Chère contrôle-freak

Le petit point rond et vert sur Facebook t’obsède, je le sais. Tu es là, à te demander s’il est connecté ou plutôt tu es là à savoir s’il s’est connecté sans venir te parler. Tu veux qu’il te parle. Tu serais prête à faire n’importe quoi pour recevoir un message. Même que si MSN existait encore aujourd’hui, tu aurais déjà utilisé la tactique « Hey! Viens me parler, je suis là! » Celle où tu abuses sur le offline puis le online à répétition jusqu’à ce que le gars que tu dates remarque que t’es là. Mais MSN, c’était il y a longtemps. Maintenant, on l’a remplacé par Facebook tout comme la naïveté que tu avais dans le cœur, elle s’est transformée avec les années et on l’appelle maintenant; méfiance. Pis ta définition de méfiance est synonyme de tout contrôler pour t’assurer de ne pas être blessée.

Le temps t’obsède, je le sais. Tu es là, à attendre son «bon matin!» habituel qui n’arrive plus aussi souvent qu’avant. Plus la journée passe et plus la contrôle-freak en toi disjoncte. Tu n’en peux plus alors tu commences à donner des règles à la vie parce que tu ne prends pas que ce soit elle qui décide pour toi.

«S’il ne m’écrit pas d’ici 17 h, c’est qu’il n’est plus intéressé.». Il n’est même pas 17h01 encore que tu te dis «Il ne m’a pas écrit, c’est fini. Tant pis pour lui.»

C’est plus fort que toi, tu lui donnes une échéance comme si le pauvre gars pouvait savoir ce qui se passe dans ta tête. Tu lui imposes des contraintes, alors qu’il n’en sait rien parce que tu n’as pas le contrôle de ses sentiments pis ça, tu as de la difficulté à gérer.

Tu essaies clairement de deviner ou je dirais plutôt de contrôler ses pensées parce que tu freak de ne pas savoir. Parce qu’en fait, tu capotes à l’idée d’être la seule des deux à avoir des papillons qui explosent dans le cœur.

Tu voudrais toi aussi lui en avoir donné pis tu ne sais pas si c’est le cas, alors tu le veux le «Bon matin!» de celui qui te les as plantés là, pour trouver le peu de contrôle que tu cherches et dont tu as tant besoin.

«Je lui écris ou je ne lui écris pas». Cette question-là t’obsède, je le sais. T’as peur de tout gâcher par un petit bonjour! qui pourrait l’éloigner à jamais et t’as autant peur que ton je-ne-t’écris-pas-car-je-suis-indépendante-autant-que-toi (ce qu’on sait, toi et moi, qui n’est clairement pas le cas) soit interprété par un je-me-fous-de-toi. Clairement, tu es incapable de prendre une décision parce que tu ne peux pas concevoir de prendre la mauvaise.

This summer’s gonna hurt, LA chanson de l’été que tout le monde chante à tue-tête dans l’auto, toi elle t’obsède, je le sais. Tu as peur qu’en chantant les paroles la vie finisse par t’écouter, qu’elle te donne un été qui va faire mal. Mal à ton petit cœur parce qu’il aura mis fin à votre semblant de début de relation. Parce qu’à ce que le livre Le Secret m’a dit; ce que tu demandes à l’univers, tu reçois. Alors tu n’oses pas la chanter par malheur que ça arrive vraiment. Tu as peur de devoir dire qu’Adam Levine t’avais prévenu pis que this summer’s gonna hurt pour vrai. Tu ne fais que te dandiner sur le rythme, mais sans chanter, parce que tu veux contrôler les pensées que tu envoies à l’univers.

Mais chère contrôle-freak, la meilleure façon de contrôler ta vie c’est de lui laisser la liberté de t’impressionner. Laisse-la respirer en retour, elle en fera autant pour toi.

Et d’ici là, je suis certaine que tu auras reçu le «Bon matin!» que tu attendais de Monsieur-Papillons.