Emma Watson : Liberté, Égalité, Unicité.
La question se pose : est-ce que le fait d’utiliser des femmes (et des hommes) célèbres pour défendre le féminisme aura pour effet de changer le visage du féminisme? Si je me fie au nombre astronomique de partages et de messages positifs qui ont suivis le discours d’Emma Watson, je me plais à croire que oui. Utiliser un visage connu augmente la portée du message.
Merci Emma d’expliquer le féminisme en évoquant les hommes et en rappelant que l’égalité entre les sexes les concerne aussi. C’est en travaillant ensemble que l’égalité triomphera. Agir en concert, voilà la clé du succès.
Et non, les féministes ne sont pas une armée de man haters. Généraliser en disant que les féministes sont toutes contre les hommes, c’est un peu comme dire que tous les professeurs d’université portent des bas dans leurs sandales ou encore que tous les étudiants de philosophie sont les pelleteux de nuages; c’est sans fondement. Je constate (malheureusement) qu’on associe trop souvent la lutte pour les droits des femmes à la haine envers le sexe masculin (allez voir le tumblr women against feminism).
Les femmes ont plus de droits qu’avant, certes, mais sans les féministes qui se sont battu pour la condition féminine, on n’aurait pas le droit de vote, ni accès à la contraception, ni le pouvoir de concilier travail et famille. On doit une fière chandelle à nos prédécesseures, mais le combat n’est pas encore fini. On a qu’à penser à l’égalité salariale qui n’est pas encore atteinte. Effectivement, selon des données de l’Institut de la statistique du Québec (2012), le salaire moyen de la femme est de 22,35$, alors que celui de l’homme est de 24,56$. C’est à nous hommes et femmes de nous impliquer pour obtenir les mêmes droits.
Quand on y pense, les différences entre les sexes sont un peu des constructions sociales. Au cours de ma petite enfance, je ne savais pas ce que ça voulait dire d’être une femme, ce n’est qu’au fil de mon apprentissage et de ma socialisation que j’ai su ce que ça impliquait. On nous apprend comment une femme devrait agir, ce qu’elle doit faire et ne pas faire. Il est donc légitime de se poser des questions sur l’origine des différences axées sur le genre. On me dit qu’un homme c’est plus fort, et qu’une femme c’est plus sensible. Mais, justement, la sensibilité engendre de l’empathie, ce qui constitue une force en soit. C’est pourquoi le féminisme est une affaire d’hommes et de femmes, je ne vois pas pourquoi on doit déterminer comment on doit agir selon notre sexe. Cela ne fait qu’ajouter de la pression sociale sur nos vies déjà trop courtes.
Je ne désire pas faire un manifeste sur le féminisme ici. Je parle de ce qui m’inspire, l’égalité dans son sens le plus large; un équilibre fondamental qui repose sur l’être humain. C’est ensemble que nous pourrons combattre les inégalités. Je rêve d’une société égale où la différence ne sera plus le carburant de la haine. Qui sait, sans haine, on l’aura peut-être l’égalité. You may say I’m a dreamer, but I’m not the only one.
Penser le féminisme pour unifier, Emma Watson l’exprime avec éloquence, dans un discours juste et intelligent.
Emma, je t’aime d’amour, merci.
