L’envers des platines avec J.u.D.

C’est avec un peu de nervosité que j’ai rencontré jeudi après-midi, dans un cosy café de Villeray, le DJ et producteur de 24 ans J.u.D., Judrick Saint-Fleur pour les intimes. J’avais fait ma petite recherche sur les Internets, et je peux te dire qu’on y jase pas mal de lui; en effet, non seulement on le mentionne sur plusieurs blogues consacrés à la scène artistique montréalaise, mais le site Nightlife.ca a également inscrit son dernier EP, St.Flower, en deuxième position de ses albums de l’année! Même le Journal de Montréal l’a placé dans sa liste des 6 DJs à surveiller durant l’Igloofest; Judrick y a d’ailleurs réalisé l’un de ses rêves en mixant à la Scène Sapporo le 1er févier dernier aux côtés des gars de Keys N Krates et Tiga.

Lorsque j’ai discuté avec le souriant jeune homme, j’ai tout de suite saisi d’où avait émergé la musique électro à la fois légère et introspective qui caractérise son dernier album. Réservé de nature, J.u.D. s’est exprimé avec un enthousiasme posé, alors qu’il m’a raconté comment sa carrière double de DJ et de producteur a débuté.

Rien ne semblait le destiner à la musique, sauf peut-être les quelques cours de piano suivis durant l’enfance. Graphiste de formation (c’est d’ailleurs lui qui a concu la pochette de St.Flower), Judrick a commencé à s’intéresser de plus en plus au «DJing» au fil de rencontres avec les deux acolytes que sont High Klassified et Da-P.

On l’a intégré éventuellement au collectif Alaiz, au sein duquel il a beaucoup évolué en tant qu’artiste. Selon ce qu’il m’a confié, la musique n’avait jamais été un plan dans sa vie, mais s’est plutôt imposée d’elle-même.

C’est lorsque l’un des membres de Radio Radio, Alexandre Bilodeau, l’a découvert que les choses sont passées à une vitesse supérieure. Grâce à ce dernier, Judrick a rencontré celui qui allait devenir son présent manager; le même d’ailleurs que les excellents Pierre Kwenders et The Posterz.

Celui qui compte parmi ses principales influences Shadow Child, Diplo et des «bands de hipsters» a donc créé, au cours de la dernière année, un EP qui s’inspire de son plus récent breakup, de spiritualité et bien sûr, de la musique qu’il fait jouer dans sa résidence lavalloise.

Les tounes de St.Flower sont planantes et constituent une bande sonore idéale pour une balade urbaine. Par ailleurs, J.u.D. a mixé à la sauce deep house/electro/EDM plusieurs chansons d’artistes populaires, comme Rihanna, R. Kelly, Alaclair Ensemble et même… Carmen Campagne!? Bien qu’il distingue son travail de producteur de celui de créateur, Judrick m’a confié que les deux sont pour lui complémentaires, et lui permettent d’approfondir différents aspects du monde musical. Le jeune homme plein de talent travaille déjà sur plusieurs collaborations dont il ne pouvait encore me parler, et aussi sur un prochain album qui demeurera dans la lignée plutôt downtempo/électro/dream pop de St.Flower.

Si jamais tu n’as pas eu la chance de te déhancher au son de ses remix à l’Igloofest, tu pourras l’entendre au Belmont le 7 février prochain en compagnie de Giraffage et Pomo, ainsi qu’à l’Apt. 200 le 14 février. À ne pas manquer!

Par Amélie Hubert-Rouleau
Collaboratrice spontanée

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