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Qu’est-ce que ta version de luxe dirait ?

Par Julien Marchand – le dans Bien-être, Sexe

Je n’oublierai jamais ma première blonde.

Trois mois à expérimenter nos premières fois à temps plein. Des conversations au téléphone jusqu’aux petites heures les journées d’école juste parce qu’aucun de nous deux était game de raccrocher en premier. On avait souvent rien à se dire et on pensait que l’amour se constituait exclusivement de ces petits moments. Quelques quatre-vingt-dix jours à me répéter intérieurement que c’était la bonne. Je n’avais plus besoin de chercher, l’amour de ma vie était ma voisine de pupitre dans mes cours d’histoire.

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Et l’équivalent d’un trimestre plus tard, ce n’est déjà plus vrai. Ce que je tenais comme vérité absolue est remplacé par une autre vérité, encore plus absolue. J’ai envie de jouer avec une autre ou elle a envie d’un joueur de l’équipe de football. Toutes les raisons sont bonnes, toutes les raisons sont mauvaises.

Et je récite à mes parents et/ou mes amis et/ou mon animal de compagnie l’inventaire non-exhaustif de toutes les raisons inimaginables qui expliqueraient pourquoi c’était la bonne. Souvent sous la forme d’une plainte auditive et tristement gênante. Pour chacune des parties impliquées.

On dit qu’il existe un calcul scientifique pour mesurer la durée d’une peine d’amour. Il s’agit simplement d’identifier la variable temps de ladite relation et de la multiplier par deux. Suffit de tenir le coup jusque là. On dit que la technique a été récemment approuvée par des chercheurs d’Harvard. On dit beaucoup de choses pour assurer notre survie.

Et pendant ce temps, le temps passe.

Et il repasse une deuxième fois.

Et on n’oublie pas, mais on s’en remets.

Et une décennie plus tard, presque jour pour jour, elle apparait mystérieusement dans mon fil d’actualité. Et je fais ce qui me semble le plus raisonnable de faire à ce moment précis : je scrute une par une la totalité de ses photos. Et je pleure, mais cette fois de rire. Seul devant mon écran, idiot que je suis. Parce que je me souviens maintenant de cette personne comme je me souviens de moi durant ma phase gothique-emo ou comme je me souviens de la musique que j’écoutais il y a dix ans.

Justement, la musique que j’écoutais il y a dix ans… J’y reviens bientôt.

Je ris parce que cette personne ne représente plus l’idéal amoureux de mon moi maintenant.

Parce que dans le fond, c’est de ça que je veux te dire depuis le début : ton toi maintenant.

Plus concrètement, de la propension à ton toi maintenant de surévaluer ses préférences actuelles parce qu’il sur-estime leur stabilité dans l’espace-temps. Ton toi maintenant croit, à tort, qu’il est terminé, qu’il n’évoluera plus dans le temps, que sa version de luxe conjugue à l’indicatif présent.

Ce qui pourrait s’expliquer en partie par notre facilité à se remémorer un évènement passé versus notre incapacité à s’imaginer le futur. Je me souviens parfaitement de ma première blonde, il y a dix ans, et même de moments très précis, qui se déroulaient très souvent dans une pièce exiguë. Mais m’imaginer que dix ans plus tard je t’en parlerais ici, c’est autre chose.

Avant que ça devienne passablement trop technique, je t’explique par l’entremise d’une étude sur le sujet.

Tu veux faire le test ? Tu veux faire le test.

La musique que t’écoutais il y a dix ans, j’y suis.

Suffit de te demander qui est ton artiste préféré et combien tu serais prêt à payer pour le voir en spectacle dans dix ans. (Ici, tu peux nommer Justin Bieber puisque l’expérience reste entre toi et toi.)

C’est là que ça devient intéressant.

Maintenant, réfléchis à ton artiste préféré d’il y a dix ans et demandes-toi combien tu serais prêt à débourser pour le voir en spectacle cette semaine.

Dans un monde parfaitement rationnel, le prix consenti pour les deux situations devrait être sensiblement identique. Mais évidemment, ce n’est pas le cas. Les répondants de l’étude étaient prêts à payer en moyenne 129$ pour voir leur artiste préféré en spectacle dans une décennie et seulement 80$ pour voir immédiatement leur artiste préféré d’il y a dix ans.

Je répète ce que j’ai dis plus haut : la propension à ton toi maintenant de surévaluer ses préférences actuelles parce qu’il surestime leur stabilité dans l’espace-temps.

Je résume : la seule constance dans nos vies, c’est le changement.

Ton toi maintenant devrait vouloir être la version de luxe de ton toi d’hier et ton toi demain devrait vouloir devenir la version de luxe de ton toi maintenant.

Mais faut pas se tromper. Cette personne avec qui tu partages tes journées, ta musique préférée et des pièces exiguës aujourd’hui, ce sera peut-être avec elle que tu voudras partager ces choses dans dix ans, voire dans cinquante ans.

L’important, c’est d’évoluer ensemble et dans la même direction. D’avoir des idées, des buts et des projets communs. Et dans dix ans, vous rirez ensemble de votre vous maintenant.

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