#2poutinesdansleseuropes : La (grosse) différence entre le low et le high season

Par Nerds – le 17 octobre, 2014 dans Où partir, Voyage

Journal d’Élo,

Porto, octobre 2014

Cher paradis des mouches à marde. Je dois sentir le vieux poisson pourri. J’ai beau me laver dans les douches crasses des auberges ça ne fonctionne pas. Je ne décrotte pas. C’est comme si à chaque fois que je crois avoir atteint un état sanitaire respectable pour autrui, je me vois sali par le frottement d’un rideau de douche glu-glu, par » l’évachement » dans un divan veuf de ressorts qui sent la boule à mites ou simplement par un regard jeté sur les murs honorant des vestiges de soirées vomiteuses, de crotte de nez qui n’ont pas trouve de mouchoirs, ou des bebittes ayant vécu, sans le moindre doute, une mort tragique.

Nos auberges s’en vont clairement en dégradant, après avoir vécu la perfection avec mama à Lisbonne, porto m’a offert ma première expérience de pipi sans papier de toilette restant, et aussi mon premier lavage de vêtements à la main ( en prenant ma douche ) qui m’a du même coup permis d’exposer à mes confrères /consœurs de chambre mes bobettes colorées bien étendues sur le barreau de mon lit. Nos moments Porto seront aussi marqués par la mort inattendue de nos Toms , qui n’ont pu survivre à une 2ème journée de pluie . Nous aurons, avec amour, essayé de les garder en vie. Investissant la somme exorbitante de 3 euros pour les mettre à la sécheuse… Mais en vain… Je me souviens avoir été un peu mal, quand le gars de l’accueil nous a remis dans un sac (qu’il aurait du scellé!!??) nos souliers qu’il avait sortis de la sécheuse. L’odeur !!!!! Avec amour, toujours, nous avons tenté de les rescaper en mettant de la poudre pour bébé dedans.

Gars de l’accueil: «No girl , no …Say goodbye to your toms… At least you know you gave a pair of shoes to poor kids...» Ça nous donnait donc une bonne raison d’investir dans des bottes de pluie, puisqu’on s’en allait à Lagos et la météo nous promettait de la flotte pour les 3 prochains jours!

Immense. Maintenant on comprenait réellement la difference entre le low et le high season. Quand tu voyages l’été ça te coûte plus cher, t’as plus de touriste, mais t’as du beau temps? Quand tu voyages en low season , t’es une vraie b.s. qui essaie de se faire à croire que c’est tellement plus nice voyager en low season parce que t’es pas envahi de faux backpackers qui viennent s’emparer de l’Europe pour feeler yolo . Donc t’as cette chance unique que d’avoir l’ampleur des choix d’hôtels parce qu’il y a pas un criss de chat. T’es tellement chanceux qu’ils ferment des sites entiers comme la Croatie, parce y’a juste pas assez de monde pour que ce soit rentable, pis il faut que tu gères ton packsac pour rentrer tes petits vêtements légers, plus ton habit de neige parce qu’il va faite frette un moment donné, plus ton raincoat parce que tu l’sais qui va pleuvoir un jour sur 3, pis que c’est justement pour ça que t’as renoncé à aller en Grèce. Mais même tout ça , même si notre vie a l’air de la grosse dompe, on est heureuse étonnamment. On se réjouit de petites choses simples comme ne pas attendre le bus, obtenir des places assises pendant une route sinueuse de 50 minutes, se rendre compte qu’il nous dépose à la gare de train alors qu’on pensait devoir marcher. Quand tout ça arrive la même journée, tu crois vraiment que t’as un bon karma. T’es pas maussade, tu penses vraiment que c’est le meilleur jour de ta vie.