime. La vallée de Matapédia, dont je n’avais entendu parlé qu’à la télévision, est magnifique. Une centaine de kilomètres de forêt dense et de montagnes. Pas de signal cellulaire, juste nous, et le monde. La Sainte Paix.
Après avoir traversé la solitude, on atteint enfin la côte gaspésienne, et le paysage change drastiquement. Les arbres font place aux vagues, les montagnes font place aux falaises. Une chose, cependant, subsiste : la beauté. C’est ce qui me vient à l’esprit à chaque kilomètre que je parcours. Tout est beau, sans exception.
Mon ami et moi, on s’adonne à un nouveau loisir depuis peu : le longboard. On s’arrête donc en chemin, dans les haltes routières, pour se pratiquer un peu, sur du sol plat, parfait pour ne pas se tuer en tombant. Nos quelques arrêts nous ralentissent, et la hâte d’arriver à destination finit par l’emporter sur le désir de se promener sur notre planche à roues.
C’est donc 14h30 plus tard que nous finissions par arriver à Percé, au bout du monde. J’attendais avec impatience de voir le Rocher Percé, symbole emblématique de la Gaspésie. Cependant, on ne le voit pas dès notre entrée à Percé. Il faut parcourir quelques kilomètres, monter une côte, appelée la côté Surprise, pour apercevoir, dans toute sa splendeur, l’immense caillou qui gît dans la mer, depuis plus de 300 millions d’années, impassible et inébranlable. Cependant, rien ne valait les 980 km que je venais de parcourir, les paysages, les arrêts au Tim Hortons, les sorties en longboard et les dizaines de chansons nostalgiques que nous avons chantées à tue-tête.
C’est dans tout ça que réside la beauté d’un roadtrip. Dans la multitude de détails qui finissent par créer, tous ensemble, une expérience inoubliable. Je comprends maintenant ceux qui pratiquent ce genre de voyage à outrance. On ressent une grande satisfaction à rouler sans arrêt, et à finalement arriver à bon port, des dizaines d’heures plus loin, en ayant le sentiment d’avoir accompli quelque chose; une épopée, une aventure.
Je t’invite donc à paqueter tes affaires, à les mettre dans ton char, et à partir. Que tu partes vers le nord, le sud, l’est, ou l’ouest, pour 4 heures ou pour 32, apprécie chaque kilomètre que tu parcourras, en ayant les yeux bien ouverts, prêts à admirer la beauté du monde.
Par Samuel Sigouin
Collaborateur spontané
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