All time Branchez-vous Branche Toi BetterBe Nerds Carrières

Ma vie est banale, sauf une fois dans les toilettes des filles

Par Nerds – le dans Santé

C’était une fois bien banale où je me lavais les mains à la salle de bain du Café Morgane.  Sauf qu’une madame s’est mise à chanter entre les quatre murs de sa  cabine. Parce que je suis funé (Ou un peu idiote.  Ou un peu désireuse de limiter mon accès au flu de pensées de cette dame alors qu’elle faisait des choses universellement intimes) je me suis mise à chanter avec elle. L’idée du saut qu’elle ferait en entendant ma voix se mêler à la sienne alors qu’elle se croyait indubitablement seule me faisait bien rire dans ma barbe symbolique de solidarité au Movember. (Ouais, j’ai le rire facile) Mais là, la fille de la cabine d’à côté s’est aussi improvisée choriste (Là c’est moi qui a fait le saut). Fek, on était trois inconnues, dans la salle de bain d’un café plein à craquée de gens stressés pour leurs examens, à faire des harmonies sur les PA PA PA PA PA PA d’Alex Nevsky. On a livré nos trippes, performant comme s’il n’y avait pas de lendemain, j’avais même bouché une de mes deux oreilles pour être sur la tierce de l’autre, check plus rien n’existait. C’est certain que nulle part ailleurs dans le monde, trois autres femmes vivaient ce qu’on vivait là. C’était un beau moment. Weird là (Surtout quand j’ai mis une tronche sur les voix lorsqu’on s’est retrouvées face à face, en silence, sans même un highfive afin sceller la fin de cette anecdote), mais beau.

Et des beaux moments weird comme ça il y en a à chaque coin de rue. C’est juste qu’on est trop brainwashés à l’occidental pour s’en rendre compte, trop brainwashés au dodo-boulot-faire-le-plus-d’argent-possible-sans-avoir-le-temps-de-le-dépenser-alors-écouter-vol 920-pour-rêver-un-peu-donc-ne-pas-rêver-fort-pentoute-et-dodo-boulot-encore l’arbre est dans ses feuilles marilon dondé etc.

Ça ou on attrape la maladie de devenir adulte. Une espère de grippe qu’aucun vaccin ne peut encore contrer. Peter Pan en a eu tellement la chienne qu’il s’est réfugié chez son chum des happy ending sans nuance. Je le feel Pete, car il y a plusieurs failles dans l’action de vieillir. Un de ses plus grands maux est l’incapacité à s’émerveiller encore devant des riens, devant le banal.

Genre devant des bulles. Quand j’étais une bébé-moi, je trippais ben raide sur les bulles. On était très loin des show de Louis-José Houde, mais moi, je me bidonnais à souffler sur du savon dans un rond de plastique pis à regarder au travers nos faces se déformer kasimodo-style. Aujourd’hui, les bulles sont en voie d’extinction pour cause d’index de grumpy cat qui les éclatent parce qu’ils n’ont plus le temps de niaiser.

Pourtant, on devrait toujours avoir le temps de niaiser. On a l’injuste chance d’être dans un environnement de ouatte, où la vie n’a pas à être prise au sérieux. La réalité c’est overatée, c’est second plan. C’est la manière de voir au travers de nos bulles qui devrait compter, notre manière d’être le héros.

L’affaire c’est qu’on est de plus en plus désensibilisés face à tout. Tout. Pas le temps de niaiser (t’sais) à choisir des termes précis de vocabulaire. On ne ressent plus rien, du tout. On se laisse drainer par de lourdes énergies pas fines et toxiques: des gens, des situations, des attentes. Et on n’apprécie plus le simple, la beauté de la banalité.

On perd des moments précieux de notre journée, à trop les chercher ailleurs, sans se rendre compte qu’on vit justement un de ces beaux moments précieux là. On est dans Inception pis on passe à côté, on passe à côté de bien des affaires à marcher la tête vers le sol parce qu’on en est un peu prisonnier.

Le serveur du resto qui te fait un sourire à te liquéfier sur place, le moment où tu tombes pile poil sur le dossier que tu cherchais parmi 500 autres, les on-va-se-foncer-dedans-je-vais-à-droite-mais-toi-aussi-hihi avec un inconnu, voir quelqu’un solidement se planter et se relever afin de s’assurer de l’anonymat de sa chute et croiser son regard avec complicité, ta nièce qui te donne un dessin pas très réussi et qui tient à t’expliquer chacun des détails (une chance sinon tu n’aurais peut-être pas saisi la subtilité de sa maison volante dans un ciel jaune), écouter véritablement, sans penser à comment tu vas aborder ton boss pour une augmentation, écouter l’histoire de ton ami incluant un ananas, une chèvre et un costume de Ninja Turtle, une histoire classifiable à côté de légendaire dans le dictionnaire, et réaliser que c’est drôle en criss et rire véritablement au lieu de juste sourire mollement. Pis la raconter encore après, à ta date du soir même, rire à réveiller ton 6pacs, gagner des points. Ces moments là.

Il faut apprécier chaque fuckin moment.

Il faut redéfinir notre angle sur le réel, se donner comme mission d’imprégner son quotidien de merveilleux. De banal merveilleux. Parce que notre vie est banale. Pis elle va l’être tout l’temps. Désolée mais on va se dire les vraies affaires : il y a 999 999 chances sur 1 000 000 que tu ne sois pas voué à un destin à la Nelson Mandela.

Ton existence est banale. Mais elle n’est pas obligée de l’être tant que ça.

Par Karine CA
Collaboratrice spontanée

Tu veux que ton texte soit publié sur lesnerds.ca? Voici comment:
Soumettre un texte spontané

Plus de santé

Quand l’homme DOIT avoir envie de baiser

Quand l’homme DOIT avoir envie de baiser

Les passe-temps sont essentiels à ta vie et voici pourquoi!

Les passe-temps sont essentiels à ta vie et voici pourquoi!

Ces gens qui n’en valent pas la peine

Ces gens qui n’en valent pas la peine

Populaires

5 comptes Instagram érotiques qui vont te donner chaud!

5 comptes Instagram érotiques qui vont te donner chaud!

30 choses à faire avant d’avoir 18 ans

30 choses à faire avant d’avoir 18 ans

Quiz: Quel personnage de Riverdale es-tu?

Quiz: Quel personnage de Riverdale es-tu?

Nerds

Des plus belles destinations voyage aux bars à découvrir en passant par des tranches de vie de toutes sortes, l'équipe de Nerds te propose quotidiennement du contenu de qualité, divertissant et à l'image de la jeune femme épanouie que tu es.