Combat dans ma tête; comment m’en sortir
Un trouble du comportement alimentaire, c’est plus que de faire un régime pour perdre 5 livres. C’est de voir la nourriture comme son ennemie, de penser et repenser à tout ce qu’on a mangé aujourd’hui, c’est une obsession qu’on ne peut jamais turner off. Avoir un TCA, c’est un combat de tous les jours.
Si tu en souffres, sache que tu n’es pas seul : l’anorexie, la boulimie et les troubles de l’alimentation non spécifiés de forme moins sévères touchent près de 100 000 femmes au Québec1. Les hommes ne sont pas épargnés : 10% des cas de TCA sont observé chez ces derniers2.
S’il y a une voix dans ta tête qui te dis quoi manger, quand manger, quoi ne pas manger, quelle quantité manger; si tu ressens le besoin de faire beaucoup d’exercice physique pour compenser après avoir mangé; si tu as des crises, des rages où tu ne peux t’arrêter de manger pour ensuite te sentir coupable, demande de l’aide. Manger devrait être un plaisir et non une obsession. Plus facile à dire qu’à faire, je sais.
Est-ce que c’est possible d’en sortir?
L’étape la plus difficile, c’est d’abord d’admettre qu’on a un problème. Pas facile d’accepter ça! Mais c’est le plus beau cadeau que l’on peut se faire, et la première étape vers la guérison.
Oui, c’est possible de s’en sortir, mais ça peut être difficile et la démarche est longue. On ne décide pas du jour au lendemain de recommencer à manger normalement… C’est normal que le chemin vers le rétablissement prenne du temps, surtout si le trouble alimentaire fait partie de ta vie depuis longtemps. Le tourbillon de pensées malsaines, on ne le chasse pas facilement. Mais c’est possible de faire taire cette petite voix dans notre tête qui ne fait que nous rendre malheureux.
Pour guérir, ça prend du soutien et beaucoup de courage. Il faut être prêt à faire un travail sur soi-même, à confronter ses idées, à modifier ses comportements et à se donner le temps qu’il faut pour aller mieux, petit à petit. Bien souvent, quand on touche le fond, quand on arrive au bout du rouleau et qu’on est à bout de souffle, c’est là que s’en sortir devient la seule option. C’est difficile, oui, mais on mérite tous d’être heureux. Crois en toi, que tu mérites mieux que les restrictions que tu t’infliges et que les insultes autodestructrices que tu te lances. C’est ok de ne pas être parfait.

Quand consulter?
Quand tu es prêt, la première étape est d’aller chercher de l’aide. Ce n’est certainement pas facile, mais c’est vraiment difficile de se sortir d’un trouble alimentaire seul. Il y a plusieurs ressources au Québec qui peuvent t’aider. Voici une liste à télécharger, organisée selon la région où tu habites3.
N’oublie jamais que tu n’es pas seul, et n’hésite pas à consulter. Chaque personne est différente, mais selon mon expérience, une fois la tempête passée, on ne veut plus jamais retourner dans cet enfer. La victoire de la guérison est bien plus forte que la victoire éprouvée à contrôler son alimentation. La tête libre de restrictions, tu pourras sourire pour de vrai, pas juste pour convaincre toi et les autres que tout va bien. Courage.

Un gros merci à mon amie Audrée-Anne qui m’a donné de précieux conseils pour cet article. Elle écrira bientôt sur le blogue de la maison l’éclaircie, si vous avez envie d’en savoir plus sur les troubles alimentaires.
Références:
1- Douglas : http://www.douglas.qc.ca/info/troubles-alimentation
2- Statistiques Canada: http://www.statcan.gc.ca/pub/82-619-m/2012004/sections/sectiond-fra.htm
3- ANEB Québec, ressources : http://www.anebquebec.com/html/fr/aides/ressources.html
Par Marie-Eve Caplette
Collaboratrice spontanée
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