Sur le beat de… La Bronze
Une crinière et une voix d’or; c’est ce qui frappe d’abord à la rencontre de Nadia Essadiqi.
Après une présence remarquée aux Francofolies 2015 et au dernier Festival d’été de Québec, celle qu’on connaît plutôt sous le pseudonyme de La Bronze proposera son «rock à paillettes» lors de la prochaine édition du festival Artefact le 15 août prochain, à Salaberry-de-Valleyfield. Rencontre avec une artiste aussi ardente que réfléchie.


Les Nerds : Tout d’abord, raconte-moi, comment es-tu devenue auteure-compositrice-interprète?
La Bronze : Quand j’étais enfant, ma plus grande soeur jouait de la guit’ et mon autre soeur chantait, alors je chantais aussi avec elle. C’est comme ça que j’ai été initiée pour la première fois à la musique. On chantait les trois à l’unisson des chansons de Francis Cabrel, de Brassens, d’Édith Piaf… Depuis que je suis enfant, j’ai cette envie intrinsèque de faire de la musique. C’était en moi. Quand j’ai déménagé à Montréal, j’ai intégré des groupes de percussions de rue, ambulantes. Puis, à la suite d’un projet avec mon ex, j’ai commencé à faire des tounes par moi-même, avec mon guitariste. On a commencé à composer ensemble et La Bronze est née, il y a environ 4 ans.
LN : Où puises-tu ton inspiration?
LB : Je suis vraiment inspirée par la nature; les paysages, la forêt, l’océan, les éléments, l’air, le ciel. Je suis aussi inspirée par des textures, des sensations, des émotions, des gens, par les moments que j’ai vécus, par mes utopies. Ce que j’appelle «mes utopies», c’est l’amour absolu, le sentiment de liberté à chaque instant, celui de vibrer et d’être vivant au quotidien, savoir exactement qui on est à chaque instant de sa vie , ne pas être brimé par le jugement potentiel d’autrui. Ces utopies représentent ce à quoi j’aspire.


LN : Une chanson qui te rappelle ton adolescence?
LB : Survivor, de Destiny’s Child. Je l’écoutais tellement! Également, tous les albums de Eminem qui sont sortis à cette époque-là. C’est là que j’ai découvert mon côté badass et que j’ai commencé à dire « fuck it, I don’t care ».

LN : Et une qui te fait penser à ton premier french?
LB : Oh, mon Dieu, il y a une chanson qu’on écoutait justement ce soir-là. C’était Waiting for tonight, de JLo. (Rires) On écoutait cette chanson avec une amie et le gars qui m’intéressait s’en venait chez elle ce soir-là; fait que je savais qu’on allait frencher… On chantait ça et on était comme : «Waiting for tonight, I’m gonna have a french kiss». J’avais plein d’espoir… J’imaginais mon premier french comme un beau moment de princesse « à la Walt Disney ». Et finalement, j’avais tellement de build-up que j’ai été dégoûtée… J’étais complètement désillusionnée de l’amour. Maintenant, j’aime ça frencher, alors peut-être que je frenchais juste vraiment mal. (Rires)
LN : Et qui te fait songer au voyage?
LB : Manu Chao, tout son album Clandestino, parce qu’un des premiers voyages que j’ai faits, c’est en Amérique centrale et ça jouait partout. C’est un voyage marquant pour moi.

LN : Le premier album que tu t’es procuré?
LB : En fait, on me l’a donné, c’est le premier CD de Christina Aguilera. J’étais vraiment fâchée de le recevoir en cadeau, parce que je n’avais pas de radio pour le faire jouer. J’avais juste une radio cassette.
Ma soeur était comme : «Non, mais c’est pour quand tu vas avoir ta radio, tu vas être contente d’avoir un CD.» Et ma première cassette que j’ai eue, j’étais bien contente, c’est ma cousine au Maroc qui me l’avait donnée, c’était Ace of Base. J’aimais tellement ça!

LN : Ton dernier coup de coeur musical?
LB : Heymoonshaker. C’est un duo britannique incroyable. Ils m’inspirent au plus haut point. C’est un gars qui joue du blues et qui chante et un autre qui fait du beatbox. Ils sont tellement charismatiques; ils forment un monstre. Je les ai vus deux fois en spectacle : à Val-David au Mouton noir et au Divan Orange. Ils sont extraordinaires.

LN : Si tu avais me nommer une idole, ce serait qui?
LB : Lena Dunham, la réalisatrice de Girls. Je trouve qu’elle est tellement pleine d’amour et d’enthousiasme par rapport à son travail et par rapport aux gens qu’elle rencontre. Elle est curieuse et travaillante. C’est un livre ouvert. Elle parle d’elle impunément. Elle ose créer et partager des choses qui sortent des sentiers battus, juste parce que c’est intègre. Elle est vraiment elle-même et je trouve que c’est une belle façon de vivre.

LN : Enfin, qu’est-ce que représente la musique pour toi?
LB : C’est une façon d’élever l’âme et de connecter les gens entre eux dans une certaine vérité. Plonger dans le moment présent et dans une liberté, aussi. Toutes les formes d’art sont d’ailleurs pour moi des formes d’élévation de l’âme (NDLR : Nadia est également comédienne à la télé et au cinéma et auteure d’une pièce diffusée au théâtre La Chapelle à l’automne 2014).
La jolie «panthère urbaine» performera donc pour la première fois au festival Artefact à Salaberry-de-Valleyfield le samedi 15 août prochain. Pour en savoir plus, rends-toi ici!
Par Amélie Hubert-Rouleau
Collaboratrice spontanée
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