Et si on ralentissait?
Profitant de cette mouvance de début d’année invoquant la traditionnelle prise de bonnes et nombreuses résolutions (à lister ET à tenir pieusement), j’ose inverser la tendance et mettre le «holà» à la surcharge!
Entre les études, la (ou les) job en parallèle, des projets à mettre sur pied et quelques autres mille et une idées impatientes tapant au portillon de la «réalisation de soi», on boit parfois la tasse!
Et si on ralentissait ?
Principe essentiel de notre époque adorée: «en faire toujours plus et mieux». Cette logique perpétuelle de rentabilité poussée à l’extrême dans nos vies professionnelles ET personnelles nous a rendus esclaves de nos accomplissements, faisant de nous des polyvalents nés ou en devenir forcé.
Lecture utile du moment oblige, je partage ici un court passage de l’«Éloge de la lenteur» de Carl Honoré caractérisant très justement cette addiction à l’activité qui nous absorbe tous à l’ère du 21e siècle:
«Outre une carrière éblouissante, nous désirons cultiver une activité artistique, faire de la gym, lire les journaux […] sortir diner avec nos amis, fréquenter les boîtes de nuits, regarder la télévision, écouter de la musique, passer du temps en famille, acheter les derniers vêtements à la mode, aller au cinéma, jouir d’une intimité sexuelle enviable avec notre campagne ou compagnon, passer des vacances à l’autre bout du monde…»
Et tout ça pour quoi ?
Un vaste engrenage de l’action constante dont on ne se défait plus. Parce que «ralentir», pour les «drogués de (sur)activité» que nous sommes, c’est risquer d’être en dehors, d’être out et de manquer à ses objectifs. Toutefois, à vouloir tout faire, ne ferait-on pas moins bien?
On change la donne pour 2015 ?
1. L’acceptation.
Vous faites des listes interminables des choses à faire? Faites l’exercice inverse: faites la liste des choses que vous avez faites. Oui, on est d’accord: vous en faites assez! Donc ne soyez pas mauvais juge avec vous-même, l’acceptation c’est le premier pas vers la «guérison»!
2. « Une chose à la fois », ça vous parle ?
Vous êtes «polyvalents»: OK. C’est une qualité qui vous mènera loin, en attendant veillons à ce qu’elle ne vous mène pas au burn out. Vous lisez un livre dans le métro en allant au travail, en écoutant de la musique, portable en main finissant une partie de Candy Crush ou répondant à votre boss ? Stop. Une chose à la fois, c’est votre système nerveux vous en remerciera.
3. Envies vs. obligations: la battle finale ?
On abdique le «pas le temps». On a toujours le temps. Faire la balance entre vos envies et vos devoirs, c’est possible. Faire de vos envies des obligations n’est simplement pas envisageable.
Réfléchissez: de quoi avez-vous envie? Qu’est ce qui peut passer après et qu’est ce qui est primordial aujourd’hui? Il faut choisir, assumer et jongler entre ces deux variables. Tout est possible.
Voici donc LA dynamique de mes résolutions de 2015: et vous ?
Encore une fois, rien et à mettre de côté: ni buts, ni objectifs. Juste s’organiser en « slow motion ».
Bonne chance et bonne année 2015 !
PS: Évidemment, l’hypocrisie de ma plume m’oblige à rédiger ses mots, dans l’avion de retour des vacances, entre deux films et un bouquin (sur «l’Éloge de la lenteur») en planifiant sur mon carnet de liste les activités de mon semestre: mes 5 cours, les 12h de boulot au café, mes projets personnels à monter, les cours de danse à commencer… etc, etc, etc …!
Par Magalie Pouillard
Collaboratrice spontanée
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