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Comment tu te sens? Je me sens comme si je m’étais fait frapper par un char

Par Nicolas Sipak – le dans Bien-être, Santé

17h50, 15 décembre 2015. Coin Notre-Dame/Armand-Frappier à Laval. Je me mets à traverser la rue avec la lumière piétonne qui vient de s’allumer. Je dispose de 30 secondes pour traverser. Je me rends au terre-plein. 21 secondes restantes au compteur pour l’autre moitié. Je continue à avancer. Un pas, deux pas. BANG! Aussi soudain que les mots qui seront lus; je me fais frapper par un véhicule. Projeté au sol, incapable de bouger, je ne comprends plus rien. Je vois des gens autour de moi qui me posent des questions sans être capable de trop comprendre : «Est-ce que ça va?», «C’est quoi ton nom?», «Tu as quel âge?», «Sais-tu ce qui vient de se passer?». Je sens des mains. Il y a deux personnes qui me stabilisent la tête. La prochaine chose que j’entends, c’est le son de l’ambulance. On me transporte à l’hôpital. Douleur au dos et à la jambe droite. Je commence à reprendre mes esprits de mon état de semi-conscience. Bip-bip-bip, bip-bip-bip me lance la machine qui vient de prendre ma pression. Il est peut-être rendu 20h00. Mon infirmier me dit que mes signes vitaux sont stables. À ma droite, une policière et son partenaire. On m’explique que j’ai été frappé par un véhicule. Derrière le volant, un médecin qui ne m’avait pas vu, ne réalisant que l’inévitable une fois le son de l’impact. Un accident. Sache, cher conducteur, que je ne t’en veux pas. J’espère simplement que tu vas bien psychologiquement.

« It happens to other people. You say how sad, poor thing. But when it’s you, it’s something else; it’s everything. » – Paige

Jamais je ne pensais citer un personnage de l’émission de télévision Degrassi, mais me voilà en train de le faire. Jamais je ne pensais que ça m’arriverait. On en entend parler; ça arrive… aux autres, mais la chose ne prend jamais autant de sens que la fois où ça nous arrive à nous ou à quelqu’un près de nous.

Rayons-X. Tout redevient normal à première vue. Mon médecin vient me voir pour essayer de me faire marcher, mais mission impossible. La jambe droite ne veut rien savoir. Chute de pression, stabilisation, autre chute de pression. On me garde en observation pour la nuit et pour voir l’orthopédiste le lendemain matin, au cas où une fracture aurait été manquée lors de la lecture des radiographies.

La nuit commence. Dur de dormir, surtout quand tu entends ton voisin hurler «Abupapu, bah! Abupapu, bah-bah!» toutes les dix secondes, avec une pause de deux secondes entre les deux. Constance. Je ne le blâme pas. Il semblait confus et perdu. Alors, en étant incapable de dormir, tu te mets à penser, puis à penser à la vie. Absolument toute ta vie défile devant toi au cours de la nuit. Le 15 décembre, c’était moi. Moi, le gars qui est l’enfant de deux parents, le frère de son frère, le meilleur ami d’une personne, l’ex-copain d’une autre, l’ami de plusieurs, le collègue de travail d’un bon nombre de personnes, l’ancien collègue de d’autres, le collègue de baccalauréat de 800 élèves, le gars avec qui 89 autres personnes sont allées au secondaire, le gars avec qui certains sont allés au primaire, le collègue de diverses personnes dans divers comités, le…

Depuis, on me demande comment je me sens. Je me sens comme un gars qui vient de se faire frapper par un char, sauf que là, l’impact n’est pas une métaphore. L’expression prend tout son sens. Mais j’ai été chanceux dans ma malchance. Résultat : contusion du genou droit, hanche droite blessée, arrêt de travail de quatre semaines. Rien de brisé ni de fracturé. Fort probablement de la physio dans les semaines à venir. Je suis en un morceau et je n’aurai pas besoin de chirurgie. Ça aurait pu être pire. Alors, j’en profite pour toutes les personnes qui n’auront pas eu la chance de le faire suite à un accident, parce qu’ils ne sont plus là ou plus assez là, pour vous rappeler à toutes et à tous qui me lirez les choses suivantes :

  • Prenez le temps de dire que vous appréciez les gens qui sont dans votre vie.
  • Prenez le temps d’appeler une personne avec qui vous avez reporté la rencontre depuis trop longtemps.
  • Prenez le temps de prendre des nouvelles de quelqu’un qui était dans votre vie à un moment ou à un autre, de près ou de loin.
  • Prenez le temps d’appeler votre ex pour lui dire que vous avez apprécié les moments avec lui/elle, et ce qu’il ou elle vous a apporté.
  • Prenez le temps d’appeler la personne avec qui ça a complètement foiré par votre faute pour vous excuser.
  • Prenez le temps de faire quelque chose sur votre bucketlist pour la rayer, puisque vous ne savez jamais ce que demain apportera.

Et j’en passe beaucoup encore.

Crédit photo : http://cms.keybook.com/clinique_altermed/wp-content/uploads/2010/02/temps.jpg
Source : http://cms.keybook.com/clinique_altermed/wp-content/uploads/2010/02/temps.jpg

J’en profite donc pour vous dire, aux gens dans ma vie et à ceux qui ont déjà été dans ma vie, que je vous apprécie. Je vous apprécie au présent, que ce soit pour votre présence actuelle ou même pour nos moments passés ensemble.

Jamais je ne pensais que mon premier article pour Les Nerds serait sur ce sujet. C’est fou comme tout peut changer en une fraction de seconde.

Faites attention à vous. D’ici là, à bientôt.

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