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Tomber du haut du nid

Par Nerds – le dans Bien-être, Santé
Moi, le premier juillet, pas de tracas, pas de bordel, pas de boites; pas de déménagement. Le premier juillet, je vais déjeuner tranquillement, pas fébrile du tout. Rien ne change pour moi cette année.

Je vais rester très confortablement là où je suis, envisageant peut-être un petit voyage si mon budget me le permet et continuant à me chercher un emploi dans mon domaine autant que possible (tout en me questionnant, à la lumière de mes infructueuses recherches d’emploi, si je n’avais pas mieux fait d’étudier dans un autre domaine, mais ça, c’est une autre histoire).

C’est la routine. Rien ne change. Ma mère continuera de se lever avant moi le matin, de préparer du café et de vider le lave-vaisselle. Mon père se fera des toasts et m’accueillera chaleureusement d’un « Bon matin! » exagéré qui attaquera sévèrement mes oreilles encore endormies.

Il me donnera une grande tape dans le dos que je n’apprécierai pas du tout à cette heure matinale et il commencera à me parler de l’actualité politique pendant que je mangerai tranquillement des céréales en émettant quelques « Mmmmhh, han, mmmh, ouain… » pour être sûr de ne pas embarquer malgré moi dans une conversation que je ne suis pas prêt à avoir. Il est trop tôt.

Oui, dans ce long paragraphe, vous aurez compris que j’habite encore chez mes parents.

Je vous permets de vous moquer un peu de moi. Mais je vous permets aussi d’envier ma situation. Tout comme j’envie la vôtre; s’il y a des avantages à vivre en colocation gratuite avec ses géniteurs, il y a quelque chose de pas mal plus excitant à avoir ses propres lieux qu’à rester dans ceux de ses vieux.

Le problème, c’est les règlements. Chez nous, ils sont implicites. Mais je dois les respecter et je n’ai absolument pas mon mot à dire. C’est comme ça, parce que je ne paie pas. Or, l’homme a toujours rêvé de liberté. Et même si je ne me considère pas totalement être un homme (je serais plus un genre d’ado en phase terminale), la liberté est un concept sur lequel je fantasme. La liberté, par exemple, de me faire à manger à 2h AM sans que le gendarme maternel intervienne, la liberté de laisser mes choses trainer dans n’importe quelle pièce de la maison ou la liberté d’avoir des amis n’importe quand. Ou simplement la liberté d’être chez moi.

notebook

Parce que je ne suis pas tout à fait chez moi, chez nous.

Ce qu’il faut donc comprendre de ma situation, c’est que, oui, mon budget aime beaucoup rester chez mes parents, oui, j’ai beaucoup plus de temps libre puisque ce n’est pas moi qui lave la toilette et oui, la toilette est bien plus propre que si c’était moi qui la lavais. Mais je n’arrive simplement pas à mettre le pied sur la prochaine marche de l’escalier de ma vie.

Clairement, un jour ou l’autre, il faudra que je saute en bas du nid. Sauf que moi, je préfère attendre les conditions idéales pour sauter. Un p’tit vent d’Est soufflant une brise favorable. Le soleil, pas trop chaud, pas trop froid. J’ai mangé un bon p’tit snack quelques heures auparavant. Une bonne grande respiration, j’étouffe le petit frisson, et HOP! Je déploie mes ailes…

Et je tombe.

C’est ce qui va arriver; qui réussit son envol du premier coup?

Mais moi, j’ai bien trop peur de tomber, et de me faire mal. Ma mère me l’a dit souvent : « Attention, tu vas tomber, pis tu vas te faire mal ». C’est grâce à mes parents si je ne suis pas tombé jusqu’ici. Merci Papa, merci Maman.

Sauf qu’aujourd’hui, je regarde en bas du nid, je m’imagine partir en appartement, et tout ce que je vois, c’est mon inévitable chute. Vertigineuse. Mes ailes qui battent dans le vent et surtout dans le beurre. Puis mon corps qui s’écrase violemment contre le sol. Mon cou mou qui plie dans tous les sens. Mes petites ailes qui se déplument vigoureusement. Mon budget qui me chicane et me dit de laisser faire pour le voyage, qu’il ne veut plus partir avec moi!

Comme vous pouvez voir, dans ma vision de l’envol, le fantasme de liberté n’est pas très présent. Je m’avoue assez pessimiste sur ce point. Mais avouez que si vous aviez pensé à tout ça, vous seriez resté chez vos parents, vous aussi.

Bref, le mercredi 1er juillet, quand vous serez à votre 29e aller-retour dans l’escalier à trainer des boites, des meubles et de l’électroménager qui ne passe pas vraiment dans la porte, vous penserez à moi qui serai probablement en train d’en boire une (volée à mon père) à la santé de votre courage que je jalouse un peu du haut de mon nid.

Par Sébastien Verret
Collaborateur spontané

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