Samar Assoum: Saisir l’opportunité de s’exprimer

a eu l’opportunité de rencontrer Pauline Marois lors de son passage dans le centre commercial de Boucherville où elle travaille. Samar, qui est de confession musulmane, mais qui ne porte pas le voile, a su saisir l’occasion unique d’exprimer son désaccord envers la charte à la première ministre. Elle partage avec les Nerds ses impressions sur cette rencontre.

Vidéo de sa rencontre ici.

Comment as-tu trouvé cette rencontre avec Pauline Marois?

On vit en démocratie et je trouvais vraiment le fun de pouvoir parler à la première ministre. J’étais contente de faire une différence dans le débat. C’était une opportunité que je ne pouvais pas manquer.

Comment te sentais-tu en allant lui parler?

Quand j’ai appris qu’elle était dans le mail, j’étais contente d’aller lui parler. Il fallait que j’aille lui expliquer mon sentiment d’injustice. Je trouve que ce n’est pas correct de diviser les gens comme ça. On l’oublie souvent, mais le gouvernement est un des plus gros employeurs, donc beaucoup d’immigrants ne pourront pas y avoir accès. On amène les gens ici, mais on ne les informe pas de la réalité. On ne se rend pas compte qu’il y a beaucoup plus de difficultés. Le Parti Québécois parle aussi de l’égalité homme-femme, mais je ne vois pas comment il va y parvenir.

As-tu trouvé difficile de parler devant autant de gens?

J’étais nerveuse, mais il fallait que je parle. C’était naturel, il fallait aborder le problème.

Qu’as-tu pensé de la réaction de madame Marois?

Je ne savais pas qu’elle me répondrait, je pensais qu’elle me dirait juste : «Merci beaucoup, bonne journée», mais elle l’a fait et ça a donné un débat.

Ta rencontre avec la première ministre a été diffusée partout dans les médias, comment as-tu trouvé ça?

Je trouvais intéressant de pouvoir participer au débat. On est dans une société d’instantanéité. C’est le fun de voir qu’en tant que citoyenne, on peut se faire entendre et avoir de l’importance et une liberté d’expression.

Es-tu heureuse que ton message ait autant circulé?

Oui, très heureuse, j’aurais même continué. Je pense que ça a eu un impact important et que les gens ont réalisé qu’il y a des enjeux plus importants que la laïcité de l’État.

Recommandes-tu à d’autres étudiants de faire la même chose? Pourquoi?

Oui, je ne le recommande pas seulement aux étudiants, mais à tout le monde qui croit important de s’exprimer. On vit dans une société où il y a liberté d’expression. D’autres pays se battent pour ça, il faut l’utiliser. C’est ce qui amène le progrès. Si les gens restent chez eux, rien ne change.

Samar est une fille inspirante. Étudiante au DESS en droit international à l’Université de Montréal, elle a choisi ce domaine parce qu’elle est passionnée par la politique, surtout des droits de la femme et de l’enfant et des pays en développement. Elle voudrait être professeure à l’université et peut-être faire un doctorat. Sinon, elle aimerait travailler pour un organisme qui touche les droits de la femme et de l’enfant comme l’UNICEF. Selon elle, il faut combattre la main d’œuvre infantile, car c’est impossible de bâtir un pays meilleur si les enfants ne vont pas à l’école.

Sa plus grande ambition? Fonder un organisme pour aider les femmes et les enfants. Elle aimerait aussi apprendre plus de langues (elle en parle déjà quatre : le français, l’anglais, l’arabe et l’espagnol).

Donner son opinion à la première ministre, c’est une occasion qu’il faut savoir saisir. D’accord ou pas avec elle, on doit reconnaître qu’on aimerait tous avoir sa chance et son courage! En attendant gang, on peut quand même s’exprimer en allant voter!

Samar sur Twitter @Samarassoum

Par Gabrielle Turcotte
Collaboratrice spontanée

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