La campagne et ses multiples beautés (trop) souvent oubliées

Par Laurence Lécuyer – le 20 juillet, 2016 dans Divertissement

Étendue sur le dos au soleil, un samedi après-midi, le vent qui souffle sur mon visage et le chant des oisillons au loin. Je regarde d’un côté, puis de l’autre et je ne vois que de la verdure à profusion. Je marche sur un terrain qui pourrait abriter trois maisonnées. Le temps passe, la saison des couleurs chaudes et des feuilles qui tombent arrive. Tout ce que j’observe, ce sont les champs d’épis dorés qui recouvrent le paysage. Tout ce que je sens est l’odeur réconfortante des dernières récoltes. Bien trop vite approche le temps des tricots et des premiers flocons. Ce moment où les manteaux blancs qui couvrent le sol nous affectent plus que d’autres. Le cycle se boucle par le retour des premiers bourgeons, des journées qui s’étirent et des odeurs familières qui émanent des fermettes. Quelques mots qui dressent un mince portrait de ma campagne aux maintes et subtiles beautés (trop) souvent oubliées.

La proximité

On peut penser que la campagne est bien loin de notre réalité lorsqu’on vit dans un milieu urbain. Si je vous confirme qu’à moins de trente minutes de Montréal, vous pouvez vous retrouver dans un village où les activités économiques reposent principalement sur l’agriculture et où le nombre d’habitants atteint à peine les quatre chiffres, qu’est-ce que vous en dites? Ces petits villages sont unis dans leur distance puisque chaque personne (ou presque) se connaît. Dans le cas contraire, il suffit de présenter le nom de ses paternels et le tour est joué. Cette proximité avec son voisinage apporte un certain sentiment de confiance, voire de sécurité, mais qui peut cependant devenir dérangeant lorsqu’on tient à passer incognito.

La distance

Lorsqu’on vit en campagne, la perception de la distance est probablement bien différente d’une personne habitant en milieu urbain. La réalité est qu’un mince vingt-cinq minutes de voiture n’est rien pour se rendre à l’épicerie. Toute distance de voiture inférieure à trente minutes est « près » de chez nous. Ici, je parle bien de voiture, puisque nul transport en commun ne passe par nos pittoresques routes chancelantes entre deux champs.

Les amitiés

La définition de l’amitié est très certainement universelle à tous les types de relations, et ce, peu importe le milieu. Les quelques différences avec celles en campagne reposent plutôt sur leurs fondements. Je n’ai jamais eu la possibilité de me déplacer chez mes amis à pied ou à vélo dû à la distance qui nous séparait. Nos activités favorites reposaient sur jouer à l’extérieur et faire du VTT (en bon campagnard, plutôt faire du 4 roues), et ce, été comme hiver. Notre imagination était notre plus belle source de jeux. Ces après-midis passés sous le soleil ont tissé des amitiés uniques et infinies puisque nous serons toujours liés par notre campagne indélébile.

La campagne est un espace où la nature prédomine hiver comme été. Les champs, les fermes, les routes abîmées, les limites de vitesse de 90 km/h, les jardins derrière les maisons, les grands terrains, les routes enneigées, les éoliennes et les petits villages qui composent son paysage unique. C’est probablement la simplicité de cet environnement qui l’a remplie de charmes.