All time Branchez-vous Branche Toi BetterBe Nerds Carrières

Je ne suis pas prête, c’est tout

Par Joanie Hébert – le dans Chroniques
Je suis cette amie qui n’a pas d’enfant. Celle qui adore et qui profite de ceux des autres, mais qui n’est pas prête d’en avoir. Oh que non. Inutilement, je me suis parfois mise cette pression d’avoir un enfant quand on arrive à un certain âge et que toutes nos amies sont déjà mères une, deux ou trois fois. On va se le dire, ça donne un petit coup de vieux et on se demande «Pourquoi pas moi?».

Dans ma tête, hier, c’était inconcevable que je n’aie pas porté la vie à mon âge. Dans ma tête, à 27 ans, il fallait avoir une maison toute bien décorée, un mari dévoué et amoureux et un chien qu’on irait promener avec les enfants qu’on aurait fait parce qu’on s’aime trop, qu’on veut semer notre amour un peu partout et récolter des petites pousses d’enfants.

D’accord, on dira je n’ai pas d’enfant principalement parce que je suis célibataire. J’ajouterais qu’il y a beaucoup du fait que je ne suis pas prête du tout psychologiquement. Ma tête a encore trop de démons à affronter, trop de peurs à vaincre et trop d’angoisses à calmer. Mais surtout, par-dessus tout, je suis encore moins prête physiquement. Hier, j’aurais eu de la difficulté à le dire, car j’aurais voulu cet enfant de tout mon être, de tout mon cœur et de tout mon corps. Égoïstement, oui. Pour me sauver, j’ai l’impression. Pour avoir quelqu’un qui m’aime puisque j’ai de la difficulté à le faire.

Aujourd’hui, je trouve que c’est une chance que je ne sois pas tombée enceinte d’une de mes relations précédentes parce qu’elles étaient toutes malsaines; je suis en mesure de m’en apercevoir avec le recul. Pour moi, pour eux, pour nous.

Non, je ne suis pas prête à enfanter; à voir mon corps changer. Je ne suis pas prête à voir apparaître une vergeture sur mon ventre, sur mon sein ou sur ma cuisse. Je ne suis pas prête à voir mon ventre gonfler, ne serait-ce qu’un petit peu. Il faut dire que je culpabilise et que je me sens dont grosse quand je mange un peu trop. J’ai de la misère à le vivre une fois de temps à temps, je n’imagine pas le vivre chaque seconde durant neuf mois. Pas aujourd’hui. Demain, peut-être. Aujourd’hui, c’est la personne qui est en train de gagner son combat contre le trouble alimentaire, qui parle.

Tranquillement, mon corps se refait une santé. Du coup, ma tête s’en refait une aussi. Aujourd’hui, je suis capable de l’affirmer, de me l’avouer; non, je ne suis pas prête à avoir d’enfant. Malgré ce que j’ai fait subir à mon corps pendant des années, j’espère un jour avoir l’honneur de porter un petit bout de vie dans mon ventre. Ce ventre qui prendra de l’ampleur, mais que je réussirai à trouver dont beau malgré les marques que la grossesse y laissera. Un petit bout de vie qui grandira dans ce ventre. Un petit bout de vie que la vie m’aura envoyé et qui nous aura choisis; mes démons, mes peurs, mes angoisses et moi.

Plus de chroniques

Dénoncer, une décision difficile

Dénoncer, une décision difficile

Comprendre le mouvement «Black Lives Matter»

Comprendre le mouvement «Black Lives Matter»

Ma marraine la bonne fée

Ma marraine la bonne fée

Populaires

5 comptes Instagram érotiques qui vont te donner chaud!

5 comptes Instagram érotiques qui vont te donner chaud!

30 choses à faire avant d’avoir 18 ans

30 choses à faire avant d’avoir 18 ans

10 signes qu’il veut vraiment une relation sérieuse

10 signes qu’il veut vraiment une relation sérieuse