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À toi qui ne comprends pas la maladie mentale

Par Nicolas Sipak – le dans Bien-être

9 février 2016. 21h12. Métro. Ligne verte. Station McGill. En attente du métro. Direction Honoré-Beaugrand.

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J’entre dans le wagon, venant à peine d’arriver de Québec en route vers la maison. Puis, un homme, visiblement un « nomade moderne », se met à hurler « don’t look me, don’t look me » (sic) à un autre homme. Selon mes observations, il ne semble pas conscient de son état. Il n’est pas complètement là comme on dirait.

Il continue: « don’t look me, don’t look me », mais en élevant la voix cette fois-ci. Ça continue, continue et continue.

Des rires, des « he’s crazy », plus de rires. On le ridiculise… Un vrai fou quoi…

Le ton lève encore, mais on dirait qu’il va être violent cette fois-ci. « Don’t look me, don’t look me! ». Un regard violent vers cet autre homme, qui a plutôt cherché à le confronter du regard en ne voulant pas lâcher prise de la situation. Il se met à le provoquer en lui répliquant.

Complètement désorienté, sans outils malgré un début de formation en psycho, et surtout sans mots. Je ne sais pas quoi faire. J’observe, à mon grand désarroi, sans agir. Je me doute qu’il est schizophrène.

Il quitte le wagon, puis les rires reprennent, mais ils se sont amplifiés. L’homme est ridiculisé davantage. Ce qui était des rires devient la tactique de drague d’un homme pour la femme à sa gauche. En mettre, en rajouter. Puis, continuer dans cette lignée pour les 10 stations restantes.

Le combat pour cesser la stigmatisation des troubles mentaux est loin d’être terminé.

Cette tranche de vie vient à peine une semaine après la semaine nationale de prévention du suicide et quelques semaines après d’autres coupures en santé mentale. « L’austérité, ça touche tout le monde. »

Je répète souvent ces mots, qui sont devenus un mantra, qui viennent d’abord d’un de mes professeurs : « Toute action a valeur de message ». On croit vraiment si peu à la santé mentale et à la recherche en santé mentale?

On dirait que j’y suis confronté énormément dernièrement. Et selon moi, ce n’est qu’un rappel que de se demander ce qu’on attend comme message.

On dit que ça arrive aux autres, cette chose. Ça porte un nom : la maladie mentale, les troubles mentaux, c’est selon.

Et si ça arrivait à quelqu’un de proche de vous, le discours changerait-il?

Sommes-nous réellement obligés d’être affligés ou affectés par un problème ou un trouble, directement ou indirectement, pour être conscient qu’il existe des gens vivant avec une telle situation qui est bien au-delà de leur contrôle?

Selon l’état de la stigmatisation, il semblerait que oui.

« Don’t look me, don’t look me. »

C’est à se demander qui dit vraiment cette phrase et dans quel sens?

On devrait plutôt y répondre : « me don’t look, me don’t look » en référant au « problème ».

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