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Quand ta passion devient ton gagne-pain

Par Émilie Bossé – le dans Chroniques
Trouver un travail que l'on aime, c'est ce qu'on se souhaite. Avoir une passion comme métier, c'est le rêve. Je suis parmi ces rêveurs, j'ai décidé de faire de ma passion mon gagne-pain. I am living the dream, comme dirait l'autre.

Soyons réalistes. Certaines passions sont plus réalisables que d’autres. L’enseignement, par exemple, est un métier plus accessible (sans enlever toutes les difficultés de la profession) qu’être entrepreneur ou artiste; ce que je suis.

Je suis comédienne. Je sais que je veux faire ce métier depuis que j’ai 14 ans, mais j’ai fait mes débuts professionnels depuis quelques années déjà. Je travaille très fort à réaliser mon rêve qui est de pouvoir gagner ma vie en jouant des personnages. On peut dire que je touche à ce rêve un peu chaque jour. Est-ce que faire de ma passion un métier est comme je me l’imaginais? Loin de là. Malgré toutes les recommandations, les avertissements, pour être tout à fait honnête, c’est beaucoup plus difficile que je pensais. Et ça ne fait que commencer.

unsplash.com/Seth Doyle

Les obstacles

J’ai souvent comparé mon métier à celui d’un entrepreneur. Après tout, être artiste, c’est une vraie business. Sauf que le produit, c’est toi. On a un maigre salaire ou pas du tout les premières années. Et c’est sans parler de tous les projets bénévoles qu’on doit faire pour avoir de la visibilité ou bien de tout l’argent qu’on investi dans les formations et les projets qu’on faits pour, encore une fois, avoir de la visibilité. Le cliché des toasts au beurre de peanut n’est pas loin de la réalité pour certains. Heureusement, je me compte parmi les chanceux qui ont une job on the side assez payante pour vivre tout en nous laissant travailler sur notre carrière d’artiste. Mais reste que la situation financière peut être assez précaire.

Et même si je fais assez de sous pour vivre, je reste quand même une travailleuse autonome. Ce qui ne me garantit aucun fonds de pension, des assurances ou une mise de fonds. Il faut faire des choix. Tranquillement, je commence à faire des deuils. Je n’aurai peut-être jamais d’enfants, jamais de maison et peut-être pas mon petit chalet sur le bord d’un lac. Il se peut aussi que je puisse avoir tout ça, mais je n’ai pas le choix de voir les deux côtés de la médaille. Me préparer à toutes les éventualités. Et pour être franche, je vis assez bien avec les deux visions de cet avenir.

Et c’est sans compter les nombreux échecs et les refus à n’en plus finir. Les profs et les autres qui te disent que ça ne marchera jamais. Beaucoup d’appelés et peu d’élus? Vous ne croyez pas si bien dire. C’est difficile de se faire dire non quand on fait ce qu’on aime, quand on donne autant de soi dans une création. C’est difficile de ne pas le prendre personnel quand au fond, on se le rappelle, le produit, c’est toi. Être artiste, c’est souvent oublier que ta passion finalement, ça reste un travail comme un autre. Que ce travail ne te définit pas toujours en tant que personne. Et est-ce que j’ai parlé du syndrome de l’imposteur?

unsplash.com/Nicole Mason

Alors, pourquoi continuer?

Tout ça mis ensemble, on doit me prendre pour une folle de continuer. Ça a l’air donc bien souffrant être artiste! Mais malgré toutes ces difficultés, tous ces obstacles, tous ces rejets qui font mal, je ne peux pas arrêter. Parce que j’aime trop ça. Parce que jouer pour moi, c’est vital. Il n’y a rien d’autre qui me fait autant sentir vivante que de jouer des personnages, que de raconter des histoires, que de faire partie d’une équipe aussi passionnée que moi par ce qu’ils créent.

Et il y aura des «oui». Je ne ferai peut-être pas le cover du 7 jours, mais il y aura des «oui» et je serai heureuse, peu importe l’importance du rôle ou du projet. Mais peut-être que je l’aurai aussi ce fameux rôle dont je rêve depuis l’adolescence. Seul l’avenir nous le dira. Ce que je sais c’est que je serai heureuse, car je ferai ce que j’aime. Je ne regretterai rien parce que je serai allée jusqu’au bout.

Est-ce que j’ai pensé tout sacrer là? Oui, souvent. Est-ce que je lâcherais pour de vrai? Jamais de la vie.

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