All time Branchez-vous Branche Toi BetterBe Nerds Carrières

Les démons dans mon esprit

Par Éliza Lafond – le dans Bien-être, Santé

Entendre la voix de ma mère qui tremble d’épuisement et de voir la maladie à travers ses yeux me dire «Vous n’allez pas m’oublier, hein?» a reviré toute ma vie à l’envers. Depuis, j’ai mal au cœur.

Ma mère a toujours souffert d’une grande insécurité émotionnelle. Ma mère avait besoin qu’on l’apprécie. J’ai souvent critiqué cette façon qu’elle avait de donner le pouvoir aux autres de déterminer son bonheur, jusqu’à ce que je comprenne toute la peine qu’elle avait en elle.

Je ne pouvais pas croire qu’elle puisse penser la moindre seconde que j’allais l’oublier lorsqu’elle aurait rejoint le paradis.

Alors que je la voyais s’éteindre un peu plus chaque jour, mes démons, eux, s’éveillaient. On connait tous les démons; ceux qui se cachent en dessous de nos lits. Moi, j’ai connu ceux qu’on peut avoir dans notre esprit.

Pis c’est là que je suis devenue quelqu’un que je ne suis pas.

J’avais le sourire le plus grand qui soit alors que j’avais ce dégoût de la vie par en dedans. Je me suis rebellée contre la vie. Je voulais lui montrer que j’étais plus dure qu’elle. Je riais fort. Plus fort que tout le monde parce que je voulais les convaincre que j’allais bien. Je voulais me convaincre à la fois.

Source: Pinterest.comSource: Pinterest.comJ’ai commencé à dépenser pour des vêtements hors de prix. J’pensais que de les porter allait adoucir le mal de vivre qui commençait de plus en plus à se faire voir. J’voulais être belle à l’extérieur pour cacher tout ce qu’il y avait de laid dans mon cœur.

Les gens m’abordaient, mais je n’avais pas de force pour entretenir la conversation. J’ai souvent fait semblant d’être intéressée à ce qu’ils ont à dire, alors qu’en dedans de moi j’étais exténuée. Exténuée de les écouter.

J’étais partout à la fois. Une journée, j’avais le pinceau entre les mains et on retapait ma salle de bain. Le lendemain, je faisais le terrassement au complet. Je courais après chacune des occasions qu’on me donnait pour sortir de la maison. J’étouffais de douleur seule chez moi.

L’énergie m’était de plus en plus difficile à obtenir. J’accumulais les siestes d’après-midi… puis sont apparues les siestes du matin.

source: Pinterest.com
source: Pinterest.com

Et un soir, les démons dans mon esprit sont devenus tellement forts qu’ils m’ont tout volé; chaque petite partielle de joie que j’avais en moi, chaque espoir qui coulait dans mes veines, chaque petite étincelle que j’avais dans les yeux, chaque projet qui m’allumait…

Les démons m’ont tout pris… au point de vouloir prendre ma vie.

Un mardi soir d’automne, je n’en pouvais plus. Je voulais que les démons partent, qu’ils me laissent tranquille. Je voulais redevenir moi-même. Je voulais cesser d’avoir mal.

Je me suis retrouvée avec cette folie dans l’esprit.

Celle qui te pousse à croire que c’est fini. Celle qui te dit qu’il n’a plus rien pour toi ici. Celle qui m’a poussée à me frapper la tête au mur. Celle qui m’a déchirée au point de crier jusqu’à ce que je ne sois plus capable de respirer. Celle qui me murmurait que c’était fini, que la vie n’en valait plus la peine.

Cette soirée-là, j’ai voulu mourir.

Parce que la douleur m’était devenue insupportable.

source: Pinterest.com
source: Pinterest.com

Je voulais que ça s’arrête. Je voulais qu’on me retire la douleur, qu’on tue chaque démon dans mon esprit. Je voulais qu’on vienne à mon secours.

J’aurais voulu qu’on m’enveloppe dans des bras en me chuchotant que tout allait être ok. J’aurais voulu qu’on passe des doigts dans mes cheveux pour me rassurer avant de m’endormir. J’aurais voulu qu’on me raconte tout et n’importe quoi pour que je revienne à moi-même. J’aurais voulu qu’on me rappelle tout ce qu’il y a de bon avec la vie. Tout ce que je voulais, c’était retrouver mes esprits, retrouver ce goût de vivre caché au creux de mon malheur.

Mais j’étais seule…

Je me suis fermé les yeux, je me suis balancée de l’avant vers l’arrière en boule dans mon lit pour me calmer, mais ce qui m’a sauvée de la folie, c’est cette chanson que je me suis murmurée, celle que maman me fredonnait pour m’apaiser quand j’étais petite;

«Ma mère chantait toujours… cette chanson d’amour que tu chanteras à ton tour… lala, la…»

Cette soirée-là, ma mère m’a sauvé la vie… mais tous les jours depuis, je suis celle qui me sauve la vie.

Plus question d’éviter les démons dans mon esprit. J’ai choisi de les confronter pour qu’ils finissent par partir pour de bon.

Merci mom xx

Plus de bien-être

Pardonner: la voie de la libération

Pardonner: la voie de la libération

Je juge donc je suis

Je juge donc je suis

Le respect, cette «loi» qui se fait entendre

Le respect, cette «loi» qui se fait entendre

Populaires

5 comptes Instagram érotiques qui vont te donner chaud!

5 comptes Instagram érotiques qui vont te donner chaud!

30 choses à faire avant d’avoir 18 ans

30 choses à faire avant d’avoir 18 ans

10 signes qu’il veut vraiment une relation sérieuse

10 signes qu’il veut vraiment une relation sérieuse