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CRITIQUE- The Hateful Eight : un huis clos sanglant

Par Anne-Sophie Roy – le dans Divertissement

Quelle ne fut pas mon excitation lors de la projection de la toute dernière création de Tarantino à qui on doit notamment Pulp Fiction, Kill Bill, Reservoir Dogs et j’en passe. Après Django Unchained en 2012, le huitième film de Quentin Tarantino est encore une fois un western. Rappelons que ce nouveau film avait failli ne jamais voir le jour : tout juste après avoir terminé le premier jet du scénario, Tarantino s’est aperçu que le document avait été largement diffusé sur la toile. Non sans hésitation, il entreprit néanmoins la réalisation de The Hateful Eight l’hiver dernier.

Se déroulant tout juste après la guerre de Sécession, un chasseur de primes émérite emmène sa prisonnière se faire pendre dans le village de Red Rock. En pleine tempête hivernale, leur diligence croise un autre chasseur de primes et un homme à la fiabilité douteuse. Ralentis par la tempête, ils trouvent refuge dans une auberge qui abrite déjà quatre hommes mystérieux, que nous ne tarderons pas à mieux connaitre. La nuit ne sera pas des plus reposantes.

Source : businessinsider.com

Le célèbre réalisateur garde de vieilles habitudes : le grand Ennio Morricone propose une bande sonore originale, la répartition des scènes se fait sous forme de chapitres, les scènes sont construites à grande majorité par des dialogues consciencieusement écrits et l’appel des acteurs est pour le moins récurrent. On a qu’à penser à Samuel L. Jackson (Pulp Fiction, Django Unchained), Michael Madsen (Kill Bill, Reservoir Dogs), Kurt Russel (Death Proof) et j’en passe. D’autre part, pour la première fois de sa carrière, Tarantino choisit de tourner son film dans le format 70 mm d’Ultra Panavision, ce qui n’avait pas été fait depuis une vingtaine d’années dans l’industrie cinématographique. Ce choix reposerait selon moi sur la volonté de vouloir exploiter les paysages grandioses et d’offrir une splendide qualité d’image, qui diffère largement du classique 35 mm.

Source : hitfix.com
Source : hitfix.com

Après une ouverture de 9 minutes (la spectatrice à côté de moi a chronométré, je niaise même pas), les trois heures de The Hateful Eight sont amorcées. Bien qu’il soit audacieux de présenter un long métrage d’une telle envergure où la très grande majorité du contenu se déroule dans une pièce fermée, l’ennui n’a pas sa place. Tarantino a le don de nous tenir en haleine pendant de longues minutes avant qu’un coup de fusil retentisse et que les réactions soudaines fusent sur nos visages. À l’occasion, on troque les visages pour les paysages majestueux des montagnes du Colorado, ce qui crée un contraste fort en tension avec une musique aux apparences de film d’horreur. De plus, il est d’une grande importance de saluer le travail exceptionnel des acteurs qui, en plus d’être parfaitement détestables dans leurs rôles respectifs, créent à eux seuls la tension dramatique d’un thriller aux allures d’un western à première vue. Mention spéciale à Jennifer Jason Leigh dans le rôle de la prisonnière à la fois méprisante et complètement déjantée. J’en ai eu des frissons.

Source : gaspargloves.com
Source : gaspargloves.com

Cela étant dit, l’essentiel du film se déroule dans une seule et même pièce et je me questionne non seulement sur une quelconque inspiration d’Agatha Christie et ses Dix petits nègres, mais également sur la légitimité du format 70mm. Avec aussi peu de lieux, l’image ne diffère pas assez entre chaque scène pour pouvoir pleinement profiter de ce procédé selon moi, si l’on omet les quelques prises de vue spectaculaires en extérieur. Tarantino aurait-il usé de ce procédé seulement parce qu’il en avait la possibilité? On ne peux pas le cacher, il a un pouvoir que très peu de réalisateurs ont : peu importe dans quel projet cinglé il s’implique, il a un fan club à ses trousses qui ne sera jamais déçu et qui le suivra dans ses moindres folies.

C’est ce qui motive entres autres ses références sexistes et racistes dans chacune de ses oeuvres et qui ne sont pas absentes dans ce cas-ci. Les termes nigger et bitch ont une place considérable dans le script, sans compter le comportement violent à l’égard de la seule femme du groupe, Daisy Domergue, la prisonnière. Malgré les coups, les yeux au beurre noirs et les saignements de nez récurrents, la grossièreté du geste le transforme en totale banalité, ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose.

Il en reste néanmoins une oeuvre aussi hilarante que machiavélique, au bain de sang habituel qui ne laisse personne indifférent, même pas les plus familiers. Un divertissement à l’état pur qui est digne du Tarantino que l’on connait et de ses idées toujours aussi délirantes.

À voir!

Présentement à l’affiche dans tous les cinémas. 13+
(Le format 70mm dans quelques salles seulement.)

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