Ma théorie du complot de l’amour

Le complot

Encore une autre Saint-Valentin.

C’est difficile de s’y retrouver au beau milieu des boîtes de chocolats en forme de cœur, des rabais sur les kits en dentelle à la Senza, des bouquets de roses, du choix du resto, des ensembles d’huiles à massage ; ou encore des 15 invitations Facebook du genre « Le plus hot party de célibataires » (Et je parle pas de l’augmentation des ventes de poupées gonflables dans certains coins du monde).

Disons qu’on dirait qu’y’a à peu près deux manières d’être vraiment le roi de la Saint-Valentin :

1. Publier une photo du souper le plus romantique (c’est quasiment si on publie pas la facture de tout c’qu’on a acheté pour sa douce moitié)
2. Publier une photo avec sa gang d’amis, habillés comme des tout-nus, sur le point de frencher tout partout.

Saint-Valentin, fête du commerce. (Tu l’avais déjà entendue, celle-là? Bin j’te la redis pareil.)

Saint-Valentin, complot pour nous faire croire que le bonheur s’achète.

Saint-Valentin, fête où il faut prouver son amour, mais surtout aux autres.

Je dirais même : Saint-Valentin, fête où s’occuper à prouver qu’on aime et prouver qu’on baise nous fait oublier qu’on sait pu vraiment s’aimer soi-même.

Faire l’amour et non la guerre Faire la guerre à l’amour

Bref, y’a tellement de pubs sur l’amour ; tellement de patentes à gosses à se procurer absolument pour rehausser son désir et passer la Saint-Valentin de sa vie ; tellement de photos sexy sur Facebook ; des mini-jupes dans les magasins de vêtements pour fillettes jusqu’aux horribles annonces du déo Axe ; pis le gros hit de l’heure est un film sado-masochiste. J’sais pas pour vous, mais j’ai comme envie de prendre un break?

C’est pas compliqué, on voit tellement de sexualité partout dans’ rue qu’on a d’la misère à en avoir une dans notre chambre à coucher. J’vais te dire une bonne chose, moé : Si t’as pas encore de rides ni de cheveux gris, pis que tu penses que t’as un «problème» de libido, t’as jamais pensé que t’étais peut-être juste écœuré de tout ça? (Si j’étais pas en ligne, j’aurais sacré.)

Fa’que cette année, pour la Saint-Valentin, force-toi donc un peu. Force-toi donc un peu à rien faire, dans l’fond. C’est bin l’fun de se donner des petites surprises romantiques, mais le plus important, c’est pas de faire, c’est d’être. Alors soyons. Soyons simples, soyons vrais, soyons amoureux.

Faisons la guerre à ceux qui veulent nous rentrer dans le coco que la Saint-Valentin, ça doit absolument coûter cher et être compliqué.

Faisons la guerre en faisant vraiment l’amour, ou en arrêtant de nous culpabiliser quand on le fait pas trois fois par jour (et non, je parle pas du livre de recettes à Marilou).

La victoire

Hommage à tous ceux qui aiment, même si au fond, on saura jamais vraiment comment aimer comme du monde.

Hommage à tous ceux qui croient que l’amour, ça se travaille, mais ça ne s’achète pas.

Hommage à tous ceux qui se regardent les yeux dans les yeux.

Hommage à tous ceux qui croient encore à l’amour, même dans ce monde cruel où une âme sœur, ça se magasine en ligne.

Hommage à ceux qui ont trouvé l’amour, mais aussi à ceux qui ont trouvé l’amour-propre.

(Et merci à tous ceux qui m’ont inspiré cet élan d’amour, vous seriez trop nombreux à nommer.)

Bonne Saint-Valentin!