Je suis bizarre et j’aime ça!
Rien de bien méchant, mais je prends un malin plaisir à faire mon épicerie en pyjama, et quand je vais à la toilette chez des amis je regarde derrière le rideau de douche pour être certaine qu’il n’y a personne.
J’aime échanger les photos qu’on prend pour les cartes d’assurance maladie avec les autres, parce qu’elles sont terriblement laides et qu’ils t’en donnent toujours une de trop, comme si c’était pas déjà assez d’être moche de même sur une pièce d’identité.
L’autre jour, comme mon sac de poubelle puait trop et que j’en avais encore pour trois jours avant la collecte, je suis sortie avec pour le porter à bout de bras dans la poubelle du parc le plus proche. J’ai mis un gant de plastique de docteur parce que ça m’écœurait pas mal. Disons que dans des moments comme ça, je n’ai pas de mal à reconnaître mon étrangeté dans le regard des autres.

Fuck that!
Pendant longtemps, j’ai essayé de cacher les trucs bizarres que je faisais. Réflexe d’adolescente insécure et même de jeune adulte: essayer de se fondre dans la masse. Le problème, c’est que plus tu freines tes pulsions étranges, plus elles finissent par prendre de la place dans ta tête. Même si les autres ne peuvent pas deviner à quoi tu penses, ça n’aide pas à se sentir plus normal.

C’est tellement plus facile de s’assumer! Je l’avoue, je fais des trucs bizarres. Des fois je ne dors pas de la nuit pour lire des textes en ancien français sur les alchimistes du dix-septième siècle. D’autres fois j’essaie de flirter avec un joli jeune homme et je finis par lui parler de mon caca sans faire exprès. (OK je suis bizarre ET vraiment pas douée côté drague.) Mais c’est correct! À date, aucune de mes lubies ne m’a fait perdre un ami. Au contraire, j’ai passé des soirées hilarantes à partager mes obsessions étranges avec d’autres bizarres qui avaient leurs petites manies eux aussi.
Honnêtement, les gens qui s’arrêtent juste à: « Hein, t’as fait ça ? T’es bizaaaaaarre.» ce n’est pas forcément ceux qui m’intéressent le plus. Je veux dire, la vie est si courte, on ne va quand même pas perdre notre temps à ne pas faire ce qu’on a envie de faire juste pour plaire aux autres!
Les gens bizarres sont plus intéressants
Personnellement, si j’ai le choix entre passer ma soirée avec quelqu’un pour qui la vie c’est «métro-boulot-dodo », ou quelqu’un qui a toujours des aventures abracadabrantes parce qu’il a le don de dire des trucs bizarres au mauvais moment, je n’hésite pas une seconde. Assumer son étrangeté, ça fait des histoires à raconter pas mal plus intéressantes que celles de ceux qui veulent à tout prix fiter dans le moule.
En fait, je crois que tous mes amis ont quelque chose de bizarre, et c’est pour ça que je les aime. Sinon, comment faire pour choisir entre une personne ben ordinaire et une autre personne ben ordinaire ?

Bref, assumer son étrangeté, c’est avant tout très libérateur, mais ça permet aussi de trouver des amis qui partageraient des lubies semblables. Sans compter que ça ouvre la porte à pas mal de surprises!
P.S: Le brun est une couleur que j’aime. Pour certains, c’est suffisant pour me considérer bizarre. Est-ce qu’on s’entend que rendu là, essayer d’être normal c’est un combat perdu d’avance ?
Par Valérie JB
Collaboratrice spontanée
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