#2poutinesdansleseuropes – Le Grand départ
Ce qui est drôle c’est que ce voyage là, c’est qu’Élo a commencé à le rêver pendant qu’elle était déjà en voyage. Pour faire une histoire courte, elle était en échange étudiant en Californie, confinée dans un dorm de freshmen où sa première coloc avait un crush intense sur Hello Kitty, et où sa seconde avait decidé de décorer son espace vital de 15 pieds carrés comme une chambre de Barbie (rose power). Samia, quant à elle, n’en est pas à son first trip dans les Europes. L’an dernier, elle déviergeait son pack sac en solitaire avec des moutons pis d’la Guinness en Irlande. Ça fait qu’elle est un peu la « femme d’expérience » (lol) de notre duo en matière d’eurotrips. Cette fois, elle avait envie de vivre l’expérience avec une partner, elle avait envie de partager les moments inoubliables que l’on vit en voyage avec quelqu’un qu’elle aimait. Bref, on planifiait déjà ce voyage depuis longtemps et on s’excitait vraiment. On était des femmes comblées parce qu’on pouvait enfin s’exciter avec quelqu’un!
Mais plus le temps avançait, plus on avait l’impression qu’on s’excitait pour quelque chose de fictif. C’est comme si on jouait à la loto: « Eille moé si je gagnais à loto, me semble je m’achèterais une île déserte. » Bin oui, on le sait que ça arrivera jamais, fille. Notre subconscient a commencé à stresser quand on s’est rendu compte que notre corps nous envoyait respectivement les mêmes signaux; on pétait abusivement. C’est lourd, on le sait. On va dire qu’on était ballonnées. C’est dur de se concentrer quand t’es ballonnée. C’est là qu’on a réalisé qu’on était assez proche l’une de l’autre, pis qu’on pouvait partir ensemble, la tête tranquille. On aurait pas besoin d’inventer une raison vraiment conne quand l’envie d’un numéro 2 nous pognerait soudainement (comme une tourista qui te surprend après un omelette douteuse d’un matin de tout inclus à Cuba). Bref, nous étions déjà reconnaissantes de s’avoir mutuellement comme partenaire de voyage, et de se rejoindre autant, même en phase pré-départ.
Bizarrement, Il faut mettre le pied dans l’aéroport pour commencer tranquillement à réaliser qu’on part pour de vrai. La question « Êtes-vous stressées? », elle est stressante, dans le fond, cette question. On se dit tout le temps au fond de nous : « OUIN T’ES TU STRESSÉE LÀ? Il me semble qu’il faudrait tu commences à être stressée. » C’est beaucoup de pression, parce qu’on se juge de ne pas être vraiment stressée. On est comme : « Voyons? Fait semblant un peu, dis que t’es dans un melting pot d’émotions. JE SAIS PAS, mais dis quelque chose d’intéressant. » C’est lourd parce qu’on a réalisé que notre énervement était des plus lamentables qui soit : sur le moment, on est excité comme si on avait 18 ans et qu’on faisait notre premier voyage dans le sud. Tsé on le sait qu’on part en voyage, mais on sait aussi qu’on va revenir dans une semaine avec une chiée de photos de nous sur la plage, nous avec un piña colada, nous à côté d’un palmier, nous avec un coup de soleil ??? Dans notre tête, dans une semaine, on va pouvoir montrer nos photos de voyage à nos friends.
OR, on va se le dire, c’est clairement pas ça. Parce que quand tu dis tes vrais aurevoirs à ta famille et à ton chum, puis que tu les vois pleurer… Tu changes de mood sur un temps.
C’est dur à décrire, mais des fois, ça nous rappelle des soirées cinéma. Ces soirées-là où on est allé voir un film quétaine pis qu’on s’est payé un popcorn supersize pour pouvoir pleurer pis s’empiffrer. T’arrives toujours au point où t’as la bouche pleine, tu brailles pis tu te dis : nooooooonn ça peut pas finir de même??? Pis là, en même temps, le mal de coeur te pogne, pis t’as l’goût de faire un rottebeurre parce que t’as définitivement trop mangé de popcorn. Bref, tu te sens comme une marde.
(crédit image : wired)
Donc, on avait probablement l’air d’une belle gang de piteux à souhait, parce que le gars de l’émission d’ICI comme ailleurs est venu nous demander s’il pouvait filmer ce moment rempli d’émotions. Pendant qu’Élo et son chum vivait leur moment beaucoup intense de « dérangez-nous pas, on vit nos derniers instants. BACK OFF », le host du show a spotté Samia, la célibataire, dont la mère braillait comme si sa vie en dépendait.
Animateur : Vous partez où, pour combien de temps?
Samia: En backpack, en Europe, pour 3 mois.
……..
LOL, ça fait qu’il y a des gens qui se voient pas pendant des années, pis qui se retrouvent enfin, pis y’a nous qui revenons dans 12 semaines.
Faut pas rire, c’est drôle, mais faut pas rire, parce que c’était vraiment comme des adieux dans notre monde.
Fait que bye :)
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À suivre …