Se retrouver, un kilomètre à la fois.
Qu’on ait 20 ou 60 ans, il est normal de vivre des moments difficiles, moments qui ont tendance à nous faire douter. Douter sur le sens de la vie, douter sur notre place dans ce monde. Cependant, soyez sans crainte, le temps passe, et souvent les choses se replacent.
Par contre, si le temps passe et que rien ne semble changer, que le doute plane toujours, passez à l’action. Forcez-vous à vivre quelque chose d’unique, d’inoubliable qui, selon de nombreux témoignages, pourrait être salvateur, pourrait vous aider à faire le vide, à retrouver votre place et à chasser le doute qui se joue de vous. Je vous présente, dans ce texte, le Chemin de Compostelle, plus précisément le trajet Camino Francès, un pèlerinage pédestre de 690 km qui vous mènera de Puente la Reina jusqu’à Santiago de Compostela, étape ultime de votre quête.

La ville de Saint-Jacques de Compostelle serait le lieu de sépulture de Jacques de Zébédée, l’un des douze apôtres de Jésus. Il est donc normal qu’au cours de l’histoire, des milliers de chrétiens de partout à travers le monde aient convergé vers cette ville espagnole pour rendre hommage à un haut personnage de leur religion. Bien que de nos jours, le but premier de ce pèlerinage soit moins religieux, la popularité du trajet reste indéniable. En effet, la route accueille plus de 100 000 visiteurs par année.

La Camino Francès, c’est une longue marche qu’on fait à son rythme. Cependant, la majorité des marcheurs parcourent entre 15 et 25 km par jour. L’horaire diffère pour chacun. Certains préfèrent lever le camp au levé du jour, histoire d’atteindre la prochaine étape du trajet avant que la chaleur des plaines espagnoles devienne insoutenable. D’autres optent pour des départs plus tardifs, mais se retrouveront souvent captifs de cette dite chaleur qui pèse lourd sur les épaules.

Les hébergements qui s’offrent à vous sont multiples. Par contre, l’option la plus populaire, et celle qui permet de vivre une expérience plus authentique, est l’hébergement en albergue peregrino, l’auberge des pèlerins. Ces gîtes sont généralement ouverts de mi-avril à mi-octobre, ce qui donne une bonne idée sur la période de l’année où il est préférable de parcourir le Chemin. Les auberges, qui sont très nombreuses, offrent aux marcheurs un lit pour la nuit ainsi qu’un repas, moyennant une somme avoisinant les 10 euros, ou acceptant même les donations volontaires. Les auberges peuvent également être munies de cuisines accessibles aux pèlerins, vous permettant de préparer vos propres repas. Il est coutume d’apporter un drap dans ses bagages, car il n’est pas garanti que les gîtes fournissent la literie.

Vivre l’expérience du Chemin de Compostelle, c’est faire quelque chose qui sort de tout ce qu’on peut imaginer. Inutile de planifier des activités, des escapades, des visites guidées. La nature profonde de ce périple ne subsiste pas dans la destination, mais plutôt dans la route qu’il faut parcourir pour y arriver. Marcher le Chemin de Compostelle, c’est marcher pour se dépasser, c’est marcher pour se rattraper, c’est marcher pour s’oublier, pour mieux se retrouver. C’est dans les magnifiques paysages, dans le doux silence, dans les rencontres inoubliables et dans les efforts titanesques que subsiste la magie de cette expérience. Le Chemin nous reconnecte à l’essentiel, nous brasse la carcasse, nous décompose et nous reconstruit.

Si vous voulez vous aventurer sur le Chemin, un item est obligatoire : la Credencial. La Credencial est un genre de passeport qui vous permet d’avoir accès aux gîtes des pèlerins et qui vous permettra également de recevoir des étampes des différents hébergements pour attester votre présence. Ce document vous servira également à recevoir la Compostela, un certificat authentique qui confirmera votre arrivée à Santiago de Compostela, ultime étape de votre périple.

C’est ainsi que se termine mon bref survol du pèlerinage du Chemin de Compostelle. J’aurais pu vous décrire les paysages, les villes et les villages qu’il est possible de croiser sur son chemin. J’aurais pu vanter les mérites de l’architecture espagnole, de la nourriture espagnole. Cependant, je crois que le message que je voulais vous transmettre va au-delà de ça. J’ai omis, intentionnellement, de mentionner plusieurs renseignements importants. C’est en se renseignant qu’on y prend goût et cet article vous servira d’amuse-gueule.
Si jamais vous vous sentez perdu, que la lumière sur votre route semble éteinte, repensez aux quelques lignes que vous venez de lire, et partez, partez vivre l’expérience du Chemin!
Par Samuel Sigouin
Collaborateur spontané
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