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Ça nous arrive à tous de craquer

Par Kristine Bergeron – le dans Bien-être, Santé

C’est difficile de commencer un texte en sachant que plus bas, tu vas te mettre verbalement toute nue. Alors, je vais y aller avec quelque chose de simple :

Salut.

Ces derniers temps, je l’ai pas eue facile. J’avais le moral à zéro, les larmes étaient omniprésentes aux coins de mes yeux, ready to go si jamais le motton me pognait en voyant une roche par terre ou un arbre avec une branche cassée. Après avoir lu le texte de Jonathan Roberge sur URBANIA à propos de la dépression, je me suis mise à lire sur le sujet et j’étais certaine que c’était ça ma bibitte. Mon entourage aussi. Que ça se passait dans mon cerveau et que ce n’était pas vraiment de ma faute. C’était un peu rassurant on dirait. Alors, je me suis dit qu’il fallait que j’aille consulter. Alors, je l’ai fait. J’avais donc hâte que ma psy me dise : « Kristine, tu es en dépression »… mais c’est jamais venu.

Parce que je n’étais pas en dépression. J’étais juste PU CAPABLE. À l’aube de mes 23 ans, je savais ce que je voulais faire dans la vie (à peu près), c’était presque tracé d’avance minute par minute. J’allais terminer ma maîtrise qui me draine autant d’énergie qu’un kid qui vient d’arriver à Disney peut drainer ses parents. Après, j’allais avoir une belle job gratifiante, partir en appart, pis tout allait bien aller. Autrement dit, j’étais un beau gros 2 par 4 bin bin solide. Tellement solide que tu m’aurais choisi dans le rack à bois au Rona pour te construire une cabane dans un arbre. Sauf que d’être si certaine de son futur, c’est beaucoup de pression. Beaucoup trop.

Comme un 2 par 4 sur lequel on saute un peu trop souvent, j’ai commencé à craquer doucement. Au début, j’ai bouché les fissures avec du plâtre, c’était pas bin beau, mais ça faisait la job comme on dit. Sauf qu’à un moment donné, quand ta planche est fissurée de partout, elle n’a pas le choix de craquer deux fois à la même place, pis c’est là que ta cabane dans l’arbre commence à branler quand y vente.

Pour sauver ma cabane, j’ai dû faire des choix. Le genre de choix qui te déchirent bord en bord, mais qui, à long terme, te permettent de remettre les fondations à la bonne place. J’aurais aimé que ça soit aussi simple que dans Titanic quand ils disent « les femmes et les enfants d’abord », genre « l’école et la santé d’abord Kristine», mais on l’sait toi et moi que ce n’est pas simple et que t’a envie d’amener ton frère, ton père et tes 4 valises avec toi, au risque de couler ton canot de sauvetage. Mais quand t’es pu capable, t’es pu capable.

Quand tu te demandes si mourir ça fait mal, niaise pas. Parce que même si tu pars doucement, ça fait toujours mal. C’est tentant de tourner la switch à off comme pour la tv, pendant une seconde de voir les couleurs de la vie quoi que c’est pas mal du noir et blanc ces temps-ci, et la minute d’après d’avoir juste du beau vide pas bruyant. Pas oppressant. Sauf que ce n’est pas une solution. Si y a de la neige grise dans ta tv, appelle le gars du câble, il va te les ramener tes couleurs.

T’as des amis, de la famille, des professeurs, un chum ou une blonde ou des collègues de travail. Peut-être que t’as tout ça même, chanceux. Peut-être aussi que t’es comme moi et que c’est vraiment difficile de parler de ton dedans avec ces gens-là. C’est pas grave, t’as d’autres ressources, Google it. Mais une chose est sûre, ne reste pas comme ça. Si ton dedans pleure, je te jure que peu importe les barrières que tu vas mettre, ça va remonter jusqu’à tes yeux et ta tête en noyant ton cœur en chemin. Pis un cœur, ça ne sèche pas vite, même sur une corde à linge avec des vents du sud-est à 90 km/h. Pis une tête pleine d’eau, ça ne donne pas des idées claires comme le ciel, ça donne des otites pis ça, c’est pas l’fun parce que tu peux pas te baigner. Je le sais maintenant.

C’est pas facile d’être moi. C’est pas facile d’être nous. Pour l’instant ça va. Je reste la tête hors de l’eau, mais je retiens encore mon souffle par réflexe, au cas où un restant de vague décidait de me faire boire la tasse une dernière fois.

Mais je ne lâche pas, pis toi non plus ne lâches pas si c’est ton cas. Si tout va bien, garde mon texte dans ta poche arrière parce que d’une planche supposément solide à une autre, ça nous arrive à tous de craquer et tu l’auras en réserve si ça arrive.

Je suppose qu’il ne me reste qu’à finir aussi simplement que j’ai commencé,

Bye là.

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