Nostalgie de vieille «célib»
Ça commence à jouer dans vos têtes boys and girls? Moé itou…

Un après-midi où je devais nécessairement être pleine de joie sur le Mont-Royal aux Tam-tams, j’ai trouvé le moyen de faire ma crisse d’auteure pessimiste pas longtemps après être partie. Seule dans l’métro, il y a une fille qui s’accote la tête sur l’épaule de son chum. Pis ils s’aiment.
Mais avant, sur la montagne, il y avait un beau dude. Avec des cheveux montés en toque pis pas l’air malcommode! Son visage devait sentir le concombre et l’aloès pis sa crinière, un musc de mâle délectable mêlé avec son odeur corporelle…
Pis toé, gars? Tu dois en avoir vu en ville des beautés de cinéma? Des beautés pures qui se font agacer leurs cheveux souples par le vent qui gonfle leurs jupes courtes? Entre leurs jambes ben drettes, c’est un espoir de bonheur, de chaleur et de paix qui se dessine jusqu’au boute d’la map du Québec!
Pis là, quand tu es sur le bord de faire un move… Ben non. Les deux ostis de mardeux se retrouvent. Ils se frenchent et partent au loin avec leur caliss de bonheur au creux de leurs mains!

Et de notre bord…
C’est qui le condiment de l’après-midi dans la gang assis sul gazon vert et humide d’la montagne qui checke les chicks? C’est qui la féline en haut de la bute qui spotte les minous à ramener chez elle?
«On va chez toi ou chez moi?»
Non, c’est cliché, j’avoue. Ça se passe plus du genre:
«Heille! Qu’est-ce que tu fous?» Ce qui signifie (au féminin et au masculin): «Je ne sais pas quoi foutre chez moi tout seul dans l’état dans lequel je suis. Je te trouve ben cute et je veux triper avec toi le reste de la soirée!»
Eh oui, elle est belle. Eh oui, il est beau. L’air simple, vrai, prêt à l’amour pis à ben d’autre affaires… Une pub de glissades d’eau!
En observant ces moments de bonheur, je me suis demandé: suis-je devenue une vieille fille?
Je ne suis pas frigide, c’est clair! Mais constipée au sens du concept de «plus» à long terme ou ben de couple? Ouain… Pas mal je pense!
Je checke les spécimens qui passent près de moi et, pourtant, je suis si loin d’eux! Nos vies sont parallèles. «Just to bad la Chouine!», me dis-je. Fait que je prends le bus et je retourne dans mon cocon et demi. En chemin, mes idées se confondent et, en arrivant chez moi, je ne pense plus aux belles personnes que j’ai vu. Leurs visages sont effacés.

Il y a juste le mien, comme le Bonhomme Sept Heures, devant mon miroir qui me dit: «Ton tour va venir. SVP, va te coucher! Ça va passer et ça ira mieux demain.»