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Je ne t’aime pas, à la prochaine

Par Marie-Audrey Perron – le dans Bien-être, Sexe

C’est le retour de l’été et avec le chant des hirondelles se réveille soudainement l’envie de l’histoire romantique. Celle qui, entre trois sorties à la plage et une séparation épique, se terminera par un baiser devant le soleil couchant. Armée de mon cellulaire et d’un sweatpant trop large, je te cherche non pas entre les rayons du soleil, mais sur un écran blanc où tu te fonds avec des milliers de visages.

Ce n’est pas au détour d’une application ni au comptoir d’un musée que je te rencontre, mais plutôt sur la terrasse occupée d’un ami commun. Tu es le premier à me voir. Ce n’est pas étonnant, je ne vois jamais personne, et t’es dilué par un verre de vin ou deux. C’est vrai que tu es sympathique, et sous le couvert de l’alcool j’ai envie de te transformer en mon clip de Taylor Swift personnel. Je ne sais pas si c’est ton rire gêné, tes dents un peu trop blanches, ta chevelure rousse qui flamboie au crépuscule, mais je te laisse mon numéro, et je t’enregistre comme mon ami d’été.

Je ne te connais pas.

T’es le premier à me texter, comme si tu avais peur que je te file entre les doigts. Tu m’invites à un bar quelconque, et c’est tellement cliché que je ne retiens pas le nom de l’emplacement. En me couchant, je me souviendrai vaguement de la lueur des chandelles dans tes yeux, et de ton haleine qui sent la cannelle.

Tu me raccompagnes et entre deux histoires pas drôles qui comblent le silence des premiers temps tu m’embrasses doucement. On n’est pas dupes, c’est le but et le seul but, et la brise qui nous frappe soudainement nous rappelle qu’il fait nuit. J’ai juste la toune Entre deux taxis des Cowboys Fringants en tête, je me demande si je te dis déjà adieu.

Tu ne me manques pas.

Crédit: Vampire Diairies

C’est encore toi qui me contactes en premier. Cette fois, on fait une activité un peu plus personnelle, mais toujours clichée. Je me demande où tu prends tes idées. On pique-nique dans un parc et les fourmis grimpent sur mes jambes. C’est bizarre comme elles me chatouillent plus que tes doigts contre mes côtes. Il se met à pleuvoir et on court comme des enfants. Si c’était un film, on s’embrasserait sous un arbre en attendant que le mauvais temps passe.

Je ne te recontacte pas.

Tu m’appelles un soir d’orage et tu es prêt à venir chez moi pour écouter des films. Tu me supplies de te laisser une place sur mon divan, où on pourra regarder Journal d’une princesse en se tenant la main. Ma tête contre ton épaule est un peu lourde, et tu m’ennuies quand tu ris. Ton rire m’agace. Il est trop fort, trop incertain. Tes lèvres goûtent la bière et la tristesse quand elles m’emmènent vers une autre ivresse.

Je ne te retiens pas.

Crédit: Disney Channel

On soupe avec mes amies un soir de grande chaleur. Tu tiens absolument à ce que ta cravate soit de la même couleur que ma robe, comme si je t’appartenais. Mais je n’appartiens à personne, je suis un ouragan qui attend son heure. Tu souris à mes amies comme si elles étaient les tiennes aussi. Tes dents trop blanches me tapent sur les nerfs. Ta perfection n’est pas assez éphémère. On se salue de notre côté du métro, mais les chansons tristes qui passent dans mon iPod ne me rendent pas nostalgique de cet amour d’été qui s’en va nulle part.

Je ne rêve pas de toi.

Crédit: imagerymajestic

Pourtant un soir de juillet tu es dans mon lit et je suis essoufflée, les lèvres un peu enflées et le ventre encore brûlant. Il fait chaud dans ma chambre et j’ai envie que tu roules à l’autre bout du lit. Pour moi c’est clair qu’il n’y a rien ici qui mérite de l’affection. Et pourtant tu es soudainement autour de moi, tes bras forts me soutiennent, tes lèvres me murmurent des promesses que je n’entends pas.

Je ne dors pas.

La prochaine fois, c’est chez toi qu’on est. J’invente un rendez-vous, un travail, peu importe. Ce qu’il faut pour quitter ton lit à la première heure sans te blesser, parce que tu es gentil, parce que tu veux bien faire, parce que tu ne me saisis pas. Je quitte en silence, mais tu me suis et tu m’embrasses dans ton entrée.

Je ne te saisis pas.

Tu m’appelles encore le premier et je ne te réponds plus. Avec les semaines, tu comprends que tu as pris cet amour d’été pour quelque chose d’autre. Tu voulais les plages et le destin, je voulais l’eau et son mouvement. Je suis insaisissable et je me faufile, tu étais stable et réconfortant. On s’est mal compris, désolée; pour moi l’été rimait avec facile, pour toi avec indélébile.

Je ne t’en veux pas.

L’automne arrive et avec la saison les premières feuilles qui rougissent. Le vent souffle un peu fort quand je descends du métro, mais le soleil frappe encore plus fort. C’est au coin de Saint-Denis que je vois tes cheveux. Même quand les arbres embrassent ta teinte, tu ressors parmi la foule. Je te vois en premier, cette fois, et c’est si drôle que j’essuie un sourire. J’hésite à te texter.

Sauf que tu n’es personne. Pas une promesse, pas un peut-être, pas un souvenir. Et tu ne l’as jamais été.

Je ne t’aime pas. À l’an prochain.

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