Je suis allée voir un show burlesque: voici ce qu’il s’est passé…
C’est au Rouge Bar sur St-Laurent que ça a eu lieu. L’amie d’une collègue est dans le métier alors on a décidé d’acheter des billets ensemble pour son prochain spectacle, par curiosité. On s’est trouvées drôles et on a invité nos chums sans les avertir de ce qu’on allait voir. Je lui demande simplement si ça l’intéresse de m’accompagner à un show burlesque. Il me répond : «Pourquoi pas, j’ai aimé ça le film avec Christina Aguilera». Ouais ok, il n’a vraiment pas compris que je parle d’EFFEUILLEUSES, de stripteases, littéralement.
Juste avant d’arriver, j’avoue tout à mon chum. Je suis incapable de lui cacher quoi que ce soit. Il n’a pas l’air chaud à l’idée d’aller voir des «filles toutes nues». Tant mieux, j’aime mieux ça que l’inverse, je suis quand même jalouse et/ou insécure parfois. À l’entrée, on nous étampe et nous passons devant une table où l’on vend des pasties (en d’autres mots, des cache-mamelons… sauf que ce terme-là est moins sexy, disons). Ils sont faits à la main par l’une des danseuses et sont vraiment adorables. On dirait que ça nous met à l’aise, parce qu’on a l’impression de faire partie de cet univers qui nous est moins connu.
Le spectacle commence à 22 heures. C’est justement la danseuse qu’on connaît, Lavender May, qui ouvre le bal. Puis les autres danseuses enchaînent. Je reste surprise de mon émerveillement. Il n’y a rien de sexuel, rien de comparable aux bars de danseuses nues (pas que j’y sois déjà allée, mais bon, les gens parlent). Elles sont complètement habillées pendant la moitié de leur numéro. Leurs prestations sont élégantes. Elles sont charmantes, décentes, elles n’ont rien de porn stars. Des grandes minces filiformes, d’autres plus charnues, toutes sont naturelles ; la variété est à l’honneur. On y célèbre réellement le corps de la femme. La foule est d’ailleurs très respectueuse.
Finalement, je n’ai vu aucune paire de seins nus, puisque la lingerie n’est jamais complètement enlevée. L’effeuillage se fait tranquillement, on parle vraiment de tease : les danseuses sourient pendant presque toute la danse et ont cette attitude coquine et classy qu’on aurait vu dans les années 1940. C’est fou, je suis sortie de la salle avec un boost de confiance. On a beau nous bombarder de messages sur la diversité corporelle, sur l’importance d’être bien dans sa peau, on le sait toutes, on se compare quand même aux autres. Le burlesque m’a ouvert les yeux. Être sexy, c’est une attitude, ça n’a rien à voir avec l’obtention d’un corps parfait ou des lèvres comme Kylie. Et puis, mon chum, il avait l’air de me trouver encore plus belle.
