L’implication citoyenne: le pied de céleri pis la roue politique

J’sais pas toi là, mais malgré le fait de savoir que c’est bien de se tenir au courant constamment et de s’informer de ce qui se passe dans le monde (c’est même une nécessité), à chaque fois que je lis l’actualité, mon coeur se serre de colère, de tristesse, parce qu’on dirait qu’on est dans une roue.

Non, mais vas-tu arrêter, mon cher gouvernement, de me parler d’austérité ¨nécessaire¨ et de prospérité économique du pays!

Parle-moi donc des fois, au pire juste une fois, de comment tu vas rendre ton peuple heureux! N’essaye pas d’être plus finfinaud que moi et de m’inventer de la joie. Je parle d’un bonheur ben simple, mais surtout très vrai.

Bro, girl, faut arrêter de se laisser aveugler par de belles promesses, pis qu’au final, le but de tout ça, ce n’est pas de nous rendre heureux, c’est de nous donner l’illusion qu’on l’est en nous disant qu’une fois les énormes coupures faites un peu partout, le pays va se débarrasser de ses dettes et qu’un arc-en-ciel accompagné de licornes va suivre.

J’sais pas toi là, mais je ne vois pas encore c’est où qu’il aborde le sujet du bonheur du citoyen. J’aimerais que le pays en entier se rende compte qu’il se fait voler de l’argent par des politiciens au-dessus de lui, mais c’est plus difficile à remarquer, c’est vrai. C’est mieux dissimulé, plus sophistiqué. Ce n’est quand même pas des p’tites chochottes qui sont en haut de nous! Ils font une job clean quand même!

Genre, Go! On pense un peu plus loin que notre compte en banque, pis j’te jure que, si des services comme l’éducation et la santé te sont accessibles parce qu’on t’enlève tant sur une paye (pis je nomme ces secteurs-là, mais je ne connais pas la vérité absolue pour bâtir une société full happy) ou dans un monde parfait, nos dirigeants se déniaisent à réclamer aux voleurs des environs l’argent qui nous revient, la vie va être encore plus nice.

Mais tsé, je comprends que c’est tough, même que c’est tough en sale. Pis qu’en ce moment, c’est tellement foutument mal géré qu’on a de la misère à s’acheter du pain à l’épicerie. Je comprends que tu te laisses bercer par des beaux discours de personnes créées par un parti politique pis que t’as peur d’encore moins y arriver, parce que oui, ils te font peur. Quand t’as peur, t’as pas l’énergie de pousser ta réflexion pis de mieux comprendre les enjeux.

Mais fais-moi confiance! Oui ça fout la chienne de se lever pis de dire que t’es en beau joual vert! Ce n’est pas rien de penser et éventuellement d’agir pour changer la société ! En fait, c’est un estik de défi! Mais tsé, je suis sûre que ça ne peut pas être pire que d’être dans une roue.

Message à ceux qui se battent pis qui en rush une claque et à ceux qui vont le faire, pis qui vont en rusher une: peut-être que la clé là-dedans, c’est de focuser sur les petites choses de la vie (non mais man, un pied de céleri dans l’eau ça repousse, c’est magique!), pis d’essayer de défendre nos convictions, ça c’est sûr, mais pas avec toute l’énergie qui nous habite. Parce que minuscule humain que nous sommes dans cet immense monde, si on se rend compte qu’il manque des compagnons pour se lever avec nous, ça peut devenir fatiguant de ramer en p’tite gang.

Pis là tu vas me dire: «Hey gros, tu viens de me dire plus haut de foncer»! Je vais te répondre que oui, je t’en supplie, je veux que tu le fasses, mais je veux aussi que tu penses à un plan B si la roue continue de tourner à ce rythme. Sinon, ça va te faire ben du mal, pis on va se le dire, t’en as rien qu’une vie pi c’est beau la vie, fac trouve des beaux moyens pour la vivre ta vie. Sur ce, je m’en vais planter mon pied de céleri dans la terre…

Par Camille Lacharité
Collaboratrice spontanée

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