Rien n’est éternel

Dans la vie, je me plais vraiment à croire en l’équilibre des choses, que les bonnes choses arrivent aux bonnes personnes, que si tu fais du bien autour de toi cela te reviendra (pareil si tu fais du mal).

Malheureusement, la réalité est un peu plus compliquée que ça.

Des fois, la vie, elle s’acharne sur certains d’entre nous. Des fois, la vie, elle n’est pas juste, et il n’y a parfois pas grand-chose qu’on puisse y faire.

Ma vie, ce scénario de film catastrophe

Dans les deux dernières années, j’ai traversé une période (vraiment) difficile.

En deux ans, j’ai eu trois accidents de travail. Je me suis également fait frapper par une voiture. Résultats : os du visage et du pied fracturés et des vertèbres de déplacées, deux commotions cérébrales, dont une grave avec des symptômes qui m’ont affecté très sévèrement durant 5 mois. J’ai également été admis à l’hôpital pour des problèmes cardiaques. Au final, mes limitations m’ont causée des problèmes financiers et j’ai traversé des épisodes dépressifs reliés à l’ensemble de ma situation.

J’ai fait toutes sortes de programmes de réhabilitation physique et de traitements, mais j’ai encore à ce jour des problèmes de dos chroniques qui affectent mes muscles et mes nerfs, et qui me limitent dans mon quotidien.

Toutes les semaines, je reçois des traitements et je sais que ma vie ne redeviendra probablement jamais celle qu’elle était avant. Je garderai possiblement des séquelles permanentes de tout ça. Je dois composer avec la douleur à tous les jours, et c’est un deuil et un long processus d’acception; un processus dans lequel j’avance tranquillement. Parce que l’important, c’est ça dans le fond, avancer.

Comme le regretté Dédé Fortin le disait si bien: «la vie c’est court, mais c’est long des petits boutes». Les 24 derniers mois m’ont paru durer 24 années, mais peut-être que les 24 prochaines années me paraîtront ne durer que quelques mois. Qui sait?

Vivre ses émotions pour mieux avancer

Quand tu traverses une période difficile, il y aura toujours des gens bien-pensants pour te dire: «Arrête de te plaindre, ça pourrait être bien pire!», «Bien voyons, franchement, MOI je passerais facilement à travers ça!».

Merci, Germaine, pour ton manque d’empathie, mais je ne crois pas qu’il soit nécessaire que je sois en train de me faire défigurer par un ours devant ma maison en feu pendant que ma mère est sur son lit de mort et que ma blonde me trompe avec mon meilleur ami pour considérer que je traverse une mauvaise passe.

Quand on traverse des situations sur lesquelles on a peu ou pas de contrôle (décès de proches, accident, maladie), c’est NORMAL de vivre une période de douleur et de deuil. On DOIT vivre ces émotions afin d’être réellement capable de s’adapter à notre nouvelle réalité, pour finalement l’accepter et avancer. Ce n’est qu’une fois cette première étape passée que l’on peut commencer à se relever et à aller tranquillement de l’avant.

La pensée positive et l’œuvre du temps

Dans le fond, dans certain cas, la seule chose sur laquelle on a de l’emprise c’est notre attitude face aux situations que l’on vie. En effet, rester positif malgré tout aide à passer à travers nos malheurs et nos malchances. Parfois, c’est la seule chose que l’on puisse réellement faire!

Il y a un vieux dicton qui dit que le temps finit toujours par arranger les choses. S’il ne les règle pas nécessairement au sens propre, il nous permet du moins de les accepter.

Lorsque j’étais à l’hôpital durant plusieurs jours, branché sur toutes sortes de machines, quelqu’un m’a dit une phrase toute simple, mais qui m’a beaucoup aidé: «rien n’est éternel».

C’est frappant d’évidence, c’est tellement simple que ça semble presque con. C’est aussi criant de vérité et réconfortant. Le malheur ne s’abattra pas sur moi éternellement. Le vent va finir par tourner, ma vie ne peut pas mal aller 100% du temps pendant 80 ans. Ces petites pensées m’ont aidé à chasser mes idées noires et à tenter de me concentrer sur le positif.

Ne pas abandonner

Jusqu’à preuve du contraire, on n’a qu’une seule chance de participer au grand tournoi de poker qu’est la vie. Parfois, on n’a pas les cartes qu’on souhaiterait avoir. Parfois, même, on cumule les mauvaises mains. Ça ne veut pas dire que ça ne vaut quand même pas la peine d’aller jusqu’au bout de la partie. Parce que malgré les malheurs et les petits bouts plus longs, tôt ou tard, le vent finira toujours par tourner.

Alors, à toi qui traverses une période plus difficile, n’abandonne pas.

Peu importe la vitesse à laquelle tu chemines, l’important, c’est de te respecter, de ne pas avoir honte d’avouer que ça ne va pas, et de ne pas hésiter à demander de l’aide pour avancer si tu en as besoin.

Tout va bien aller.

Rien n’est éternel.

Crédit photo de couverture: Warren Wong | Unsplash