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Top 10 : les enjeux électoraux les plus chauds

Par Nerds – le dans Divertissement

78 jours, c’est long. Trop long.

La campagne électorale fédérale de 2015 est la plus longue de l’histoire moderne. La dernière fois qu’une campagne électorale a été aussi longue, les politiciens parcouraient le pays en calèche.

78 jours avec des beaux slogans dans vos oreilles; «le vrai changement», «un Canada plus fort», «un leadership qui a fait ses preuves», «protect our economy», «remplaçons Stephen Harper», «ensemble pour le changement». 78 jours de cassette politique, de langue de bois, quoi?

Puisque vous n’avez pas suivi ça du tout, voici pour vous, un résumé à la sauce populaire.

Top 9 des enjeux électoraux presque aussi chauds que Justin Trudeau. (Le titre annoncait un top 10, voici mon premier mensonge politique.)

9. La réforme du sénat

Source : thetyee.ca
Source : thetyee.ca

Ahhh, le Sénat! La politique canadienne est directement inspirée du système anglais, le système de Westminster. En Angleterre, le roi a jadis accepté de créer deux chambres dans lesquelles les citoyens pourraient discuter des lois du royaume. Il a créé la Chambre des communes (House of Commons) et une chambre haute où il nommait lui-même les membres, choisis judicieusement parmi ses loyaux amis ; la House of Lords. Le Sénat canadien est l’équivalent de cette chambre haute anglaise.

Cela dit, le Sénat canadien existe toujours, basé sur ce principe. On y trouve des monsieurs et quelques madames, nommés par le premier ministre, qui décident des lois à peu près autant que les députés élus de la Chambre des communes.

On comprend que ça n’a pas tout à fait sa place dans une démocratie, des décideurs non élus. Surtout que certains Sénateurs ont été accusés d’utiliser les fonds de manière douteuse et sont sous enquête de la GRC (Gendarmerie royale canadienne, comme quoi la monarchie n’est pas si loin de nous). Cette histoire éclabousse légèrement l’intégrité du chef Stephen Harper.

Ah, la belle complicité. Source : quebec.huffingtonpost.com
Ah, la belle complicité. Source : quebec.huffingtonpost.com

Et comment les partis se positionnent-ils par rapport à cet enjeu?

Le parti conservateur se défend d’avoir participé à ce système controversé. Depuis qu’il est en politique, le chef Stephen Harper a défendu l’idée qu’il fallait abolir le Sénat, notamment lorsqu’il faisait partie du Reform Party. Or, en 2006, lorsqu’il est arrivé au pouvoir, il a aussitôt nommé un Sénateur conservateur. Aujourd’hui, il propose de tranquillement laisser des sièges vacants au Sénat (en ne nommant pas de nouveaux sénateurs) et donc de laisser le sénat disparaître par attrition. 

Le parti libéral a quant à lui exclu tous les sénateurs libéraux de son caucus. Ça veut dire qu’il ne les invite plus à ses rencontres de planification des activités parlementaires à Ottawa. Il demeure toujours 24 sénateurs d’allégeance libérale dans la chambre. Le parti libéral n’a pas réellement de position claire sur l’abolition du Sénat. Leur seule proposition est de sortir la partisanerie de la chambre haute.

Du côté du NPD, on parle très clairement de l’abolition du Sénat. Le chef Tom Mulcair a mentionné à plusieurs reprises qu’il était prêt à s’embarquer dans la réforme de la chambre haute, quitte à rouvrir la constitution canadienne avec tous les risques politiques que cela comporte.

Pas besoin d’en savoir plus pour comprendre l’essentiel. Le Bloc Québécois souhaiterait quant à lui conserver le Sénat parce que la répartition provinciale des sièges au Sénat avantage le Québec (nous avons une meilleure proportion de Sénateurs par habitant que dans les autres provinces majeures).

8. L’équilibre budgétaire

Vous avez des prêts étudiants? Pas moi. Moi, je gère bien mon budget…
Non. En réalité, j’habite chez mes parents… Facile d’avoir un budget bien balancé quand on dispose de ressources «illimitées».

Le budget du Canada lui? On parle d’une dette de près de 620 milliards de dollars. Ça fait beaucoup d’argent. Faut croire qu’on manque de ressources.

Source : quebec.huffingtonpost.com
Source : quebec.huffingtonpost.com

À qui doit-on tout cet argent? Voilà qu’on embarque dans le segment compliqué.

Quand le Canada dépense de l’argent, supposons pour construire un nouveau pont Champlain, il dépense beaucoup d’argent (entre autres parce qu’il passe une bonne partie de son budget à choisir entre Maurice Richard et Samuel de Champlain comme nom). Cet argent-là, au moment de construire le pont, il ne l’a pas nécessairement. Alors, il se tourne vers le marché du crédit. Il émet des bons du Trésor. 

Quelqu’un de sympathique (et fortuné) qui a beaucoup d’épargne achète ce bon au gouvernement canadien. Voilà. Le gouvernement doit maintenant 1000$ à cet épargnant, plus les intérêts. Le Canada a maintenant une dette. Et un pont.

Le Canada n’a pas une dette envers la Chine ou la France ou les États-Unis, comme moi je dois de l’argent à mon ami Jo, à ma mère et à ma belle-soeur (parfois j’ai l’impression que mes dettes sont plus complexes que celle du gouvernement), mais bien à des investisseurs particuliers.

Maintenant, qu’est-ce que nos amis politiciens veulent faire avec la dette?

Le gouvernement conservateur, au pouvoir depuis 2006, veut rembourser la dette. On vise donc un budget équilibré, et une bonne croissance économique. L’austérité sera le bon remède pour nous. Pardon, je voulais dire «rigueur budgétaire».

Le parti libéral dit plutôt : remboursons plus tard. Faisons quelques «modestes déficits» durant les trois prochaines années, les taux d’intérêt sont favorables et nous avons besoin d’investir beaucoup dans nos infrastructures pour relancer l’économie (et nos infrastructures sont dues…).

Le NPD voit la chose différemment. Il propose de faire l’équilibre budgétaire afin de ne pas mettre le poids de nos décisions sur le dos des générations futures. Il propose d’équilibrer le budget en demandant aux mieux nantis de faire leur juste part (ah, la juste part).

7. La loi C-51

Le projet de loi C-51 adopté par le gouvernement conservateur est très controversé. Vous en avez très probablement entendu parler, sans nécessairement le savoir.

D’abord, C-51, c’est un projet de loi antiterroriste. C’est ça qui est le plus important à savoir. Il donne surtout de très nombreux pouvoirs au SCRS (Service canadien du Renseignement de Sécurité) pour lui permettre de mieux contrer la menace terroriste au Canada, et même ailleurs dans le monde.

«Mais alors, c’est bon ça non?»

Oui, c’est bon, plus de sécurité, c’est toujours bon effectivement.

source : montrealsimon.blogspot.com
source : montrealsimon.blogspot.com

Or, ce qu’il y a de moins bon, c’est que selon certains, le projet de loi va un peu trop loin dans les dispositions qu’il donne aux services canadiens. C’est-à-dire qu’il empiète sur certaines libertés individuelles. Il menace entre autres la quantité de preuves nécessaires pour procéder à une arrestation, comme il affecte également la nature de confidentialité de certains renseignements personnels qui vous concernent tous.

J’ai lu un point de vue bien intéressant là-dessus : être en faveur de C-51 parce qu’on n’a rien à se reprocher, c’est un peu comme être en faveur d’une loi qui limiterait la liberté d’expression, parce qu’on n’a rien à dire. Je vous laisse penser à ça.

Un problème majeur avec C-51, c’est que la définition de terrorisme demeure floue. Un militant écologiste pourrait par exemple être arrêté, ou enquêté, pour terrorisme. Pour plus d’information, consultez un juriste.

Les positions des partis?

Les conservateurs ont rédigé et voté la loi ; ils sont pour.

Les libéraux ont voté pour la loi, mais disent qu’ils sont contre parce qu’elle menace les libertés individuelles.

Le NPD est contre la loi et veut l’abolir. Selon eux, nous n’avions pas besoin de cette loi pour assurer notre sécurité jusqu’à maintenant.

6. Le Partenariat Transpacifique (PTP)

Souce : ecocidealert.com
Souce : ecocidealert.com

En plein coeur de la campagne électorale, nous avons vu apparaître un nouvel enjeu non attendu ; celui de la signature du partenariat transpacifique.

C’est quoi ça, un PTP?

Le PTP est un accord de libre-échange qui a été conclu il y a quelques jours entre plusieurs pays qui bordent l’océan pacifique. De là le terme transpacifique. Rien à voir vraiment avec la paix.

Un accord de libre-échange, c’est une entente sur les frais douaniers imposés sur les biens qui viennent d’autres pays. Généralement, dans le libre échange, il n’y a plus de frais douaniers.

Par exemple, la pinte de lait américaine coûte moins cher à produire que la pinte de lait canadienne. Sans accord de libre-échange, les frais de douanes font que le prix de vente de la pinte américaine est tout de même plus cher que la canadienne. Vous achetez la canadienne et les fermiers canadiens font de l’argent. Avec libre-échange, plus de frais de douanes. Le lait américain coûte moins cher ; vous achetez le lait américain et les fermiers canadiens font faillite. C’est la théorie, du moins.

Le libre-échange a du bon (parce que les trucs coûtent moins cher) et du mauvais (parce que les emplois se déplacent là où la main-d’oeuvre est la moins coûteuse).

Cela dit, le gouvernement canadien vient tout juste de s’entendre sur un libre-échange avec de nouveaux pays. Le tollé soulevé concerne notamment la gestion de l’offre (un principe qui limite l’entrée au Canada de produits laitiers, d’oeufs et de viande de poulet qui viennent d’économies étrangères) et qui donne une chance à nos agriculteurs locaux de poursuivre des activités rentables. Ce système serait affecté par le PTP et plusieurs agriculteurs dénoncent le risque de fermeture élevé s’il n’y a plus de gestion de l’offre. Le PTP menace donc l’intégrité économique de nos régions qui dépendent souvent de l’agriculture.

Les positions des partis là-dessus?

Les conservateurs ont signé l’entente. On s’attend à ce qu’ils ratifient l’entente telle qu’elle est.

Les libéraux sont traditionnellement en faveur du libre-échange. Ils devraient accepter l’entente. Trudeau a gardé la langue de bois sur le sujet.

Le NPD est contre l’entente puisqu’elle ne protège pas l’intégrité du système de gestion de l’offre.

Le Bloc plaide qu’un Québec souverain pourrait choisir lui-même de ses traités et accords commerciaux internationaux. Il est contre l’accord parce qu’il menace nos agriculteurs québécois.

5. Les réfugiés syriens

La situation en Syrie est assez grave. Nous en sommes à une quatrième année de guerre civile. Une guerre civile, c’est une guerre du peuple contre son gouvernement et du gouvernement contre son peuple, ou encore du peuple contre le peuple. Bref, il n’y a généralement qu’un seul pays d’impliqué.

Or, le fameux groupe armé «État islamique», ou ISIS (Islamic State in Irak and Syria) en anglais, a décidé de se mêler du conflit, de profiter du chaos pour faire plus de chaos encore.

Le Moyen-Orient est une région extrêmement complexe politiquement, alors tout ce que vous avez à comprendre pour mieux saisir la situation des réfugiés syriens, c’est que c’est le gros bordel en Syrie. Pour encore mieux comprendre, écrivez simplement «Syrie» dans Google Images et voyez par vous-mêmes.

Source : nytimes.com
Source : nytimes.com

La Syrie est donc littéralement inhabitable, le peuple syrien s’exile. Où est-ce qu’ils s’en vont? Dans d’autres pays qui ne veulent généralement pas de plus d’immigrés (les humains sont parfois si chaleureux).

Les réfugiés syriens sont rendus près de 4 millions. C’est plus que la ville de Montréal et les alentours. Entre sept et huit fois la ville de Québec.

Les positions là-dessus?

Les conservateurs acceptent d’accueillir 10 000 réfugiés syriens en 2015. Nous en avons accueilli 2000 entre 2011 et 2015.

Le NPD dit qu’on peut prendre au moins 40 000 réfugiés, dont 10 000 dès demain.

Les libéraux proposent d’en recevoir 25 000.

4 000 000 / 10 000 = 400. Si on n’accepte que 10 000 réfugiés syriens, ça prendrait au moins 400 pays pour tous les loger. Il n’y a que 192 pays. Le Canada est le deuxième plus grand et le 7e moins densément peuplé. Y’a d’la place en masse dans notre jacuzzi, comme on dit.

Et ne vous inquiétez pas, aucun de ces partis ne veut accueillir de réfugiés syriens qui sont en réalité des terroristes cachés sous une burqa. Ils vont tous mettre en place les processus de vérification nécessaire. Inutile de vous ronger les ongles pour ça.

4. L’environnement et les changements climatiques

Source : bastamag.net
Source : bastamag.net

On en a un peu, juste un p’tit peu entendu parlé pendant la campagne. La place ridiculement trop petite de cet enjeu extrêmement important démontre bien qu’on n’est pas du tout dans la bonne voie pour régler le problème.

Le problème? Oui, il y a un problème avec le climat. Si vous êtes toujours climato-sceptique après les cinq rapports du GIEC (Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat), vous êtes fort probablement de mauvaise foi.

Du 30 novembre au 11 décembre 2015, c’est la conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Paris. On parle depuis des années de cette conférence qui sera cruciale pour déterminer la réaction globale aux problèmes environnentaux. On s’attend à ce que les négociations visent principalement la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le Canada est un des pays qui a le plus augmenté ses émissions de gaz à effet de serre depuis l’accord de Kyoto. C’est également le seul pays à s’être retiré de ce protocole signé en 2005. Je crois que même les partisans conservateurs admettront que le bilan environnemental du Canada est gênant.

Aujourd’hui, à la veille des élections, les conservateurs nous disent formellement : «A re-elected Conservative Government will continue to balance what’s best for our climate with the needs of our economy, recognizing the importance of both the environment and our economy to all Canadians». Soit ; l’économie passe avant l’environnement. Ça a le mérite d’être clair.

Les libéraux de leur côté nous proposent de travailler en collaboration avec les provinces pour réussir à améliorer la situation. Il n’y a pas de chiffres concrets qui sont avancés, mais ils semblent prendre au sérieux l’enjeu des changements climatiques.

Le NPD, quant à lui, pour faire contraste avec le gouvernement sortant, écrit dans sa plateforme : «The NDP understands that developing Canada’s clean energy sector will stimulate the economy, create jobs and reduce greenhouse gases». Voilà enfin un brin d’optimisme. Enfin, le NPD promet de réduire les GES de 34% sous le niveau de 1990 d’ici 2030. C’est une promesse concrète.

3. Le pipeline Énergie Est de Transcanada

Le Canada, selon les sources, disposerait des deuxièmes plus grandes réserves de pétrole au monde. Ce pétrole est caché dans les sables bitumineux de l’Alberta. Nous avons aujourd’hui les technologies pour l’extraire et faire du cash avec!

Ne reste plus qu’à vendre ce pétrole partout dans le monde. Or, pour vendre partout sur la planète, il faut transporter. Construisons des oléoducs.

Voilà donc que de très nombreux projets de pipelines sont sur la table. Parmi ceux-ci, le fameux oléoduc Énergie Est qui doit traverser le Québec et le fleuve St-laurent pour se rendre au Nouveau-Brunswick.

Au-delà des bélugas et des risques très élevés de déversement dans les rivières, les villages et les terres agricoles du Québec, le projet soulève évidemment la controverse politique. Certains en veulent parce que c’est bon pour l’économie. D’autres n’en veulent pas parce qu’on pourrait certainement commencer à se passer de l’énergie pétrolière.

source-radiocanada.ca
Source : ici.radiocanada.ca

Les positions sur le sujet?

D’abord, les conservateurs sont certainement en faveur du projet Énergie Est. Depuis dix ans, ils ont réduit le processus d’évaluation environnemental jusqu’à ce qu’il n’en reste presque rien. Aujourd’hui, les rivières ne sont plus protégées, en vertu de la loi omnibus C-45 de 2012. L’Office National de l’Énergie qui évalue et donne son accord aux projets énergétiques est maintenant dirigée par d’anciens administrateurs et lobbyistes du secteur pétrolier. Bref, les conservateurs font tout pour aider les compagnies comme Transcanada à avoir les autorisations pour faire passer leurs pipelines. Mais bon, ça devrait être bon pour notre économie.

Les libéraux et les néodémocrates ont sensiblement la même position sur ce sujet particulier. Tom Mulcair et Trudeau accusent tous deux Stephen Harper d’avoir trop affaibli les processus d’évaluation environnementale pour accepter le projet Énergie Est. Ils proposent de redonner leur crédibilité aux évaluations qui sont faites afin de s’assurer d’abord que le projet est acceptable. On sent bien que les deux ont un penchant en faveur du projet. L’économie a encore ici raison de la protection des territoires.

Le Bloc québécois quant à lui s’oppose farouchement à cet oléoduc puisque le Québec n’aurait aucun gain direct et assumerait une grande partie des risques. Le Bloc peut prendre position sans nuance facilement étant donné qu’il n’a pas à se soucier des intérêts du reste du Canada.

2. L’État islamique et le conflit au Moyen-Orient

Source : globalresearch.ca
Source : globalresearch.ca

C’est bien beau d’ouvrir nos frontières et d’accueillir les flots de réfugiés syriens, mais s’en prendre au coeur du problème serait peut-être une bonne solution. Imaginez un bain qui déborde? Fermez la champlure : problème réglé.

Faut-il bombarder ou non l’État islamique au Moyen-Orient? Question déchirante.

Selon le parti conservateur, il faut intervenir. Le Canada se doit d’être un «courageous warrior» et d’aller aider les familles syriennes. Aux armes citoyens! J’exagère. J’ai juste un peu de misère à comprendre comment une famille syrienne a besoin de recevoir une bombe sur la tête lorsqu’elle veut de l’aide. J’exagère encore. Mais est-ce qu’on sait vraiment où sont les méchants dans toute cette histoire, avant d’attaquer?

Les libéraux ont une vision bien différente de la situation. Une des causes de mortalité dans ce conflit est que les Syriens coincés dans les camps de réfugiés en montagne meurent de froid (littéralement). Pour Trudeau, une des expertises du Canada est bel et bien de combattre le froid. Il propose d’apporter notre grain de sel dans le conflit en fournissant les effets nécessaires pour mieux vivre dans ces conditions. Il veut également revoir le rôle du Canada dans la mission militaire qui se déroule actuellement.

Le NPD veut quant à lui se retirer du conflit et plutôt se concentrer sur l’accueil de réfugiés syriens et sur une politique pacifique plus générale dans la région qui est en guerre depuis plus de 35 ans. Selon Tom Mulcair, l’instabilité constante de la région est une plus grande menace que l’État islamique en soit.

1. Le niqab

Je suis sûr que vous aviez hâte que j’en parle.

Le Niqab est un vêtement avec lequel la femme musulmane (qui prend sa religion au sérieux) se cache le visage à l’exception des yeux.

Zunera Ishaq et son niqab. Source : news.nationalpost.com
Zunera Ishaq et son niqab. Source : news.nationalpost.com

C’est beau. Avez-vous un problème avec ça jusqu’ici? Êtes-vous «pas raciste, mais…»?

Non, nous ne sommes pas en train de vivre une invasion islamique.

Quoi qu’il en soit, le niqab est devenu un enjeu électoral, après qu’une décision de la cour ait contredit une directive ministérielle qui interdisait le port du niqab lors des cérémonies d’assermentation canadienne. C’est une femme nommée Zunera Ishaq (j’en entend déjà la haïr tout bas) qui avait contesté la directive ministérielle de 2011.

La décision est tombée en pleine campagne électorale ; la directive ministérielle allait trop loin, et madame Ishraq aurait le droit de prêter serment de citoyenneté canadienne avec le visage voilé. N’en fallait pas plus pour que la peur se déchaîne et qu’un violent torrent de xénophobie inonde le Canada et le Québec.

Qu’en est-il des positions des partis?

Les conservateurs sont contre le port du niqab lors des cérémonies d’assermentation. Ils tiennent mordicus à ce que les nouveaux Canadiens prêtent serment à visage dévoilé.

Bon, ça a du sens. C’est bon. Mais jouer une campagne électorale pour un mandat de quatre ans là-dessus? Le prochain gouvernement va traiter de bien d’autres enjeux que de niqab durant les quatre prochaines années.

Les libéraux? Ils sont ouverts à la présence du niqab lors des cérémonies d’assermentation. Faisons court : le NPD adopte exactement les mêmes positions. Pour ces deux partis, il n’y a pas d’invasion musulmane, et il n’y a pas de nécessité d’interdire le port du voile parce que les femmes qui le portent sont identifiées préalablement. Nous vivons dans un État de droit et parmi ces droits se trouvent les libertés fondamentales, dont la liberté de religion.

Ah oui, pour le Bloc Québécois, ça n’a pas de bon sens.

Pour ce qui est de voter voilé ou masqué, il faut comprendre qu’on peut également voter par la poste. Quelqu’un qui vote par la poste parce qu’il ne peut pas se déplacer le jour de l’élection est encore moins identifiable qu’un idiot avec un sac de patates sur la tête. Il a tout de même son droit de vote. C’est également inscrit dans la charte canadienne des droits et libertés.

C’est bon? On peut passer à un autre sujet?

Les sujets oubliés ou délaissés

Enfin, une campagne électorale oublie nécessairement une tonne de sujets. En voici quelques-uns. Je vous invite à ajouter les vôtres en commentaires! Pas de mauvaises réponses, elles sont toutes bonnes…

  • Le muselage des scientifiques par le gouvernement conservateur.
  • Les conditions de vie de peuples autochtones, tout particulièrement des femmes. On estime qu’il y a 1186 cas de femmes autochtones disparus ou assassinés sans qu’il y ait d’enquête.
  • On a bien peu parlé de transport en commun et d’embouteillage, tout comme d’électrification des transports.
  • On parle trop peu des inégalités sociales hallucinantes et du recul à ce niveau depuis près de 20 ans.  

Enfin, j’ai toujours de la misère à croire qu’aucun parti n’ait mentionné l’importance de notre site, les Nerds, depuis le début de la campagne. ;)

Voilà, vous savez presque tout. Allez voter le 19 octobre.

Par Sébastien Verret
Collaborateur spontané

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