Ça fait que je suis célibataire… Deuxième partie

Par Nerds – le 28 octobre, 2014 dans Bien-être

Ça fait que je suis célibataire… Première partie ici

Les dates

Après quelques mois de « Je-suis-désormais-aux-chèvres-je-suis-mieux-toute-seule-c’est-tous-des-pas-fins-anyway-ça-marche-comment-l’adoption? », la maison était vide. J’avais beau avoir 98% des meubles de l’appartement, la garde des animaux et toujours autant de publisacs, la maison était vide. Vide comme dans y’a personne qui dit salut quand j’arrive de l’université. Vide comme dans : « ça se vide pas tout seul un lave-vaisselle » et « le chien a faim souvent, hein?! ». L’époque où j’étais une Tinderella désormais derrière moi, je me retrouvais devant pas grand-chose. C’est à ce moment précis que tu réalises que t’es célibataire, pour vrai là.

C’est pas mal au même moment que tu réalises que t’as deux types de personnes dans ton entourage :

– Les « Chanceuse ! C’est tellement nice être libre, moi je vais faire comme Ted et Barney pis je vais pas me caser avant 30 ans. »

– Les « La blonde de mon frère vient de le tromper, je pourrais lui parler de toi… (bruit de fond de malaise) »

Ma catégorie préférée à moi, c’est les gens que tu connaissais depuis toujours et qui ne te portaient aucun intérêt en tant que personne, mais qui semblent tout d’un coup remarquer ton existence parce que t’es célibataire. Les « Elle était bien quelconque avant, mais je suis tout seul pis c’est vrai qu’est pas laide…». Opportunisme, va! Et, contre toute attente, par soir de solitude, ça se pourrait que t’acceptes.

La première date avec quelqu’un n’a absolument rien de naturel. Vu qu’il paraît qu’on n’a jamais deux chances de faire bonne impression, on repasse nos chemises, on met de côté notre rage de poutine pour souper pis on enfile notre costume de personne intéressante. T’as beau ne pas avoir fait de jogging depuis 8 mois, te voilà devenu un fan fini de course à pied qui aime voyager même sans être allé plus loin que Magog. T’as surtout pas le droit de mentionner que t’aimerais ça, UN JOUR, avoir des enfants et un Golden Retriever, non. Ça n’entre pas dans ta description de tâches de date. Tu dois miser sur les aspects appréciables de ta personne, en mettant de côté tous tes petits travers. Tu deviens directeur marketing de ta propre personne. Le problème avec le pitch de vente, c’est qu’il n’est pas permanent. Plus les dates avancent et plus l’éternel non-aboutissement se pointe la face. Pas parce que ça ne marcherait pas, mais parce qu’une fois que le naturel commence à s’installer, notre besoin de thrill s’en va petit à petit. Et ça bien, c’est un concept qui mange une satanée volée avec notre génération.

Peut-être qu’en se donnant la chance d’aller manger une poutine en sweat pants pis en jasant du fait qu’on ronfle en dormant ou bien qu’on n’a rien d’exceptionnel, qu’on joue à Candy Crush pis que nos bas sont pas toujours pareils, y’aurait matière à aboutissement. Au lieu de découvrir les côtés plus plates, on arriverait à trouver tous les beaux petits je-ne-sais-trop-quoi qui font que c’est le fun avoir quelqu’un dans sa vie. C’est déstabilisant de retourner sur le marché en 2014, oui. T’es pas obligé d’être bon avec le célibat tout de suite. T’as le droit de pas comprendre Tinder, t’as le droit de pas retourner veiller au Dagobert pis de préférer regarder Tout le monde en parle. T’as le droit à ta phase de c’est-tous-des-pas-fins. Ce qu’on ne nous dit pas, c’est que malgré la maison vide et les soirées de solitude, y’a le moment où tu redeviens toi, au-delà de la fusion que t’étais devenu en couple. Pis à ce moment-là, tu réalises que c’est correct de prendre un petit bout pour être célibataire, pour de vrai là. Pis qui sait, peut-être qu’un jour tu trouveras la personne avec qui ça vaut la peine de refusionner. Voir exemple ci-bas.