Fausses nouvelles: «Cher ami (un peu trop) naïf…»
Alors qu’il essayait de recréer une race de dinosaures mutants, le célèbre chercheur québécois Hugues Lavallée a provoqué un véritable massacre dans la métropole, mardi. Une des ses créations s’est enfuie et a semé la pagaille entre les rues Amherst et Saint-Denis. Le bilan s’élève pour le moment à douze morts et quarante blessés.

Tu n’aurais jamais partagé cette nouvelle (ou alors tu es peut-être juste un peu trop naïf et je t’annonce en primeur que l’hippo des familles n’existait pas vraiment). Pourtant, chaque jour, je vois des amis publier des histoires abracadabrantes en y croyant dur comme fer. Facile de berner les gens? Faut croire! Voici donc les trucs d’une future journaliste pour valider vos sources.
Pour débuter, regarde le nom du site. On connaît tous Le Navet ou Le Journal de Mourreal et s’y certains se laissent prendre au jeu, la plupart des gens se rendront compte du subterfuge rapidement. Pourtant, quand le site se nomme findumonde.com, ça semble passer 100 pieds au-dessus de la tête des gens! Tous les noms qui ne font pas très officiels (lagriculteurdu106, par exemple), c’est à éviter.
Par contre, comme certains sites se sont dotés de noms plus crédibles, comme actualités.co, une autre bonne manière de vérifier la fiabilité d’un site se situe dans les sources.
Qui a écrit l’article? Est-ce un journaliste ou un spécialiste dont tu peux vérifier les qualifications? Si oui, il y a de bonnes chances que la nouvelle soit vraie. Si, au contraire, n’importe qui peut publier sur le site, problème en vue! Ça tient aussi pour les intervenants dans l’article. Georges Tremblay de Coaticook n’a pas plus de connaissances que toi dans le domaine des OGM.
Pourtant, certains sites réussissent à passer outre ces premières étapes évidentes. Ce serait le cas, par exemple, de santé-et-nutrition, qui a pourtant été dénoncé par La Presse. Un bon truc serait donc de regarder les autres articles présents sur le site. Si ton article sur les dangers du vaccin est entouré d’un article sur la résurrection de Gandhi et d’un sur les messages cachés dans Dora l’exploratrice, fuis!

Tu as du temps devant toi? Google est ton ami. Tu n’hésites pas à l’utiliser la veille d’un examen quand tu te rends compte que tu n’as rien compris à la matière. Il peut aussi t’aider à ne pas perdre la face devant tes 436 amis Facebook. Si la nouvelle se retrouve seulement sur un site, c’est louche. Très louche. Comment un seul individu sur les 8 milliards (et quelques poussières) d’humains pourrait-il être au courant de faits si importants?
Les grands médias ne reprennent pas? Bizarre. Si la nouvelle vient tout juste de sortir sur Twitter, c’est possible. Mais si Radio-Canada, TVA, Le Devoir et le New Yorks Time ne mentionnent pas cette découverte révolutionnaire sur les dangers du piment, il y a probablement anguille sous roche. Dans le doute, tu peux te contenter des médias traditionnels, qui sont généralement dans le droit chemin.
Finalement, fais preuve d’un peu de jugement. C’est bien de s’informer, mais il faut le faire de manière efficace, sinon, ça ne sert à rien. Les journalistes connaissent tous l’adage suivant: «si ta mère te dit qu’elle t’aime, vérifie quand même!» Sans aller jusqu’à ces extrêmes, une simple vigilance t’évitera de semer de fausses informations. Et puis en attendant, tu peux toujours continuer à publier des vidéos de chats !